Les voyages de Danae au Sahara, en Asie et ailleurs

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Archive pour la catégorie 'montagne'

La Bérarde, village montagnard (2/3)

Posté : 1 mars, 2011 @ 9:14 dans montagne | 13 commentaires »

 

Nous avons vite fait d’en parcourir son unique rue. Le plaisir est grand pour moi de côtoyer de vrais montagnards portant leurs sacs sur le dos, leurs cordes usées, leurs piolets pas rutilants comme les nôtres et de voir leurs figures cuites par le réverbération des glaciers. Ici les alpinistes sont chez eux et il n’y a qu’eux.

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photo du net
La Tête de la Maye surplombe le village

La Bérarde est encore, c’est amusant de le constater, pas pour longtemps d’ailleurs, l’un des rares coins en France où l’on puisse camper où l’on veut. Le Syndicat d’Initiative, nom pompeux pour une petite baraque de deux mètres carrés n’existe que depuis peu. L’étudiant chargé de s’en occuper pour se faire quelque argent de poche, préfère aux ascensions ou aux grandes courses à ski l’hiver, les distractions plus prosaïques des villes . On se demande ce qu’il est venu faire là. Il se promène toute la journée d’une tente à l’autre, l’air indolent, l’edelweiss entre les lèvres. Il n’a jamais dépassé la mi-hauteur des premières pentes et il est dégoûté de la montagne avant même de s’y être aventuré. Vraiment le type idéal pour encourager les vacanciers à ne point se lancer dans la moindre excursion !

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photo du net

Il voit revenir ceux qui tombent et c’est là son excuse. L’argument a du poids, je l’avoue. Je n’ai pas voulu m’y soumettre. Il n’y avait qu’une porte à pousser, celle de la Chapelle N.D. Des Glaciers, où l’on avait redescendu le corps d’un jeune homme tombé à la Dibona, le deuxième jour de notre arrivée. J’aurais voulu deviner son visage, ses ultimes pensées, reflet du bonheur ou de l’effroi ? Je n’ai pas osé la franchir. Peut-être tout aurait changé en moi.


L’alpiniste croyant pénètre respectueusement dans cette chapelle. Son unique prière est que Dieu le garde de tous les dangers de la montagne. Il lit des noms d’hommes semblables à lui, morts aux Ecrins, à la Meije. Il songe à ces victimes, à leur dernier adieu avant d’être arrachées à leur montagne aimée. Et il part quand même. Il pense que la mort ne peut être pour lui. Il a foi en son compagnon de cordée. Il confie sa vie à une corde, à un piolet, à un piton. Il est sûr de lui et rien ne peut lui arriver, rien, sauf une pierre qui tombe et qui ne prévient pas.


Il a vu le soleil embraser sa montagne et il est parti.
Il a vu des vallons et des fleurs sauvages.
Il a traversé des névés, remonté des couloirs.
Il a été transi par le vent sur l’arête.
Il a usé ses doigts au contact de la roche rugueuse.
Il a goûté à l’altitude.
ll a crié victoire au sommet de chaque pic.

De ses yeux éblouis, il a contemplé longuement d’infinis horizons, les nuages et le vide au-dessous de lui.
Son corps seul redescend las et brisé.
Son esprit flotte encore, hésite entre la cime vaincue et celle désirée.

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mon bivouac
au sommet de la Tête de la Maye à 2500 m

La Bérarde, village montagnard (1/3)

Posté : 25 février, 2011 @ 8:38 dans montagne | 21 commentaires »

 

Le village de la Berarde est situé au coeur de l’Oisans, au pied d’un mont qui le domine de huit-cents mètres, appelé Tête de la Maye et à l’entrée d’une vallée creusée par le torrentueux Vénéon. On y accède à partir de Bourg d’Oisans après trente kilomètres de route étroite aux deux-cent-soixante tournants (je les ai comptés !). Le matin, priorité à la montée et le soir à la descente car deux voitures ne peuvent se croiser !

Vous trouverez ci-dessous mon récit écrit en 1962, paru dans le journal du Club Alpin français. C’était du temps où, y ayant fait une conférence sur la montagne,  je présentais mes diapos et l’on avait secoué l’écran pour simuler le vent qui faisait s’incliner les petites fleurs !!!

Nous sommes heureux de cueillir un peu de ciel bleu pour notre arrivée à la Bérarde, terme de notre voyage. Depuis Paris, la pluie ne nous a pas quittés et les trombes d’eau se sont succédées sur les vitres de la 4 CV. La route n’était plus qu’une immense flaque. Agréable perspective pour des gens qui partent en vacances avec l’intention très nette, mais devenant plus « vague » de planter la tente dans la nature.

