Aventures africaines – du Niger au Tchad (12/43)
A Kano
De nuit les routes du Nigeria (conduite à gauche) resteront à mes yeux l’image d’un cauchemar. Couvertes de gravillons qui ne pardonnent pas, elles se rétrécissent si brutalement à l’annonce des « bridges » (ponts) qu’il faut bien viser pour passer entre les deux piliers blancs en ciment. Quant elles sont goudronnées, elles ne le sont que sur une étroite bande, si bien que si une voiture arrive face à vous, c’est à qui restera au milieu jusqu’à une collision probable pour peu que les conducteurs soient têtus. Il y a une circulation intense et les camions sont dotés de phares blancs éblouissants. Heureusement que déviation se dit en anglais « diversion » !.
photo du net
Nous traversons des villages d’où se dégagent à l’entrée et à la sortie, d’affreuses odeurs. Les habitants uniformément vêtus de djellabas et de toques blanches poussiéreuses passent leurs soirées dans la rue à la lueur des lampes à huile. La foule est si dense qu’elle a envahi la chaussée. Si nous en écrasions un, nous n’en sortirions pas vivants. Nous arrivons à Kano vers les dix heures du soir.
Au centre de cette ville industrielle et laide, Gabriel nous a choisi un piteux hôtel de France. Nous qui avons emporté une élégante garde-robe de peur de choquer le raffinement britannique avec nos tenues de brousse, sommes déçus. Deux d’entre nous refusent de dormir là et vont à leurs frais au Central Hôtel plus chic. Ils ont comme une envie de prendre une douche sans marcher sur les cafards et de rouleur leur bosse dans les boites de nuit. Pour notre part, le dîner sera expéditif et le coucher tôt.