Les voyages de Danae au Sahara, en Asie et ailleurs

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Archive pour la catégorie 'ALGERIE HOGGAR'

Voyage dans le Hoggar (9/9) fin du voyage

Posté : 29 janvier, 2010 @ 8:55 dans ALGERIE HOGGAR | 17 commentaires »

Revenons à notre voyage.

C’est le retour sur Tam, en passant au pied de l’imposant et légendaire pic Iharen et devant la guelta d’Imalaoulaouène formée de cinq bassins communiquant en cascades.

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A Tam, c’est la foire annuelle de l’Assihar qui attire tout ce que le sahara compte de commerçants.

La musique y est tonitruante et fait constraste après le silence du désert. On peut acheter du tissu au mètre pour se confectionner un chèche et pour que celui-ci soit valable, il faut compter entre six et quatorze mètres ! Le chèche est indispensable à qui voyage sous le soleil. Ceux des fêtes laissent la peau imprégnée d’indigo, on les croirait faits de papier carbone, ils coûtent très chers. C’est la pièce vestimentaire la plus importante. On raconte cettte histoire qui serait véridique un homme se lavait à un point d’eau, nu comme un ver quand une bergère le surprit. Aussitôt il empoigna son pantalon et s’en couvrit le visage sans se soucier de cacher son sexe !

Les étals montrent nombreux bijoux, colliers et croix du sud, qui sont différentes selon la région du sahara d’où elles proviennent. Au dos en caractères tifinars est gravée la signature du forgeron. Il y a aussi des cadenas que les femmes portent autour du cou et qui servent à fermer leurs coffres contenant leurs trésors.

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Tout poussiéreux de huit jours de piste nous avons hâte de retrouver l’hôtel pour quelques ablutions et sommes très déçus d’arriver au moment de la coupure d’eau !!!

En conclusion voici ce que dit Simon, un auteur peintre et photographe, qui a décrit ce pays :

« Face à la beauté de tant de rien accumulé, s’étonner ; retrouver l’étonnement premier d’être, laisser notre innocence si décousue par la modernité, refaire un pas, puis un autre, attendre, pas après pas, que les bavardages et le superflu enfin se taisent ».

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photo www.geo.fr

 

Voyage dans le Hoggar (8/9) les amours de Dassine

Posté : 26 janvier, 2010 @ 9:01 dans ALGERIE HOGGAR | 12 commentaires »

 

Les amours de Dassine Oult Yemma et de l’aménokal Moussa Ag Amastane sont émouvantes et connues dans tout le Hoggar. En voici l’histoire.

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« Moussa aime Dassine sa cousine, il l’appelle «  la rose du Hoggar » « son baiser a l’odeur enivrante du mimosa qui sourit au gommier bleu sous la main d’or du jour levant  et par ton seul sourire tu rayonnes, plus douce devant la tente que le pain de sucre et le rayon de miel.”» écrit-il,

« Dassine aime Moussa, elle l’appelle « le lion », elle dit «  tu es plus beau qu’un dattier chargé de fruits sucrés » mais elle est très courtisée et finalement elle épouse Aflan dont elle aura un fils nommé Sidi Moussa, le lionceau.

Pendant ce temps le pauvre Moussa s’est éloigné,  « pour s’engloutir dans l’espace du désert » et demeure « dans le silence de sa douleur ». Il veut se perdre dans l’aridité du désert mourir en combattant. Il écrit le nom de sa bien aimée sur le sable et le vent en tourbillonnant l’efface.

Passent les années ! Aflan est parti combattre les rebelles. Moussa revient et retrouve Dassine «  la femme bleue » comme il l’appelle. A l’entrée de la tente, elle le regarde, aussi languissante qu’un dernier souffle d’air.
Moussa dit: “Je me suis abîmé dans ton amour comme dans une tombe. La vie s’est refermée sur moi , le désert lui-même n’est plus assez vaste pour séparer nos cœurs. »

Sidi Moussa a seize ans, il porte déjà l’épée et a le devoir de se battre avec les hommes. Dassine confie son fils à Moussa « Moussa, par amour pour moi, enseigne à mon fils ce que t’ont enseigné le silence et le temps ».
Hélas, Sidi Moussa deux ans plus tard meurt au combat à l’âge de 18 ans et Dassine s’enferme alors dans la solitude de son malheur. Moussa et Dassine se disent « adieu » car l’ombre du fils mort les sépare désormais.

On peut voir leurs tombeaux, côte à côte à Tamanrasset. La mort leur a donné l’union qu’ils avaient tant cherchée durant leur vie.

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J’avais déjà écrit un autre article sur Dassine que vous retrouverez en cliquant sur ce lien : http://danae.unblog.fr/tag/sahara/page/8/ et je vous conseille de lire les commentaires qui complètent beaucoup l’article !