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photo du net

D’après l’image que nous nous faisions de la Bérarde, nous pensions trouver pour camper un terrain épique, tout biscornu, avec des pierres en guise de sol où pas un piquet n’aurait pu rentrer ; pour tout horizon des pentes charbonneuses d’éboulis ; un froid intense la nuit en raison de l’altitude (1730 mètres) ; un ravitaillement peu varié comme indiqué sur le guide touristique. Nous nous apprétions à plus d’un sacrifice et au lieu de cela, quelle a été notre surprise, une heureuse surprise de découvrir un champ d’herbe verte sur les bords du Vénéon, agrémenté de petites fleurs mauves, ravissantes de fraîcheur, des colchiques, égayé par le chant et les bonds des sauterelles, sans oublier au détour d’un sentier le sifflement des marmottes. Nous aurons devant nous, pendant chaque repas pris sous la tente, l’échappée sur le vallon d’Ailefroide et sa spectaculaire arête de Coste Rouge, tableau qu’on pourrait croire immuable et qui pourtant change d’aspect à tous moments du jour :

Blancs et sinistres ces couloirs, quand il pleut dans la vallée et qu’il neige en altitude …
Chaudes et rougissantes ces arêtes qu’effleurent les derniers feux du soleil…
Grises, mornes, indéfinies, ces grosses masses enveloppées de brume …
Ou pures de la pureté du cristal, ces montagnes qui s’éveillent à la lumière éclatante du ciel…

Et toujours des têtes levées vers elles, tristes ou joyeuses, guettant la direction du vent, la moindre petite éclaircie, la forme des nuages ou le vol des choucas.

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photo du net

Les plus grandes joies découlent le plus souvent de choses bien simples. Notre bonheur dans le camping est d’attendre l’arrivée du soleil le matin sur la tente, d’ôter tous nos tricots et de réchauffer nos membres à ses bienfaisants rayons après la fraîcheur de la nuit passée.


La Bérarde, à l’orée d’un monde glaciaire et rocheux d’une grande diversité, au pied de la Meije et des Ecrins est le point de départ d’un grand nombre d’ascensions de toutes difficultés. C’est pourquoi nous l’avons choisie. Ce lieu a la réputation d’être « la Mecque » de l’alpinisme. On y vient pour grimper toujours plus haut. Région des plus simples et des plus sauvages à la fois, où la nature est, ce que Dieu l’a faite, sans artifice aucun. Humble hameau de montagne composé d’une dizaine de maisons, autrefois refuges de bergers, veux-tu nous héberger pour tout un mois ?

Sa majesté la Meije et son ascension (4/4)

Posté : 22 février, 2011 @ 8:45 dans montagne | 18 commentaires »

Voici quelques détails au sujet de cette Vierge au sommet de la Meije, que j’ai pu recueillir sur le net : 

Le cairn construit par Gaspard père et fils au sommet de la Meije, afin de laisser une preuve de leur première, est remplacé depuis 1936 par une vierge sculptée en duraluminium montée par les guides du Vénéon. Mais elle fut brisée par la foudre en 1955 et remplacée deux ans plus tard par une vierge en granit, taillée dans une pierre de Bourgogne. Une vierge si lourde qu’elle fut montée en trois morceaux, toujours par les guides du Vénéon.

Mais à nouveau la foudre s’abattit sur la vierge de la Meije en 1959 et une nouvelle effigie en bois fut montée en 1988 par le CAF des Hautes-Alpes. En 1996, lors de la fête des guides du Vénéon à la Bérarde, les guides ont emmené une vierge en bois de sycomore dans l’esprit de leurs prédécesseurs. La Meije finit enfin par avoir deux vierges, l’une de La Grave et l’autre de La Bérarde…



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Puis ce fut la courte descente en rappel au-dessus de la rimaye, une grande crevasse profonde, et ensuite la « déboulade » en « ramasse » sur le glacier de l’Homme jusqu’au refuge de l’aigle à 3450 mètres, non gardé également en ce temps là. Je dis ramasse, ce qui veut dire rester debout et glisser en gardant l’équilibre avec le piolet planté sur le côté, mais pour moi la ramasse, ce fut bien autre chose, vous devinez !

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Ensuite il fallut descendre jusqu’au village de Villar d’Arène près de la Grave, dont nous apercevions le toit de l’église par dessus les mélèzes, ce qui représentait depuis le sommet, une descente de 1788 mètres, où je n’en pouvais plus, de courir derrière mon guide aux grandes enjambées, de glisser sur la neige puis sur les aiguilles de pin, de défaillir de fatigue après quinze heures de course ininterrompue !

