L’après-midi, une heure de route nous mena aux chutes de Kuangsi.
Alors là un spectacle qui m’enthousiasma.
Les chutes tombent d’assez haut en cascade dans des bassins qui se déversent de l’un à l’autre sur plusieurs dénivelées.
L’eau est couleur vert lagon et l’on peut se baigner dans cet endroit vraiment paradisiaque.
Elle ruisselle en minces filets rafraichissant l’atmosphère.
Ce matin, nous partons à pied, en traversant le marché aux légumes, vers le palais royal.
Dès l’entrée un temple magnifique nous attend,
l’extérieur vêtu d’or et d’émeraude, l’intérieur rouge et or.
Impossible de vous le décrire tant la beauté est là. Voyez plutôt les photos !
. Palmiers, arbustes, fleurs de bougainvilliers l’entourent. Ses toits à plusieurs pans sont remarquables .
Puis ce fut la visite du palais royal avec l’obligation de déposer sacs et chaussures à l’entrée. Photos interdites. J’avoue qu’il ne m’a pas laissé un souvenir impérissable, mais je n’aime pas trop les musées, quoi que les cadeaux de tous les pays exposés m’ont séduite . Il y avait même offert par les états unis, une pierre de lune ! Je n’ai vu que des lits plutôt quelconques où la mention écrite était « ne pas toucher », alors que j’avais une terrible envie de m’y asseoir !!!
Jour 5 Luang Prabang
Je suis réveillée, il est 5h, le réveil n’a pas encore sonné mais je me lève. C’est que je ne veux pas rater le défilé des bonzes qui dès 6 h du matin défilent dans les rues pour quêter leur nourriture. C’est à deux pas de l’hôtel et je retrouve mes compagnons de voyage dans l’entrée, pour partir dans la nuit. Tant pis pour le petit déj ce sera pour après !
Nous ne sommes pas en retard. Déjà des femmes sont assises par terre devant leurs offrandes. Il y a des bananes, du riz enveloppé dans des feuilles, des clémentines et autres fruits et même des billets de banque. Des bougies sont allumées et leurs flammes dansent dans l’obscurité enveloppant ces gens d’une lueur blafarde.
Certaines donatrices arrivent avec deux paniers suspendus au bout d’ une tige de bois posée sur l’épaule. Nous pourrions aussi acheter une place pour participer au don, mais ne serait-ce pas s’insinuer dans un rite qui ne nous concerne pas. Essayons de rester respectueux tout en sachant que les flashes vont crépiter à l’arrivée des bonzes.
En effet, les voilà, les tout premiers sont des moines respectables que l’on devine à leurs deux épaules couvertes, tandis que les novices ont une épaule nue. Ils sont majestueux dans leurs robes safran, ornées d’une ceinture jaune . Ils marchent pieds nus et ouvrent le couvercle de leurs bols tout en s’inclinant pour recevoir les offrandes des personnes agenouillées. C’est un très beau spectacle et nous espérons qu’une fois revenus à leur temple, ils partageront les dons en parts équitables pour leur seul et unique repas du jour.
Le Laos est un pays serein et très religieux. Chaque famille essaye d’envoyer un fils faire une retraite de quelques jours à quelques années dans un temple, avant de revenir dans la vie courante.
Mes fenêtres donnent sur le fleuve , c’est l’heure du coucher de soleil.
Dans la rue, c’est un peu bruyant, mais je m’endors aussitôt après un repas semblable à tous les autres,
une grosse louchée de riz gluant et des petits légumes croquants coupés très finement , à toutes sortes de sauces où citronelle, gingembre, coriandre et piments sont à l’honneur, avec de petits morceaux de … quoi, je ne sais trop au juste, viande, poisson, poulet ou … hérisson !
Le repas commence toujours par un bouillon où flottent quelque verdure ou champignon
et il se termine par une assiette jolie en couleurs, ananas jaune, pastèque rouge et papaye orange ou fruit du dragon blanc pointillé de noir. Je ne me suis jamais vraiment régalée mais je dois reconnaître que ce devait être une nourriture saine puisque je n’ai jamais été malade.
Après un petit tour au marché de nuit qui s’étend tout en longueur , retour épuisée à l’hôtel.
Rho Rho Rhon, je ronfle tant je suis fatiguée !
Nous nous sommes arrêtés dans un marché qui se tenait près d’un lac. Nous avons été un peu horrifiés par ce qui cuisait sur les barbecues,
il s’agissait de drôles de bêtes comme des écureuils, des chauves-souris, pourquoi pas des rats mais surtout des oisillons super minuscules.
Des poissons séchés pendaient partout
et ce devait être l’époque des mandarines, elles étaient délicieuses.
Une vieille dame s’est esclaffée en me voyant, elle a souri ,,, de toutes ses dents manquantes avec la seule qui restait toute noircie !
Nous sommes contents d’arriver à Luang Prabang. J’en ai longtemps rêvé de cette ville. Le car n’a pas le droit d’entrer dans la ville et nous devons prendre des tuk tuk pour nous rendre à notre hôtel, le Luang Prabang river lodge, qui se trouve comme son nom l’indique sur une rive du Mékong. Les tuk tuk sont de petits véhicules aérés où l’on s’asseoit à 6 derrière une moto qui l’entraîne. Ils sont très colorés et c’est un plaisir d’être au vent dans cette chaleur.