Voyage dans le Hoggar (7/9) Dassine

Posté : 23 janvier, 2010 @ 8:52 dans ALGERIE HOGGAR | 12 commentaires »

Dassine 

Voici ce que Charles de Foucauld disait de Dassine :

« Dans tout l’Ahaggar, il n’y a pas de femme qui surpasse Dassine. C’est une grande femme, elle a le teint clair, légèrement brun. Son visage est beau. Ses yeux sont magnifiques : ils sont expressifs et rieurs. Elle a les dents blanches et brillantes. Sa démarche est élégante. Elle sait bien jouer du violon. Elle a une conversation agréable. Elle est d’une grande intelligence. Rares, ou même inexistants, sont les hommes qui ont autant d’esprit que Dassine dans l’Ahaggar. C’est une vraie reine. Avant qu’elle ne soit mariée, les hommes n’allaient que chez elle. Et, même maintenant qu’elle est mariée, nombreux sont ceux qui l’aiment dans le secret de leur âme. »

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Dans un poème, Dassine décrit l’écriture des Touaregs : 

« Notre écriture à nous, au Hoggar, est une écriture de nomades parce qu’elle est toute en bâtons qui sont les jambes de tous les troupeaux : jambes d’hommes, jambes de méhara, de zébus, de gazelles : tout ce qui parcourt le désert. Et puis les croix disent que tu vas à droite ou à gauche, et les points – tu vois, il y a beaucoup de points – ce sont les étoiles pour nous conduire la nuit, parce que, nous les Sahariens, on ne connaît que la route qui a pour guides, tour à tour, le soleil et puis les étoiles. Et nous partons de notre cœur et nous tournons autour de lui en cercles de plus en plus grands, pour enlacer les autres cœurs dans un cercle de vie, comme l’horizon autour de ton troupeau et de toi-même. »

Ce poème de Dassine est tiré de “La Femme Bleue” de Maguy Vautier.

Voyage dans le Hoggar (6/9) Charles de Foucauld suite

Posté : 20 janvier, 2010 @ 9:11 dans ALGERIE HOGGAR | 10 commentaires »

Des amis de Timimoun qui organisent des voyages dans le sahara viennent de m’envoyer des photos de l’ermitage du père de Foucauld à Béni- Abbès où ils ont passé ce dernier Noël. Ces images sont si intéressantes que j’avais envie de vous en faire profiter. Je remercie donc Leila et Kamel , l’équipe Dromad’Air, l’aventure au coeur du sahara, dont voici le lien : http://www.dromad-air.info .                        

Dès 1901, Charles de Foucauld s’est installé à Béni-Abbès après avoir été ordonné prêtre. Dressée sur la rive gauche de la Saoura, c’est l’une des plus attrayantes oasis de ce que l’on appelle alors « la rue des palmiers ». Dans un creux du terrain se trouve l’ermitage que le père érigea lui-même.

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 Il y fonda la Communauté des Petits Frères du Sacré-Coeur de Jésus. Il y vécut pendant quatre ans, avant d’aller, en 1905, s’établir définitivement dans le Hoggar.

                       

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la valise du Père

En 1916, les rezzous depuis le Maroc espagnol se faisant de plus en plus nombreux, Charles de Foucauld fait construire un fortin pour donner à la population de Tamanrasset un refuge en cas d’attaque. En Juin 1916, les touaregs lui conseillent de s’y installer. Cependant le danger ne devait pas venir du Maroc. Une grande partie de la population du Sahara s’est soulevée contre l’occupant français, à l’instigation de la confrérie senoussiste. Le 1er décembre 1916, le fortin est investi par un rezzou senoussiste. Le père est ligoté par les assaillants qui se disposent à l’emmener comme otage quand, dans la panique provoquée par l’apparition de deux tirailleurs algériens, l’adolescent auquel on avait confié sa garde l’abat d’une balle dans la tempe.

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Il repose désormais dans un tombeau près de l’église d’El-Goléa malgré son testament qui disait : « je désire être enterré au lieu même où je mourrai et y reposer jusqu’à la résurrection. J’interdis qu’on transporte mon corps, qu’on l’enlève du lieu où le bon Dieu m’aura fait achever mon pélerinage. Il a été béatifié par le Pape Benoït XVI, à Rome, en 2005.

el goléa

Voyage dans le Hoggar (5/9) Plateau de l’Assekrem et Charles de Foucauld

Posté : 17 janvier, 2010 @ 8:47 dans ALGERIE HOGGAR | 10 commentaires »

Vingt minutes de montée à pied et nous voici sur le plateau de l’Assekrem, un haut lieu chargé de spiritualité . L’arrivée, c’est l’émotion tant le paysage est sublime. 

Le Père Charles de Foucauld, converti au catholiscisme après une existence mondaine, a choisi cet endroit pour y vivre son retour aux valeurs simples réduites aux besoins vitaux, l’eau pour boire, la semoule pour le pain, la poignée de dattes, les chameaux pour les transports.