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Un grand bonheur à l’arrivée, reconnaissance à mon guide et des souvenirs impérissables ! Ce jour là, sur la Meije, il n’y eut que deux cordées, la nôtre jamais rattrapée par la seconde composée de Lionel Terray et d’un client pour la bonne raison que nous étions partis bien plus tôt !

Sa majesté la Meije et son ascension (3/4)

Posté : 19 février, 2011 @ 8:41 dans montagne | 13 commentaires »

Je sais que ce qui m’a le plus impressionnée, c’est la remontée du glacier carré, avec une pente de 55 degrés dans la neige. Il était si relevé ce parcours dans la neige profonde, qu’une fois debout on avait presque le nez qui touchait celle-ci et il n’était pas question que les crampons bottent , une glissade étant la mort assurée.

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Parvenus à la brèche Zsigmondy, il fallait la descendre en rappel afin de poursuivre l’ascension des quatre dents suivantes, super impressionnantes aussi, sur le fil enneigé de l’arête avec de chaque côté l’a-pic sur 900 mètres de vide côté sud et 1500 mètres côté nord ! Je sais que quelques années plus tard un morceau de roche de la brèche s’est effondré et que la difficulté de l’ascension en a été augmentée.

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Le moment le plus émouvant avait été de parvenir au somment du grand pic nommé le Doigt de Dieu, où une Vierge était installée comme pour veiller sur la vallée et aussi les ascensionnistes. En 1996 une nouvelle Vierge a été installée, elle n’est pas aussi belle que l’ancienne !

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Sa majesté la Meije et son ascension (2/4)

Posté : 16 février, 2011 @ 9:04 dans montagne | 15 commentaires »

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Le refuge du Promontoire, au pied de l’arête sud de la Meije, à 3092 mètres d’altitude, n’était à ce moment là qu’une vieille cabane en bois vieillissante et non gardée. C’était déjà une belle marche depuis la Bérarde pour y parvenir en passant par le refuge du Chatelleret. Je m’y rendis seule, mon guide me rejoignant dans la soirée. A deux heures du matin, ce fut le départ pour l’ascension de l’arête, somme toute assez facile pour cette portion, heureusement car c’était à la lueur des lampes frontales. Le rocher était froid dans la nuit noire et nos mains se gelaient.

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Puis le jour s’est levé, l’horizon vers l’est s’est éclairé de rose et la lumière dorée a gagné peu à peu les neiges des montagnes environnantes. En levant la tête, 890 mètres plus haut le grand pic semblait nous narguer !

Je ne me souviens plus trop de la suite, il y a si longtemps, mais des noms résonnent encore dans ma tête, la dalle Castelnau , la dalle des Autrichiens, le pas du chat, le glacier carré, la brèche Zsigmondy et le Doigt de Dieu.

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mon  guide

On ne peut évoquer l’histoire de la conquête de la Meije sans parler de Boileau de Castelnau et de son guide Gaspard qui effectuèrent la première ascension du grand pic le 16 aoùt 1877. La première traversée des arêtes suivit en 1885 avec les alpinistes Purtscheller et Zsigmondy, ce dernier trouvant la mort quelques jours plus tard dans la tentative d’ouverture d’une nouvelle voie.

Sa majesté la Meije et son ascension (1/4)

Posté : 12 février, 2011 @ 9:01 dans montagne | 16 commentaires »

 

La Meije, sommet mythique du Massif des Ecrins en Oisans, culmine à 3983 mètres d’altitude. Son ascension et la traversée complète de ses arêtes sont le rêve de bien des alpinistes en raison de son histoire, de sa beauté et de sa difficulté. Grâce à l’esthétisme de sa silhouette remarquable, elle occupe une place de choix dans l’imaginaire des grimpeurs.

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photo Guillaume Piolle
face nord

C’était aussi mon rêve vers les années 1960 lorsque j’allais vers mes trente ans. Je passais alors mes vacances à La Bérarde, petit village montagnard, et durant un mois entier j’allais m’entraîner sur presque tous les sommets du coin afin d’être « prête » pour l’ultime ascension. Rateau, Ailefroide, Coolidge, dents de Coste Counier, Dôme des écrins, Dibona, Soreiller, toutes ces cimes n’entamèrent pas ma volonté de parvenir à mon but sa majesté la Meije. Seulement je n’avais pas prévu la météo et les orages d’une fin d’aôut eurent raison de mon désir.