Luang Prabang est niché au coeur d’un décor de moyennes montagnes sur les rives du Mékong. C’est un des hauts lieux du bouddhisme en Asie. Il y règne une grande ferveur religieuse. Il faut prendre le temps de s’imprégner d’une douceur de vivre intemporelle qui lui confère un charme exceptionnel.
Nous avons eu la chance d’arriver dans un village où se tenait un mariage. Tout le monde était de sortie, autour de tables à boire de la bière (elle est très bonne au Laos) ou à danser.
Les mariés très jeunes tendaient leurs poignets pour que les invités leur attachent des bouts de coton sensés leur porter bonheur.
Les familles ici ont beaucoup d’enfants, six en moyenne, car ce sont les enfants qui assureront la vieillesse de leurs parents.
Dans le cas où un couple n’aurait pas d’enfant, arrivé vieux, il partirait finir sa vie au monastère, quoique je n’aie pas vu de temples habités par des nonnes mais je pense qu’ils existent.
Ce que j’oublie de dire, c’est que s’ils habitent des cases bancales en feuillages tressés, on voit partout des paraboles pour la télévision, un peu rouillées, certes !
Au Laos, il y a nombre de minorités ethniques dont les Hmongs, les Kamu, les Lao, les tibéto birmans et bien d’autres. Les Hmongs vivent plutôt de leur artisanat, des broderies qu’ils essayent de vendre aux touristes, tandis que les Kamu pratiquent l’agriculture en faisant pousser le riz.
Ils fabriquent l’alcool de riz et la particularité est de le proposer dans des bouteilles contenant des serpents ou des scorpions !
Ils font aussi beaucoup de tissages et c’est étonnant de voir des métiers à tisser aussi perfectionnés dans les villages les plus reculés et leur production d’étoles de toutes couleurs avec des dessins magnifiques.
Partout nous n’avions que des sourires et les enfants battaient des mains à notre passage. .Ils se fabriquaient des arcs pour tirer sur les oiseaux et d’autres jouaient avec une toupie qu’ils lançaient au loin pendant qu’un autre la visait avec une pierre et ils étaient d’une adresse incroyable. Une petite fille tenait son doudou à la main, des bouchons en plastique enfilés sur une ficelle ! Beaucoup de fillettes portaient leur petit frère sur le dos.
Jour 4 route entre Vang Vieng et Luang Prabang
La route pour aller de Vientiane à Vang Vieng et celle de ce dernier endroit à Luang Prabang est épouvantable car le goudron a disparu tous les vingt mètres pour laisser la place à de gros nids pas de poules ! Ceci à cause d’importantes inondations en septembre, inondations qui ont touché également la Thaïlande puisque Bangkok était sous les eaux en cette période. Inutile de vous dire que la végétation qui borde la route a pris une teinte marron, tout éclaboussée de poussière. Nous voyons au loin des plantations de tecks qui ne seront exploitables que dans dix ans.
Nous avons mis 10 heures pour faire les derniers 250 kms qui passent par la montagne jusqu’à une altitude de 1000 mètres pour redescendre à 600 mètres à l’arrivée à Luang Prabang. Ce fut une longue épreuve, surtout pour le chauffeur du car , il fallait se cramponner tant nous étions ballotés.
La route serpentait au coeur de décors impressionnants : ravins vertigineux, vallées encaissées … Au fil du parcours et des virages, on avait l’étrange sensation de planer au-dessus de ces paysages extrêmement changeants.
Heureusement à la plus haute altitude, nous avons fait un arrêt dans un bon restaurant. La vue y était magnifique sur de hautes collines que la brume auréolait de mystère, Nous avons aussi fait quelques stops pour visiter des villages.
Nous débarquons pour aller visiter une grotte qui se trouve 150 marches plus haut.
Je croyais y découvrir des statues de Bouddha et je suis très déçue car la grotte est très quelconque avec de vilains éclairages rouges et verts.
Auparavant, nous avons failli nous asseoir sur une bordure d’allée, mais il était grand temps de s’apercevoir qu’elle était couverte de … fourmis rouges à la brûlure parait-il terrible !!!
Le soleil se couche tôt et offre un splendide paysage sur la rivière !
Dans la soirée, je fais une petite incursion dans la ville. Tiens on y vend des crêpes comme en Bretagne ! Là des bijoux, des bouddhas, là des écharpes. Le sol de ces magasins brille et il faut laisser ses chaussures à l’entrée ! Bon il est temps d’aller dormir.
Nous embarquons dans de longues barques très étroites pour une promenade d’une bonne heure qui nous fait découvrir l’autre côté de cet endroit enchanteur.
C’est que nous ne sommes pas les seuls à aimer cet endroit ! Les hippies de par le monde s’y sont donnés rendez-vous dans une atmosphère unique de fête et aussi de drogues ! De petits bungalows pas chers les accueillent et ils passent leur journée assis dans de grosses chambres à air à paresser dans l’eau tiède du fleuve quand ils ne sautent pas au milieu depuis un appontement au-dessus de l’eau !
Les buffles du coin en font autant et il n’y a plus que leur gros museaux qui dépassent de l’eau !
