Les voyages de Danae au Sahara, en Asie et ailleurs

Bienvenue sur mon blog

Autour du thé

Classé dans : LIBYE FEZZAN — 22 février, 2008 @ 8:55

Moussa

 

 Je me suis faite belle pour vous accueillir aujourd’hui dans ma maison virtuelle dont le toit est … la voûte céleste ! J’espère que vous visiterez toutes les pièces car dans l’une d’elles vous attend un petit prince du désert avec son magnifique sourire.

Je vous invite, avec Moussa, à déguster le thé de l’amitié et du partage.

Je suis touchée que vous soyez venus et vous remercie de vos commentaires qui me sont précieux.

Chez les touareg, le thé est un véritable rituel d’accueil, de détente et de négociation. On lui prête de nombreuses vertus, dont celles de pouvoir couper la faim, la soif et de réduire la fatigue.

La préparation du thé répond exactement au mode de vie des nomades. Quel thé ? C’est un thé vert de chine et on boit non pas un, mais trois verres de thé   

Le premier thé est fort, juste les feuilles infusées : un verre est rempli puis versé et reversé dans les autres verres. Tout l’art réside à verser le thé de très haut, créant une cascade de liquide s’étirant parfois jusqu’à un mètre pour en couper l’amertume et en favoriser la mousse. Puis on remet l’eau de la théière à chauffer en ajoutant de la menthe et du sucre ; le troisième suit le même processus, ainsi la teneur en théines est de plus en plus faible.

 Les touareg disent que  le premier thé est âpre comme la vie

                                        le second est fort comme l’amour 

et le troisième suave comme la mort  !

 

Ce fut une grande fête puisque plus de deux cents personnes se sont déplacées pour venir boire le thé en deux jours . Merci à tous,  j’espère que vous n’avez pas oublié d’admirer la croix du sud au-dessus de vos têtes ! 

Amitié franco touarègue

Classé dans : NIGER DIVERS — 20 février, 2008 @ 8:37

   sourires

  Sourires d’habitants d’Agadez en 1969

Au cours de mes voyages dans le Sahara, j’ai toujours beaucoup apprécié le contact avec le peuple touareg, ce peuple fier qu’on veut sédentariser et qui ne demande qu’à garder ses traditions caravanières.

Les touareg sont très accueillants, chaleureux, gais, prévenants, s’inquiétant de vous à tout instant : « ça va la santé » « ça va  le voyage » « ça va la fatigue » « ça va le vent » et l’on a vite fait de faire  partie de la famille ! 

 Si je devais traduire mon amitié franco touarègue par une  chanson, je choisirais … celle de « l’amitié » de Françoise Hardy (texte de Jean Max Rivière) …  c’est tout à fait ce que je ressens pour eux.    

Beaucoup de mes amis sont venus des nuages

Avec soleil et pluie comme simples bagages

Ils ont fait la saison des amitiés sincères

La plus belle saison des quatre de la terre

Ils ont cette douceur des plus beaux paysages

Et la fidélité des oiseaux de passage

Dans leurs cours est gravée une infinie tendresse

Mais parfois dans leurs yeux se glisse la tristesse

 

Alors, ils viennent se chauffer chez moi

Et toi aussi tu viendras

 

Izul petit prince du désert

Classé dans : NIGER DIVERS — 18 février, 2008 @ 9:19

Izul ... un amour

 Une amie du sahara m’a confié ce texte splendide dans sa simplicité et très émouvant ainsi que le portrait d’Izul,  résultats de sa rencontre avec un petit prince du désert . Une véritable histoire d’amour que je suis heureuse de partager avec vous. Je la remercie de tout coeur.

 « Je n’ai  pas grand-chose à  raconter sur ma rencontre avec Izul …

Mon histoire est une  histoire sans paroles !!! 

Sauf… que si je savais déjà que les grandes douleurs étaient   muettes … 

je ne savais pas que les grandes rencontres pouvaient l’être aussi !! 

Conviée a boire le « chaï » (thé en tamacheck) chez des amis touareg ,  je  suis entrée dans leur maison…enfin dans ce « boyau » de maison, qui menait à plein de dédales infinis …  sombres  à souhait.. 