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face sud

Ce n’est que l’année suivante, après tout un nouveau mois d’entraînement que je partis pour l’escalade tant enviée et redoutée à la fois. Mon guide, Roger Chèze, était déjà renommé pour les premières qu’il avait accomplies sur des parois difficiles. Je ne pouvais être mieux accompagnée .

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Via ferratas des Vigneaux, de l’Aiguillette du Lauzet et de Freissinières (2/2)

Posté : 1 janvier, 2009 @ 8:47 dans montagne | 7 commentaires »

La via ferrata des vigneaux domine le village du même nom. C’est un itinéraire de grande beauté par son caractère pur et aérien. Rien n’arrête le regard entre mon pied posé sur un piquet métallique qui dépasse de la paroi et ma voiture tout en bas au parking ! C’est ma première via, je m’y essaye seule (pas par choix mais je ne trouve jamais personne pour venir partager mes aventures !). J’ai le cœur battant, en réalité la voie est relativement facile, même encombrée et je dois faire la queue à certains passages.

La via ferrate de l’aiguillette du Lauzet (altitude  2.611 mètres au sommet) est assez sympathique avec un itinéraire long de 1.500 mètres, 900 mètres de dénivelé depuis la route et une vue fantastique sur le massif des Ecrins. Je m’y sentirais assez à l’aise sans l’appréhension de voir de gros nuages gris s’amonceler dans le ciel au-dessus de ma tête annonçant un orage proche, alors que je déambule le long d’un câble d’acier et qu’une fois en route on ne peut plus faire demi-tour !

L’avantage de ces voies est qu’il est impossible de se perdre puisque l’on suit le câble. J’ai eu droit à la pluie pour le retour par le chemin du roy et c’est vrai que je me sentais reine tant était grand mon bonheur d’avoir parcouru toute la voie !

itinéraire de la via à Freissinières

La via ferrata de Freissinières est la plus impressionnante. Cotée difficile, elle culmine à 1.550 mètres d’altitude, est longue de 1.500 mètres avec un dénivelé de 300 mètres. On y domine le vide avec peu de prises pour les pieds, le passage le plus difficile étant nommé « dalles osées » de magnifiques dalles lisses et aériennes qui mènent au sommet.

dans les dalles osées

Je m’y engage seule parce que je sais que la première partie n’est pas trop difficile et offre une porte de sortie à mi chemin . Au moment où je pense ne pas continuer vue la difficulté de la suite, trois personnes d’une même famille me rejoignent et m’encouragent à aller avec elles.

En réalité cela ne change rien car je ne suis pas encordée mais je me sens rassurée.

accrochée à la paroi

Le vide est omniprésent, la falaise offre une verticalité sur plusieurs centaines de mètres et là comme un coup fulgurant c’est l’adrénaline qui monte jusqu’au cœur (le flash d’une drogue sans drogue, j’imagine !) 

A cet instant précis plus rien d’autre n’existe que la concentration pour adhérer au rocher, pour trouver la petite prise qui permettra au bout de mon pied de se poser, la conjugaison de l’esprit et du corps pour le mouvement juste … dans un bonheur total ! J’espère que vous avez compris toute la passion qui m’anime ou plutôt qui m’animait !

Depuis on ne cesse d’installer des via ferratas, en l’an 2000 il y a déjà plus de 70 itinéraires en France.

à Freissinières traversée de vires

Les via ferratas (1/2)

Posté : 30 décembre, 2008 @ 8:42 dans montagne | 3 commentaires »

échelons falaise des Vigneaux

Les via ferratas sont des itinéraires rocheux dans des falaises équipées de câbles, d’échelons, de ponts de singe et de passerelles à caractères aériens et parfois acrobatiques.

Nées dans les Dolomites, pendant la guerre 1914/18, les via ferratas étaient jadis réservées aux transports des hommes et de l’artillerie. Aujourd’hui elles permettent aux randonneurs de découvrir un terrain où évoluent des grimpeurs, une nouvelle forme d’activité ludique en montagne qui a su, avec le temps, trouver sa place entre la randonnée et l’escalade.

Il faut remarquer qu’avant cette époque, on a vu des échelles posées dès 1492 au Mont Aiguille, des câbles en 1892 à la dent du Géant dans le massif du Mont Blanc puis à l’arrête sommitale du Cervin entre autres.

En France, l’histoire des via ferratas remonte à 1988. C’est à cette date que la vallée de Freissinières dans les Alpes accueille le premier équipement revendiquant le nom de via ferrata. Suivront peu de temps après et deux vallées plus loin, l’itinéraire des Vigneaux (le plus fréquenté de France avec 15.000 personnes par an) et l’Aiguillette du Lauzet.

