Les voyages de Danae au Sahara, en Asie et ailleurs

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Le Cap Sizun autrefois raconté par Blandine Meil (4/14)

Classé dans : BRETAGNE — 28 janvier, 2016 @ 9:13

une naissance en 1925 

Jeanne rassemble une brassée de linge sale  et s’en va au lavoir, mouille, frotte, savonne, tord et claque le battoir, à genoux durant des heures. Est-ce pour bientôt  Chann ? lui demandent les commères du lavoir. Jeanne, tout à son affaire, se dépêche car elle vient de sentir les premières douleurs prédisposant à ma naissance. Hissant son panier de linge mouillé sur sa tête, une main sur la hanche , l’autre en l’air sur l’anse du panier, elle grimpe le chemin caillouteux en se dandinant et hahanant jusqu’au village.

Il était temps! En entrant dans la maison, elle perdit ses eaux.

Éloigne les petites dit Maman à sa soeur Anna. Conduis-les à Mam-goz (grand-mère) du haut du village et trouve quelqu’un pour avertir la commère goz  (l’accoucheuse). Ce qui fut fait, l’entraide au village était chose habituelle et coutumière qui allait de soi.

La soeur de grand-père, la  tante Jeanne  vint assister Maman et l’aider dans ce grand évènement. Puis Maman mit un pied sur une chaise et grimpa dans son lit; celui-ci étant soulevé de terre pour contrer l’humidité car le sol de la chambre est en terre battue. Merveilleuse Mère!

Encouragée par sa tante Jeanne , elle souffre pousse, halète, pousse encore et crie ! moi aussi je fais de mon mieux  pour émerger au grand jour ! Je ne sais quelle fut la part de l’accoucheuse, mais maman et moi nous fîmes bien des efforts.  Et me voilà!  

On me fit une belle toilette. On m’habilla d’une chemise de coton fin garnie de dentelle à l’encolure, on m’emmaillota de langes molletonnés, on m’enfila une brassière tricotée main par maman bien sûr, on me coiffa d’un bonnet de coton blanc, on me banda des pieds aux aisselles comme une momie; cette coutume  du bandage disparut vers les années trente cinq.

Le Cap Sizun autrefois raconté par Blandine Meil (3/14)

Classé dans : BRETAGNE — 25 janvier, 2016 @ 9:03

Un mariage en 1920 

Quand Henri  vit Jeanne pour la première fois, il fut ébloui par la grâce et la beauté qui se dégageait  de cette jeune fille aux cheveux noirs comme la tête d’un penn duick, aux yeux noirs rieurs, au teint hâlé par le vent de la côte bretonne !.

Henri venait de terminer ses quatre années de guerre de 14/18 sur le front de Verdun, d’où Ô miracle il sortit sans blessure.

Jeanne vivait avec  son père,  couvreur en chaume et plus tard en ardoises tandis que durant les hivers il s’adonnait au métier de sabotier.

Jeanne, fut retirée de l’école à 14 ans  pour aider aux travaux des champs, cultiver les lopins de terre afin d’entretenir et nourrir  la vache qui leur donnait le lait et le beurre. Un cochon  par année était engraissé  pour la viande; quelques poules picoreuses trottinaient dans la cour, ce qui ajoutait une omelette sur la table de temps en temps afin de varier  le menu de lard salé. Bêcher, biner, sarcler, semer, traire la vache, la mener paître, aller au Steir ou au lavoir pour la lessive, tout cela occupait Jeanne à plein temps.

Les dimanches après-midi, nos deux promis avaient droit à leur moment de solitude à deux. Ils allaient visiter les parcelles de terrain ensemencées, discuter du blé qui mûrit où des pommes de terre qu’il faudra arracher.

Les dimanches d’été étaient un peu plus gais car accompagnés par la jeunesse du village qui leur servait de chaperon, il y avait les pardons auxquels il ne fallait pas manquer d’assister… Ainsi par les chemins creux l’on partait tôt le matin surtout lorsqu’ils s’en allaient à sainte Anne La Palud distant de 25 km…

Leur mariage se fit dans l’Église de Primelin et la noce fut organisée au village de Kerscoulet avec l’aide des voisins. Une tente fut  prêtée par le boulanger. Des  planches soutenues par des tréteaux et recouvertes de draps blancs  servirent de table d’honneur. Le vin rouge et blanc, le cidre arrosèrent  une ripaille de cochon qui, du far aux pruneaux, finit de remplir les estomacs. Un air d’accordéon sûrement fit danser la jeunesse.