Totalement désorientée par le contraste de la luminosité et la fougue  du vent de sable de l’extérieur … me retrouvant  soudain dans des « ténèbres profondes » ….  j’ai commencé, devinant une présence sur ma droite, par dire  « bonjour »… à des chèvres.. !! 

 Puis dans  une autre pièce … je me suis assise à quelques  millimètres d’un bébé qui dormait , j’ai vraiment  failli m’asseoir dessus !!! Quand mes yeux ont pu s’habituer  à cette pénombre épaisse … 

un autre petit  bonhomme était là … assis par terre ….en face de moi  il ne  cessait de m’inonder de son merveilleux sourire… 

éblouissant dans toute cette obscurité…  plein d’admiration, tout en se grattant les pieds… 

et je l’ai aimé tout de suite …  Puis  de labyrinthes en labyrinthes … chez la voisine, la cousine…

 il était toujours là… assis en face de moi à me sourire …  Je n’ai même pas entendu le son de sa voix … 

Quand j’ai fini par me retrouver à la lumière crue de l’extérieur   sans avoir compris le sens de mon périple 

 il m’a tout simplement  tendu la main pour partir avec moi…   toujours avec son sourire lumineux ….  Mais  je suis partie … sans me retourner …  parce que j’avais du « vague à l’âme » … et que je comprenais que cela faisait partie de ma découverte de l’Afrique…

Mon Petit Prince à moi n’a pas les cheveux blonds comme les blés …

Je ne sais pas si son rire rappelle le son des clochettes … 

Je sais juste qu’il a la peau noire, des yeux de braise,

un sourire merveilleux …        

 qu’il habite sur la planète Afrique…

  et qu’il s’appelle Izul… 

alors si vous le rencontrez …

donnez moi des nouvelles et dites lui que je reviendrai bientôt ! »

                                                                                             A voir le commentaire de « Lion du Désert »

                                                                           

Dassine poétesse de l’Ahaggar

Classé dans : ALGERIE HOGGAR — 16 février, 2008 @ 8:50

écriture tamacheqDassine        

    

     DASSINE OULT YEMMA

 était une musicienne et  poétesse targuie considérée comme  « Grande  Sultane du désert » et « Grande Sultane d’Amour » car elle était messagère de paix entre les touareg dissidents .Elle était contemporaine de Charles de Foucauld qui parle d’elle comme d’une très belle femme.

 Dans le poème qui suit, elle décrit notre écriture, celle des arabes et particulièrement  l’écriture tamacheq des touareg, les tifinaghs. Ce poème  fait rêver et touche profondément par sa simplicité et sa profonde humanité

« Tu écris ce que tu vois et ce que tu écoutes avec de toutes petites lettres serrées, serrées, serrées comme des fourmis, et qui vont de ton cœur à ta droite d’honneur.

 Les arabes, eux ont des lettres qui se couchent, se mettent à genoux et se dressent toutes droites, pareilles à des lances : c’est une écriture qui s’enroule et se déplie comme le mirage, qui est savante comme le temps et fière comme le combat. Et leur écriture part de leur droite d’honneur pour arriver à leur gauche, parce que tout finit là : au cœur.

 Notre écriture à nous, au Hoggar, est une écriture de nomades parce qu’elle est toute en bâtons qui sont les jambes de tous les troupeaux : jambes d’hommes, jambes de méhara, de zébus, de gazelles : tout ce qui parcourt le désert. Et puis les croix disent que tu vas à droite ou à gauche, et les points – tu vois, il y a beaucoup de points – ce sont les étoiles pour nous conduire la nuit, parce que nous les Sahariens, on ne connaît que la route qui a pour guides, tour à tour, le soleil et puis les étoiles. Et nous partons de notre cœur et nous tournons autour de lui en cercles de plus en plus grands, pour enlacer les autres cœurs dans un cercle de vie, comme l’horizon autour de ton troupeau et de toi-même. »

                     Ce poème de Dassine est tiré de “La Femme Bleue” de Maguy Vautier.

