Taiwan – retour sur Taipei (5/5)
De Taitung, je trouve la voiture d’un magistrat pour m’emmener à Hualien. Il m’invite à déjeuner. Parlant de son pays, je lui reproche de boire le sang des serpents et il me répond aussitôt que j’ai bien mangé à midi le sang du cochon sous la forme de boudin. Que répondre à cela ?
Sur la route, plantations de riz, de tabac, de maïs et de canne à sucre. Je marche jusqu’à ce qu’une voiture compatissante me mène à Taroko. Là l’hôtel est très cher et un commerçant du coin sort sa moto et me transporte jusqu’à un temple bouddhiste qui accueille une cinquantaine de petits orphelins.
On m’accepte (pauvre orpheline que je suis). Les jeunes enfants ne tardent pas à s’approcher de moi et à jouer avec moi. Ils regardent la télévision. Je suis vite adoptée. Un petit de trois ans me tire par la main pour « tcha tcha » c’est-à-dire manger. Et tout cela gratuitement. Je suis invitée, j’ai une chambre très propre. On me prête des chaussons et on allume un serpentin anti-moustiques. C’est un peu bruyant mais sympathique. Il y a la prière des enfants dans le temple qui est aussi leur salle de jeux. Les bébés sont installés aux premiers rangs dans leurs poussettes. Les enfants chantent et psalmodient, les mains jointes pieusement. Les petits frappent des cymbales, une fillette fait sonner une grosse cloche, un garçon monté sur un meuble tape sur le gong. Le lendemain le lever est à 5 h 30 au son de la cloche. Je les quitte après le petit déjeuner. La nonne n’accepte pas mon argent. Je suis touchée de leur gentillesse. Retour sur Taïpei.
Dans les jardins de la ville, tôt le matin, les femmes dansent, les hommes font de la gymnastique, pépés et mémés manient l’épée selon les règles du Kung Fu et aussi l’éventail qu’ils ouvrent, referment ou lancent en l’air sans toujours le rattraper. On commence gaiement sa journée en Chine. On apporte son oiseau chanteur en cage pour l’accrocher à une branche d’arbre dans le parc pour une journée de grand air.
Soirée à l’opéra de Pékin où les acteurs ont d’éblouissants costumes avec des grandes manches pour essuyer les pleurs, des ailes de papillon accrochées dans le dos, des maquillages bariolés très expressifs. Dans les combats, le méchant est toujours tué.
Au Movie Center, je vois tourner deux films et au National Palace Museum, j’admire beaucoup d’œuvres d’art.
Achat du tampon avec mon nom en chinois. Ici c’est la mode, chacun signe, même ses chéquiers, avec son tampon trempé dans une encre rouge.