Tassili n’Ajjer (4) un mariage à Azellouaz
Nous avons ouï dire qu’un mariage est en train de se célébrer dans ce dernier village. Le bruit de la fête parvient jusqu’à nous, assez rythmé. Avec notre magnétophone nous l’enregistrons et ne tardons pas à avoir un attroupement d’enfants autour de nous qui écoutent avec béatitude ce que nous retransmettons. Voila le premier contact établi sans trop de peine.
Une vieille vient retirer de notre présence sa petite fille qui pleure et ne part qu’à regret. Une autre, aux yeux tranchants comme l’acier, vient pousser un youyou strident avant de m’entraîner dans un corridor. Je pénètre dans le lieu de la fête, une cour recouverte de peaux tendues cousues ensemble sous lesquelles sont assises une quarantaine de femmes dans leurs plus beaux atours, tapant des mains, jouant du tambourin, chantant, criant et s’agitant trois jours durant. Quant à la mariée, je ne l’ai pas vue ! Le marié, lui, est dans une salle spécialement décorée, au milieu des hommes. Il a apporté à la famille de sa future épouse bijoux, chameaux et chèvres.
Nous retrouvons au dehors les enfants qui nous accompagnent jusqu’au minaret pointu qui domine leur village. Nous en cherchons l’entrée, prenons la fenêtre pour la porte et manquons passer au travers du toit de terre battue ! Un arbre mort reflète sa silhouette décharnée sur le mur blanc. Le soleil règle la vie journalière ponctuée par les heures de la prière que clame le muezzin cinq fois par jour. Chaque village a son cimetière, rangées de pierres acérées au flanc de la falaise rose, surmontées d’une sorte d’épouvantail en chiffon qui flotte au vent pour chasser les mauvais esprits.
Nous partageons les deux oranges qui nous restent avec les enfants pendant qu’un petit vient timidement glisser sa main dans la mienne.