Le lendemain chacun reprit son travail car le labeur de la terre ne s’arrête jamais. 

Le Cap Sizun autrefois raconté par Blandine Meil (2/14)

Classé dans : BRETAGNE — 22 janvier, 2016 @ 8:59

Présentation 

Hume cette brise Blandine, laisse toi imprégner du parfum de La pointe du Raz. La lumière joue sur les rochers, sur le Grand Large, sur l’Île de Sein et au-delà bien loin, droit en face, la terre d’Amérique !

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Ironie du charme du bout du monde, cette pointe de terre nommée :«Penn ar bed», si cruelle quelquefois, fascine les touristes du monde entier  autant que ses enfants de retour au pays.

Pèlerinage incontournable, cet enfer de Plogoff est toujours aussi impressionnant.  Tout comme le goémon du Loch et son odeur, les maisons lumineuses blanchies à la chaux, la route tournante et montante, découvrant à chaque détour, une chapelle discrète lovée dans la vallée où s’élevant sur un promontoire. Tant de pèlerins s’y sont agenouillés.

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 Aujourd’hui c’est à mon tour et le site du bon voyage m’accueille avec mes enfants. «Intron Varia ar vech vad» Notre Dame du bon voyage. «La mer est si grande et ma barque si petite» dit le cantique. 

Le Cap Sizun autrefois raconté par Blandine Meil (1/14)

Classé dans : BRETAGNE — 19 janvier, 2016 @ 6:31

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Blandine Meil est une dame de 90 ans qui vit actuellement au Canada et qui raconte son enfance dans le Cap Sizun, dans le village de Kerscoulet en Primelin.

Elle veut, avant que sa mémoire ne s’estompe, raconter « tous ces gens aux mains rudes, au coeur tendre, qui avaient si bien su poétiser le ciel de son enfance ».

Elle le fait très bien et je la remercie de m’avoir permis de recopier quelques uns de ses récits qui vous passionneront, je n’en doute pas.

Je vous invite à vous rendre sur son blog « Pour que l’histoire vive » à ce lien :

http://plumesetmots.canalblog.com/#

Vous y trouverez d’autres souvenirs des temps anciens ou de l’occupation allemande.

Il y a même une photo de mariage datant de 1948 où vous pourrez peut-être reconnaître quelques uns des vôtres. 

Pour me contacter

Classé dans : a PRESENTATION — 18 janvier, 2016 @ 4:56

Aventures africaines – du Niger au Tchad (43/43)

Classé dans : TCHAD DIVERS — 17 janvier, 2016 @ 9:04

JOUR 24/ FORT LAMY – PARIS

 

Retour en France 

Visite du marché de Fort Lamy, pittoresque avec ses arcades, ses vendeurs de primeurs occupés à rafraîchir les tomates disposées en piles branlantes, ses poissons séchés qui nous emplissent les narines d’une odeur inoubliable, ses quartiers de viande grouillant de mouches et déchargés au milieu de la foule, son huilerie où un chameau aveugle fait tourner inlassablement une meule qui écrase les arachides.

Derniers achats. Une dent d’hippo sculptée me tenterait, mais je ne veux pas encourager ces braconnages ! Deux masques en cuivre ciselé pour dix francs cfa, que le vendeur regrette de m’avoir vendus si peu chers et qui veut me les reprendre, font mon bonheur.

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Gabriel nous accompagne à l’aéroport. Adieux émus. DC8 Air Afrique. Nous allons parcourir 4832 kms en 5h30 à une vitesse de 900 km/h et à une altitude de 10.700 mètres. Distribution de bonbons et journal. Pour changer grève des trains en France. Notre grand plaisir le déjeuner dans l’avion. Le lac Tchad apparaît comme un fantastique labyrinthe. Le Sahara est vite traversé et le ciel bleu vite disparu. Nous retrouvons les nuages au-dessus de la mer.

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Notre amie ramène en cachette son singe enroulé dans un chèche tout contre son ventre. On lui a donné une dose de gardénal pour qu’il se tienne tranquille, ce qui ne l’empêche pas à plusieurs reprises d’arroser sa maîtresse qui a oublié de lui mettre des couches !!!  (Je sais c’est interdit)

 

Contraste éprouvant entre la chaleur de l’Afrique et la pluie froide qui nous attend en France.