 

A LIRE ABSOLUMENT DANS LES COMMENTAIRES DE CET ARTICLE :

 le complément d’information d’Arnold qui cite d’autres textes poétiques de Dassine ainsi que le récit de sa vie par Charles de Foucauld

le récit complet de la vie de Dassine par Tellit avec tous les mots empruntés aux textes authentiques, une extraordinaire histoire d’amour entre Dassine et Moussa !

L’oasis de Bilma et Agadez 3/3

Classé dans : NIGER DIVERS — 14 février, 2008 @ 8:59

touareg                                                                    

   

rencontre

la voiture est vite entourée   mosquée d'Agadez

 C’est enfin l’arrivée à Bilma qui est un véritable îlot de verdure dans cet océan de sable. C’est une des plus belle oasis de l’est du Niger où les champs de céréales et les jardins s’étendent sous les palmiers. Habitée par les toubous, elle est une étape du commerce transsaharien depuis des années grâce à ses salines. Les touareg venus de Tombouctou et d’Agadez avec leurs caravanes de chameaux, apportent des produits du sud, tissus et mil en échange du sel et des dattes . D’Agadez il faut 25 jours de marche pour traverser les dunes du Ténéré.

Nous visitons le village, l’école coranique, la maison du marabout et les salines ainsi que la piscine où nous piquons une tête. Sergent Toto est là pour nous offrir un couscous. Bilma est complètement isolée, que du sable à 600 km à la ronde. C’est pourquoi le gardien de la case de passage qui nous fait la cuisine, est un prisonnier, en liberté ici, puisqu’il lui est impossible de s’échapper !

Après Bilma, nous entamons la traversée du Ténéré avec un guide qu’on nous impose pour ne point nous perdre. Nous quittons la palmeraie pour nous enfoncer dans les sables à l’infini, royaume des mirages. Les dunes commencent au puits d’Acchegour. En mai 1968 quinze hommes sont morts de soif à 500 mètres de ce puits, les deux survivants retrouvés finissant par mourir aussi, ayant bu leur urine. Je dors au creux d’une dune et je sais que dans la nuit il ne faut pas s’éloigner du campement car le vent efface les traces et l’on peut se retrouver perdu très facilement.

A l’arbre du Ténéré, nous avons parcouru 1619 kilomètres depuis Sebha, vu deux gazelles, trois autruches et des carcasses de chameaux dont les os ont blanchi au soleil. La piste à l’approche d’Agadez est bordée de nombreux épineux.

A Agadez la ville nous accueille avec ses murs soudanais rouges et sa mosquée qui domine les maisons décorées.  Cette mosquée date de 1515, célèbre par son minaret de 27 mètres de haut  hérissé de pieux en bois consolidant cette construction en banco. Ici nous retrouvons la vie et un marché très animé.

Nous sommes invités par le préfet, un homme noir, élégant et racé, avec les notabilités du village, dans un jardin décoré de lampions éclairés. On vient nous chercher avec deux Mercedes blanches immaculées.C’est un dîner à l’anglaise. Les serviteurs nous apportent des pigeonneaux aux petits pois dans des assiettes en porcelaine avant le méchoui. Il fait un vent frais, la soirée est délicieuse, l’ambiance se détend. Coup de téléphone. « Encore une invention des blancs » dit avec humour Monsieur le Préfet. Puis nous nous risquons à poser la question : « combien avez-vous d’enfants, Monsieur le Préfet ?  « je ne les compte plus ! » nous répond il en souriant, heureux semble t-il d’avoir plusieurs épouses mais qui resteront à l’écart pendant notre visite comme le veut la coutume.

Nous arriverons bien jusqu’à Cotonou où nous camperons sur la plage après avoir sacrifié un pauvre poulet à un crocodile sacré, grâce à un marabout du Bénin, pour remercier les esprits de nous avoir protégés dans cette traversée périlleuse.

