Carnet de voyage au Ladakh (7/7) retour sur Leh et route vers le Zanskar
14 juillet
Ce matin retour sur Leh. C’est le premier jour qu’il pleut depuis presque vingt ans et pas de chance, ma chambre dont le plafond est constitué de bois recouvert de sable est inondée. L’eau goutte jusque sur mon lit et je ne sais où m’abriter.
15 juillet
Tour du marché où les tibétains vendent malheureusement les objets de leur culture. Je fais la sieste l’après-midi car je me sens de plus en plus fatiguée. J’apprendrai par la suite que j’ai une hépatite virale et voilà que j’ai mangé une boîte entière de sardines avec toute l’huile, ce qu’il y a de plus mauvais pour le foie ! Dîner avec Miranda l’italienne qui m’apporte un livre de poésies chinoises et un petit Bouddha. Elle m’appelle son « Maître de montagne » et j’en suis très fière !
16 juillet
Je veux repartir vers Srinagar par la route. Je me poste à 2 kms de Leh, vers 10 h du matin pour faire du stop. Aucun camion ne passe et un policier arrête un bus pour me ramener à Leh toute dépitée. Heureusement un lit dans la chambre des allemandes m’attend toujours.
17 juillet
L’homme de l’hôtel, que je dois réveiller et secouer à 5 h du matin, me porte mes bagages jusqu’au camion que j’ai pu retenir, car il y en a très peu qui repartent avec de la place. Je suis tassée assise par terre sur mon sac de couchage entre des bagages et une poule qui faillit brûler vive si je n’y avais pris garde, coincée contre le moteur brûlant.
Puis le soleil venant, je grimpe sur la petite caisse en bois au-dessus de la cabine du conducteur et ainsi perchée, puis admirer le paysage tout en me maintenant fermement pour ne pas jaillir hors du véhicule suite aux cahots. L’inconvénient fut qu’une journée entière au soleil me donna de la fièvre. Mais l’intérêt résida dans le fait qu’à cette hauteur on est repéré aisément. C’est ainsi qu’une amie de France, Geneviève, qui passait dans un bus, me découvrit et la chance était que le bus allait the same way. Si elle me reconnut au deuxième coup, au premier elle crut que j’étais un anglais rencontré quelques jours auparavant, mais la grosseur de ma poitrine la détrompa ! Moi je n’étais pas sûre que ce fut elle car je ne la savais pas en Inde et j’attendis impatiemment que nos véhicules se doublent et se redoublent. Calcul rapide, si je m’arrête à Lamayuru, je la rate. Donc décidé je vais à Kargil. La chance fit que quatre heures plus tard, mon camion et son bus s’arrêtèrent dans le même village pour apprendre que sa destination était Mulbeck, où un garçon l’attendait pour faire un trek. Donc je la rejoins dans son bus et nous stoppons joyeusement à Mulbeck, village splendide avec la statue Chamba. Bonne soirée sympa. Bientôt nous allons découvrir des amis communs à Delhi, quelle tête ils vont faire !
18 juillet
Mes amis partent pour le trek, je ne suis pas assez en forme pour aller avec eux. Je monte jusqu’au gompa perché sur un rocher, mais à la descente malaise, faiblesse et fièvre. Attente d’un camion pour aller à Kargil (capitale du Zanskar à mi chemin entre Leh et Srinagar). Le premier qui arrive, je monte. Evidemment le premier qui arrive, c’est le plus rapide, donc le plus fou et le plus dangereux et aussi le plus poussiéreux. Je me cramponne, j’aspire la poussière, ma valise saute en l’air, je ne vois pas la route mais c’est pire. Puis quelqu’un fait arrêter le camion pour monter et qui je découvre, en pleine campagne, loin de tous villages, un bouquet d’edelweiss à la main, Holga d’Hémis. Je ne m’étonne plus de rien. Ma fièvre est un peu moins forte tant je suis contente de la rencontrer. Elle me raconte une histoire vraie et drôle : le bus devait partir à 4 h 30 du matin. Il était 6 h 30. Les gens attendaient depuis deux heures que le chauffeur endormi sur le toit se réveille .