Outre sa longévité , son trait de gloire le plus marquant reste d’avoir été, en 1924, la première femme d’origine européenne à séjourner à Lhassa au Tibet, exploit dont la publicité fut soigneusement orchestrée dans les années 1920 et qui contribua fortement à sa renommée, en plus de ses qualités personnelles et de son érudition.
Elle laisse une œuvre volumineuse composée d’une vingtaine de livres et d’une immense correspondance adressée à Philippe Neel. Elle avait un grand talent que ce soit pour relater ses aventures, présenter les traditions indiennes ou tibétaines ou son acquis philosophique et spirituel.
« En ces temps là, le musée Guimet était un temple. (…) Dans la petite chambre, des appels muets s’échappent des pages que l’on feuillette. L’Inde, la Chine, le Japon, tous les points de ce monde qui commence au delà de Suez sollicitent les lecteurs… Des vocations naissent… La mienne y est née. » L’Inde où j’ai vécu
« (…) cette vie pittoresque, je l’estime la plus délicieuse que l’on puisse rêver et tiens pour les plus heureux jours que j’ai jamais vécus, ceux où, mon misérable baluchon sur le dos, j’errais par monts et par vaux au merveilleux « Pays des Neiges » » Voyage d’une Parisienne à Lhassa.

« Les vrais compagnons, ce sont les arbres, les brins d’herbes, les rayons du soleil, les nuages qui courent dans le ciel crépusculaire ou matinal, la mer, les montagnes. C’est dans tout cela que coule la vie, la vraie vie, et on n’est jamais seule quand on sait la voir et la sentir. »Journal de Voyage T 1
« Cette solitude que j’imaginais absolue, répandait en moi des vagues de félicité. Les transports les plus exaltés des mystiques peuvent-ils égaler cet état de calme infini dans lequel toute agitation physique ou mentale a disparu et où la vie coule sans heurts, sans se fragmenter en sensations ou en idées, sans autre goût que l’existence? » Le Sortilège du Mystère
Sa devise préférée était tirée de l’Ecclesiaste : « Marche comme ton cœur te porte ».