Difficultés de la piste 2/3

Classé dans : NIGER DIVERS — 11 février, 2008 @ 4:45

Seguedinearrêt au milieu de nulle partle sable est mou il faut pousser     

 

 

 

 

 

  C’est à plat ventre qu’il faut dégager avec les mains le sable des roues enfoncées jusqu’au moyeu, mettre les échelles ou des branchages quand il y en a, pousser la voiture et monter en marche. Et si la tempête de sable arrive, on est comme dans un brouillard avec des grains de sable plein la bouche malgré le chèche qui nous couvre la figure. De toutes façons, on est couvert de sable des pieds à la tête et il ne faut pas gâcher l’eau si précieuse pour la toilette. Pour la dune de Toummo, nous l’avons passée très tôt le matin afin de profiter du sable durci par le froid de la nuit.

A un moment nous nous sommes perdus. Après nous être dirigés avec la boussole (pas de GPS) vers le sud toute la matinée, celle-ci indique maintenant le nord et nous ne savons pas qui est fou de la boussole ou de nous-mêmes ! Grâce au soleil et à l’ombre de la voiture et après quelques émois, nous retrouvons la piste.

A Seguedine, nous grimpons au fort en ruine fait de murs de sel. Les habitants peu nombreux sont démunis de tout et veulent absolument nous offrir une poule qu’on emmènera vivante. Nous leur donnons tout ce que nous pouvons. La poule s’habituera à nous et nous la laisserons à l’étape suivante en demandant à ce qu’elle ne soit pas mangée tout de suite !

Les enfants courent après les voitures dans les villages traversés et nous devons soigner quelques bobos avec notre pharmacie de fortune.

Et puis à un moment donné la piste est monotone. Nous roulons depuis des heures dans une chaleur étouffante. Le conducteur se réveille et s’aperçoit que ses passagers sommeillent ! Rien ici n’arrête le regard. Tout est immobile, silencieux et dans l’immensité de cette étendue sans borne, on se sent devenir tout petit .

 

De Sebha à Agadez 1/3

Classé dans : NIGER DIVERS — 10 février, 2008 @ 10:31

ensablementpréparatifs du départ          

   

 

 

 

 Je ne faisais pas partie du premier voyage, heureusement car le camion Bedford, spécialement aménagé pour cette grande traversée du désert, a rendu l’âme dans la montée ininterrompue sur trente kilomètres de la dune de Toummo. Le camion a dû être abandonné loin de tout et pourtant deux jours après, il ne restait plus que la carcasse, tout le reste ayant disparu comme par enchantement ! 

Cinq mois plus tard, six coéquipiers et moi-même nous engageons dans l’aventure. Avec une 404 Peugeot et une Land-Rover, nous désirons rallier Sebha en Libye à Cotonou au Bénin, en traversant le Niger et son redoutable désert du Ténéré. C’était en avril 1969. 

Nous emmenons 500 litres d’essence, de quoi tenir en principe jusqu’à Bilma (ce sera juste et nous ne pourrons effectuer le détour jusqu’à Djado), des provisions et 150 litres d’eau. Une guerba, outre en peau de chèvre, est accrochée à l’extérieur de la land et maintient l’eau fraîche qui aura le goût prononcé de bouc ! On a aussi avec nous des bombes d’eau de la Bourboule pour s’arroser la figure et ce sera un pur délice.

Pour notre sécurité, les postes de police sont avertis de notre passage. Les militaires qui sont là ont peu de distractions. Ils voudraient nous garder longtemps et nous offrent des boissons. Ils ne voient jamais de femme pendant des mois, aussi mieux vaut ne point s’attarder.

Comme tout voyage au Sahara, nous ne compterons pas le nombre de fois où l’un ou l’autre des véhicules, ou les deux à la fois, se sont ensablés, le nombre de fois où il a fallu dégonfler les pneus pour les passages de sable mou (fech fech), les regonfler quelques minutes plus tard sur le reg, ou changer les pneus crevés. Les nombreux camions transforment la piste en tôle ondulée sur laquelle on est obligé de rouler à 80 km/heure sinon tout tremble et se dévisse et c’est difficile d’éviter les cailloux coupants.