Ce sont justement ces trois voies que j’ai expérimentées en 1994 !

 falaise de l'Aiguillette du Lauzet    à Freissinières 

Le matériel indispensable à l’exercice de ce sport comporte un casque, un baudrier et des longes pour l’auto-assurance munies d’un absorbeur de choc car en cas de dévissage sur le câble dans un passage vertical, le facteur de chute (hauteur de chute sur longueur de corde) peut très vite être supérieur à 2 et provoquer une rupture de l’attache. La longe est en deux parties avec un mousqueton à chaque bout, ce qui permet d’être tout le temps relié au câble par un mousqueton quand on passe d’une section à une autre.

L’apothéose face à l’Everest (4/4)

Posté : 27 juin, 2008 @ 11:48 dans montagne, NEPAL | 5 commentaires »

vue sur l'Everest depuis Kalapattar

7ème  jour  de marche  -  LOBUCHE  4900 m  -  GORAK SHEP  5200 m  -  KALAPATTAR  5600 m  –  et retour à Lobuche pour une seconde nuit 

  Départ 7 h 30 dans le froid du petit matin. Remontons une très longue vallée, chaque pas me coûte déjà. Montée de moraines qui n’en finissent pas. Je fais dix pas et je m’écroule. Mon sherpa redescend me chercher et me tire par la main. Je m’efforce d’avancer et nous arrivons à Gorak Shep moins de trois heures après notre départ. The highest hostel in the world, une simple cabane où nous mangeons corned beef et bananes séchées, une nourriture énergétique qui va nous aider à aborder la montée d’au moins 400 m de la colline verte qui nous surplombe. On nous déconseille d’y aller car le vent souffle trop fort là haut et nous allons geler.

La montée sur la colline de Kalapattar s’avère ardue et encouragés d’être arrivés si vite sur le premier contrefort, nous continuons sans la possibilité de nous arrêter pour souffler car le vent nous glace. Nous sommes seuls. A un moment, n’en pouvant plus, levant la tête pour apercevoir le sommet couvert de rochers toujours aussi éloignés, je me décide presque à abandonner, lorsque j’aperçois l’amorce d’un chemin que je ne peux ne pas suivre. C’est là qu’un peu plus loin je trouve le gant providentiel pour mes doigts gelés. Mon nez coule sans cesse et me fait un glaçon. J’attrape les rochers à pleine main. Cela réchauffe un peu l’escalade

Enfin la récompense, j’arrive au sommet couronné par des cairns, à 5600 m. Je reste trois minutes chahutée par un vent si violent que je ne peux tenir debout, juste à peine  le temps d’admirer les cimes qui nous entourent. Tant d’efforts, dix jours de marche,  pour seulement trois minutes de bonheur mais quel bonheur !

 L’Everest se dévoile dans toute sa splendeur  et domine le glacier du Khumbu.  Je pense alors à Hillary et à son sherpa Tensing qui ont les premiers atteint son sommet, je pense aussi à tous ceux qui ont perdu la vie en voulant le gravir et aux  nombreux sherpas qui ont disparu et dont on ne parle pas.

Une nuit à Lobuche 4.900 m d’altitude (3/4)

Posté : 25 juin, 2008 @ 10:16 dans montagne, NEPAL | 4 commentaires »

lodge à 4900 m

au pied de l'ama dablan

Imaginez dormir au sommet du Mont Blanc ! J’avais bien rêvé d’y passer une nuit dans un igloo comme Gaston Rébuffat, mais finalement je n’y ai fait que passer ! C’était déjà pas si mal.

Donc ici nous sommes dans la cabane de Lobuche à 4900 mètres d’altitude et l’étape suivante est Gorak Shep à 5200 mètres.

Nous venons d’arriver  par  une vallée et nous longeons le torrent glacé jusqu’à la cabane, après avoir traversé un ruisseau en sautant de pierre en pierre.

Me voici de nouveau tout près du feu (qui sera éteint la nuit). Le froid, le manque de nourriture, le manque d’oxygène, la difficulté de dormir à cette altitude, voilà tout ce que nous devons supporter pour approcher les plus hautes montagnes du monde..

 La nuit, je me lève pour un petit besoin, les fesses au frais par moins 10°, admirant le ciel aux milliers d’étoiles et quand je me recouche dans mon duvet, j’ai le cœur qui bat au moins à 150 ! Le banc sur lequel je repose est dur et étroit et je n’ose bouger de peur de perdre le peu de chaleur que j’ai. Impossible de dormir tant le froid m’étreint. Longue nuit dans l’attente de l’action.

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