 

Dernières nouvelles de Siki. Il a bien failli ne pas se réveiller mais il s’est rétabli et continue ses caprices d’enfant gâté.

Celui qui voudra lire tout le récit en entier devra se promener dans les catégories entre Niger, Nigéria, Cameroun et Tchad.

 

 

Aventures africaines – du Niger au Tchad (42/43)

Classé dans : TCHAD DIVERS — 14 janvier, 2016 @ 8:51

Chic un troupeau d’éléphants

 

Soudain une exclamation étouffée de la conductrice me tire de ma rêverie. Je lève la tête et j’aperçois un énorme éléphant à dix mètres de nous. Sur notre lancée, nous en découvrons beaucoup d’autres disséminés tout au long de la piste à une cinquantaine de mètres, cachés et séparés de nous par une forêt d’épineux.

Prêts à démarrer à la moindre alerte, nous montons chacun notre tour sur la galerie de la voiture et dénombrons 31 éléphants. Nous n’en croyons pas nos yeux. Nous sommes surpris de voir leurs grandes oreilles s’agiter sans arrêt. Nous pensions que l’éléphant ainsi était prêt à charger. Il n’en fut rien heureusement.

Tremblant d’émotion, nous restons là une demi heure à filmer et photographier. Un tchadien à pied passe la zone dangereuse replié sur lui-même, courant à ras de terre, gris de peur. Deux voitures et un gros camion s’arrêtent à leur tour pour profiter du spectacle.

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Nous repartons volubiles et intarissables sur notre chance d’avoir rencontré le dernier jour de notre voyage, à la dernière heure, un troupeau d’éléphants,  alors que nous ne l’espérions plus. Rien ne peut rabattre notre joie, pas même un camion qui nous envoie une telle poussière qu’il est impossible de le doubler.

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Nous arrivons à la nuit, couverts de poussière et en short à l ‘hôtel où une garde d’honneur de six policiers postés à la porte d’entrée, attend Monsieur le Président qui doit venir pour un cocktail. C’est jour de deuil national. Nous l’ignorions. Il y a eu en outre l’assassinat de personnalités, rien que soixante morts.

Le récit de nos aventures fait sensation pendant que nous dînons sur le compte du Président croquant quelques insectes grillés, avec les sandwiches qui restent et quelques verres destinés aux invités que nous détournons à notre profit. Pourvu que rien ne soit empoisonné !

Aventures africaines – du Niger au Tchad (41/43)

Classé dans : TCHAD DIVERS — 11 janvier, 2016 @ 9:37

Dernières heures en terre d’Afrique

 

Franchissant les remparts qui entourent le village, nous fonçons droit sans le savoir, vers le seul coin d’ombre, le fort qui sert de case de passage. Déjeunons sommairement sur le capot de la voiture, entourés d’une multitude d’enfants à qui nous distribuons des bonbons. La chaleur nous pousse au bain inconscients de tous les microbes qui y bouillonnent et d’un danger nouveau le poisson électrique !

 

En effet le fleuve sert à tout, boire, se laver, nager, écailler les poisons, faire sa lessive, sa vaisselle, jeter ses détritus et le reste .. Nous esquivons les traversées de grandes places au soleil et longeons les murs bien à l’ombre des ruelles étroites .

C’est l’heure des palabres sous les toits de chaume. Seul un homme creuse sa pirogue à la hache à même un tronc d’arbre. Un autre tend une peau sur le sol pour la faire sécher. Quelques marchands sont accroupis sous un arbre. Un pêcheur transporte sur l’épaule une rangée d’hameçons neufs. Nous finissons l’heure implacable sur une natte fraîche à l’abri des murs épais du fort.

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Il est temps de retourner vers Fort Lamy. Les femmes prennent souvent « le pied la route » comme on dit dans le pays. Nous en croisons portant de lourds fardeaux d’herbes liées pesant une trentaine de kilos. Elles s’accroupissent à la mode indienne pour se reposer et arborent de magnifiques sourires reflétant une joie de vivre que nous ne pouvons comprendre; L’une d’elles allaite son bébé sans cesser de marcher et de maintenir en équilibre ses énormes calebasses. La deuxième baignade de la journée à lieu dans le Chari cette fois.