L’arbre du Ténéré 3/3

Classé dans : NIGER ARBRE TENERE — 8 février, 2008 @ 9:24

caravane de chameaux

    L’ARBRE DU TÉNÉRÉ

« Ici les millénaires s’agenouillent

au bord du puits gardé par les ramiers bleus

Ne cherche plus ô voyageur dans le jour droit

                             l’aérienne couronne                                 

Le désert a perdu sa tiare

sa douce épine son vénérable

Seule au fond de la terre l’ignore

une eau tremblante encore de l’ultime assaut

des racines

Dès lors ô frère où déposer notre ombre

Si c’était là l’éternité

plus aucune boussole plus rien

qui retienne le cœur de se perdre

dans l’étincellement des vents »

Anne Perrier

 

L’arbre du Ténéré 2/3

Classé dans : NIGER ARBRE TENERE — 6 février, 2008 @ 10:22

Arbre en métal 

                      Photo de l’Arbre en métal de Holger Reineccius

   Je ne peux résister au plaisir de partager avec vous les commentaires d’Arnold,  venu par hasard sur mon blog, qui  s’est donné pour tâche la préservation de l’histoire de l’Arbre du Ténéré avant qu’il ne soit totalement disparu !  Mais laissons lui la parole : 

« Je suis un Canadien, jeune retraité de l’informatique, très actif et curieux, je lis beaucoup et j’adore le désert. Il y a trois ans, j’ai trouvé par hasard une photo sur Internet, dont le titre était « l’Arbre du Ténéré ». C’était la photo d’une structure métallique tubulaire très morne esquissant à peine un arbre portant quelques branches peu ramifiées.

Je connaissais bien l’Arbre du Ténéré vivant depuis ma tendre jeunesse. Je ne l’ai malheureusement jamais vu et pourtant il fait partie de mes rêves, il y est encore vivant, même qu’il fleurit ! 

Je savais qu’il était mort en novembre 1973. Le chauffeur qui a heurté à mort l’Arbre vivant était (dit-on) un Libyen qui conduisait son camion en marche arrière pour s’approcher du puits. Il y avait 200 passagers qui ont crié à l’unisson « Gare à l’Arbre ! » en 20 dialectes différents … 

Quant à l’arbre métallique, quand il a été trouvé abattu, un corbeau mort était attaché par les pattes à la structure avec du fil de fer et un câble de traction sectionné lui  était aussi attaché.

Je connaissais l’importance de l’Arbre du Ténéré pour les voyageurs du désert et je savais qu’il était un symbole respecté et visité régulièrement. Je savais que c’était l’Arbre le plus solitaire de la planète avec rien autour sur des centaines de kilomètres. Je savais qu’il était célèbre dans le monde entier.

J’ai décidé de trouver grâce à Internet ce qu’était cet Arbre en métal et quel rapport il avait avec l’Arbre du Ténéré de mes souvenirs.

J’ai posé une multitude de questions sur une foule de forums, questionné gouvernements, ambassades, lu bouquins et revues,  me suis fait des amis chez les touareg et suivi toutes les pistes dans le monde entier. J’ai pu ainsi reconstruire l’histoire complète, détaillée de l’arbre vivant et de celui en métal qui l’a remplacé, avec des témoignages des gens qui ont vécu les évènements. C’est une histoire saisissante. Des exemples de courage et de ténacité, des tragédies absurdes que seuls les grands déserts peuvent engendrer.

En ce moment, l’Arbre en métal lui-même est en très mauvais état. Il subit les assauts du désert depuis plus de 30 ans, tous ne l’apprécient pas et il a été malmené sauvagement à quelques reprises. Dans 5 ans, il ne restera plus rien que quelques rumeurs, toujours fausses pour la plupart. C’était pourtant une ressource touristique majeure du Niger et quelques milliers de visiteurs chaque année lui rendaient hommage en partant d’Agadez ou de Bilma :1 000 kilomètres minimum de pur désert.

Mon premier objectif est de préserver l’histoire de l’Arbre du Ténéré. Je ne veux pas qu’elle tombe définitivement dans l’oubli. Mon second, c’est de la faire connaître pour que cette ressource culturelle et touristique reprenne vie. Mais le moment n’est pas propice, le Niger est secoué par des troubles politiques, les Touareg sont pointés du doigt, l’Arbre du Ténéré en métal est vandalisé, on lui fixe un gri-gri, c’est un symbole Touareg, les touristes ont disparu. Non, le moment n’est pas propice, vraiment pas propice ! »

Je remercie Arnold pour toutes ces précisions et son engagement dans son beau projet et pour répondre à sa question : « Dans quelles circonstances avez-vous rencontré l’Arbre du Ténéré vivant », je répondrai : « C’était en avril 1969, au cours d’une expédition de Tripoli en Libye à Cotonou au Bénin, en traversant le Niger et le désert du Ténéré. 

 

L’arbre du Ténéré 1/3

Classé dans : NIGER ARBRE TENERE — 4 février, 2008 @ 9:27

arbre du Ténéré

             Photo perso de l’arbre vivant prise en 1969

mbecarbretnr19691.jpg
Je suis grimpée sur l’arbre du Ténéré en 1969

Je viens d’écrire l’histoire complète de l’arbre du ténéré, sur la revue « le saharien » et vous pourrez la lire à ce lien : http://www.larahla.com/index.php?page=derniersnum

 L’arbre du Ténéré se situait entre l’oasis de Bilma et la ville nigérienne d’Agadez. C’était un acacia de 300 années d’âge, sorte de mimosa épineux qui était considéré, à l’époque, comme l’arbre le plus isolé de la terre.

En effet, pour le trouver (il n’y avait pas de GPS en ce temps là), nous avons dû, depuis Bilma, prendre avec nous un guide toubou pour éviter de se perdre. Malheureusement ce nomade , pas habitué à circuler en voiture, s’est trouvé désorienté. Il nous a fait stopper le véhicule pour aller examiner très longuement les traces de passage des chameaux sur le sol et après mûre réflexion nous a dit : « c’est par là ». Au bout de 400 kilomètres, nouvel arrêt, nouvelle direction et 15 kilomètres plus loin, nous sommes tombés (presque) pile sur l’arbre, comme par miracle . Deux puits étaient à proximité mais l’un d’eux n’était pas utilisable, pollué par un animal  tombé au fond. Aux alentours,  se trouvaient des os de chameaux blanchis par le soleil.

Cet arbre faisait office de repère pour les caravanes qui traversaient le désert du Ténéré. S’il n’était haut que de 2 à 3 mètres, ses racines puisaient l’eau à une profondeur de 36 mètres .

Plusieurs auteurs rapportent que comme des oiseaux suivent les navires, de nombreux oiseaux suivaient les caravanes de chameaux et que souvent ils se posaient sur l’arbre du Ténéré espérant y trouver de la nourriture pour finalement y rester, ce qui explique le grand nombre de carcasses d’oiseaux morts sur le site.

En 1973, il fut déraciné par un camion fou qui reculait alors que la place ne manquait pas tout autour ! On essaya bien d’en replanter un autre sans résultat. Aussi c’est en 1974 qu’il fut remplacé par un arbre tout en métal planté sur des  bidons (une tige avec deux bras en croix semblant implorer le ciel !).

En 1998, un artiste japonais a érigé auprès une sculpture métallique baptisée « tree of the wind » (arbre du vent).

Ces deux arbres ont été construits dans le but louable de marquer l’emplacement des deux puits voisins, plusieurs pistes s’y croisent et il n’y a rien à des kilomètres à la ronde. Des réflecteurs fixés au sommet renvoyaient les rayons solaires ainsi visibles à 15 kilomètres. La sculpture japonaise, qui a coûté une fortune à son auteur, était composée de tubes métalliques qui émettaient des sons lorsque le vent soufflait. En plus l’ensemble était conçu pour que l’ombre de sa structure dessine en toutes lettres les quatre points cardinaux sur le sable.

 Cependant sur le site, on regrette  toujours le véritable arbre à l’ombre duquel on pouvait se reposer. Aujourd’hui, il ne reste plus grand chose après l’érosion du désert et les vandales qui sont passés. L’Arbre de métal a été l’an dernier retrouvé abattu et des touristes sympathiques de l’agence african adventures l’ont replanté ! Les vestiges de l’arbre mort sont aujourd’hui conservés au musée de Niamey et la poste a sorti un timbre pour la commémoration de sa mort !

Vous trouverez toutes les photos sur le site : 

 http://www.agadez-niger.com/forum/viewtopic.php?t=627 

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