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En bordure de la piste un feu de brousse se propage en crépitant et les singes affolés disparaissent en poussant des cris. Des mangoustes traversent la route à vive allure jusque sous nos pneus, évitant de peu d’être écrasées. La route est pleine de trous

Je me laisse aller à songer avec nostalgie que nous passons nos dernières heures sur la terre d’Afrique. Demain le retour.

 

Aventures africaines – du Niger au Tchad (40/43)

Classé dans : TCHAD DIVERS — 8 janvier, 2016 @ 8:37

JOUR 23/ MARA – LOGONE GANA – FORT LAMY 

Mara 

Le vent fait des vagues et nous sommes éveillés par un doux clapotis. 

Un jeune garçon nous propose d’aller voir les hippopotames. Nous lui faisons place dans la voiture et au village suivant, nous partons à pied au travers de hautes herbes, des chiens méchants aux trousses et pas tellement rassurés, vers la plage en question. C’est là que nous aurions dû passer la nuit. Des traces d’hippopotames la parcourent en tous sens. Les vastes bancs de sable que d’ici deux mois l’eau recouvrira à double hauteur d’homme, nous permettent d’arriver à pied sec jusqu’au milieu du Chari.Un marabout s’inquiète de notre présence pendant que les hippopotames font de courtes et trop furtives apparitions à notre gré.

 

Nous aimerions nous approcher du lac Tchad à 70 kms de là, mais une piste barrée à plusieurs reprises par des épineux nous oblige à d’autres visées. En effet le temps de tirer les arbustes hors du chemin et d’ôter les piquants dans les pneus à chaque tour de roue, nous avançons de 20 mètres au quart d’heure.

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 photo du net

Il est trop tôt pour terminer là notre équipée. Le guide bleu indique un village de pêcheurs intéressant à 90 kms au sud de Fort Lamy. Si nous y allions. Retraversant la grande ville rapidement,nous prenons la piste très sablonneuse de Bongor. Mais tout à coup que se passe-t-il ? Le moteur semble s’étouffer, la voiture ralentit et avance par à coups. Nous réamorçons la pompe à essence, cherchons le gicleur. Hum il serait plus prudent de retourner à Fort Lamy. Une idée, ouvrons le starter. En effet la voiture repart allègrement et nous reprenons la direction vers notre but initial.

 

De la grande piste part un sentier que nous devons parcourir sur 18 kms pour arriver à Logone Gana. Il se perd au bout de peu de temps dans de lourdes empreintes laissées par le passage d’un troupeau d’éléphants pendant la saison humide. Quels ravages. Nous cherchons longuement une continuation jusqu’à ce que l’arrivée d’un petit car providentiel nous fasse découvrir un détour bien caché.

 

Aventures africaines – du Niger au Tchad (39/43)

Classé dans : TCHAD DIVERS — 5 janvier, 2016 @ 8:57

A la découverte autour de Fort Lamy

 

Nous partons explorer la partie du Chari au nord de Fort Lamy avec l’espoir qui s’avérera vain d’approcher des bords du lac Tchad.

Tout à la joie de notre liberté nouvelle, nous fonçons gaillardement sur une piste qui suit de très près les bords du fleuve, traverse quelques villages de pêcheurs et de potiers et s’arrête net dans des fourrés impraticables. Après un demi-tour piteux, nous prenons enfin la vraie piste de Mara où nous découvrons de nombreux …marabouts !

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Nous campons à l’entrée du village à quelques mètres du Chari. Les femmes y viennent remplir leurs cruches. Les enfants nous entourent aussitôt, attirés par les mines facétieuses de Siki.

Un pêcheur se rend sur sa pirogue pour y pêcher la nuit et nous propose la case de passage. Il n’est pas bon de coucher là, nous dit-il. Effectivement il se passera la nuit un certain trafic (peut-être de contrebande) entre le Tchad sur cette rive du fleuve et le Cameroun en face. Nous n’y prêterons pas attention.

 

Dîner rapide. Soirée extraordinaire de pleine lune. Chants mélodieux d’oiseaux mêlés au bruissement des grillons et aux rumeurs joyeuses des tamtams venant du village camerounais.

Au petit jour la lune se noie dans le fleuve pendant qu’un globe orangé surgit à l’horizon opposé.

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