Charles de Foucauld

Il fera construire son ermitage en pierres, à 2.780 m d’altitude, sur ce plateau venteux en face duquel se dressent les pics basaltiques qui s’enflamment au soleil levant. D’ailleurs après une nuit au refuge situé en contrebas, nous serons là-haut le lendemain matin très tôt pour ce spectacle saisissant, le soleil qui vient caresser ces monts dont l’un a presque la forme d’un coeur qui inspira le père pour orner sa soutane d’un coeur rouge surmonté de la croix du Sacré-Coeur.

Cet ermitage mesurait 8 mètres de long sur 4 de large, composé dans les débuts d’un long couloir, d’une chapelle et d’une chambre. Une gouttière amenait l’eau de pluie.Par la suite le Père fit construire une petite chapelle à l’extérieur.

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Ce site est aujourd’hui une station météo, gardée par trois frères de l’ordre des petits frères de Foucauld qui s’occupent d’observer le ciel et de prier Dieu pour les hommes. La simple chapelle où le père venait prier a été reconstruite et nous assistons à la messe, avec une intensité émotionnelle dans le respect de cet homme qui a vécu ici une existence biblique, seul avec Dieu et toujours prêt à aider les touaregs qui venaient le voir et qui lui ont donné le nom de « Marabout »… Il va être le pauvre parmi les pauvres. Il travaillera dix années durant à l’élaboration d’un dictionnaire touareg français ainsi qu’à la transcription de poésies touarègues, en particulier de celles de Dassine, la grande Sultane et poétesse du désert, dont il sera le contemporain et ami, après avoir étudié le Tamachek et le Tifinar, la langue et l’écrit des touaregs.

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« Vivre aujourd’hui comme si je devais mourir ce soir » telle était la devise de Charles de Foucauld qui a écrit au sujet de la vue depuis l’Assekrem :

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« La vue est plus belle qu’on ne peut ni le dire ni l’imaginer. Rien ne peut donner une idée de la forêt de pics et d’aiguilles rocheuses qu’on a à ses pieds : c’est une merveille. On ne peut la voir sans penser à Dieu. J’ai peine à détacher mes yeux de cette vue admirable dont la beauté et l’impression d’infini rapprochent tant du Créateur, en même temps que sa solitude et son aspect sauvage montrent combien on est seul avec Lui et qu’on n’est qu’une goutte d’eau dans la mer. »

 

Voyage dans le Hoggar (4/9) Ideles Hirafok

Posté : 14 janvier, 2010 @ 10:43 dans ALGERIE HOGGAR | 12 commentaires »

 Pas de chacal venu la nuit ! Chez les touaregs, l’homme amoureux, est le chacal qui part la nuit retrouver sa bergère qu’il a rencontrée dans la journée. L’un de nos guides fait le chacal et il use notre 4×4 à rouler sur les pistes de nuit, si bien qu’après notre véhicule est tombé en panne le jour !

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Près d’Ideles, nous découvrons quelques gravures rupestres. Les figuiers, arbres noueux décoratifs, sont couverts de bourgeons.Les enfants demandent des bonbons pendant que nous faisons un tour chez le forgeron qui réclame des pièces de monnaie pour fabriquer bijoux et sabres.

Dans un oued la voiture du chef Embarek s’ensable.Son nom signifie « béni des dieux ». Il faut mettre les crics sous les pare-chocs, creuser,dégager le sable à la main, accumuler des cailloux au fond et pousser !

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Il y a 6000 ans, les oueds coulaient depuis le Hoggar. Le Sahara était couvert de lacs dans lesquels s’ébattaient crocodiles, poissons et hippopotames. Le sahel était riche en arbres et en animaux, lions, chacals, éléphants, rhinocéros, buffles et antilopes. D’ailleurs les hommes les ont gravés et peints sur les rochers. La désertification a commencé 3000 ans avant aujourd’hui.

Dernier bivouac. Chacun choisit son rocher. Nous installons nos duvets abrités du vent par nos bagages placés en rempart. Beau coucher de soleil, le ciel est rose et bleu. Dans ces grands espaces, il est facile de se perdre, tous les rochers se ressemblent. On ne peut s’éloigner sans risque car le vent a vite fait d’effacer vos traces.

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A Hirafok, depuis les pluies qui ont fait fondre leurs habitations, les touaregs campent sous des tentes et nous proposent leur artisanat, des objets très jolis, entre autres de petites sacoches en cuir de chèvre coloré par des teintures naturelles ou des amulettes à porter autour du cou que nous achetons pour leur faire plaisir car je sais bien qu’une fois revenu dans nos pays dont l’air est moins sec qu’ici, ce cuir moisit !

 

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Nous déjeunons près d’une guelta qui reflète les lauriers roses . Il faut savoir que si un chameau ingurgite ces plantes, cela lui est fatal, alors que malgré ses longues épines, l’acacia ne lui coupe pas l’appétit .Curiosité du coin, il y a des barbeaux dans l’oued !

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Le sol se couvre de cailloux noirs et la piste devient très difficile à l’approche des sommets de l’Attakor. Nous longeons la base de pics semblables à des orgues ou châteaux en ruines.

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Voyage dans le Hoggar (3/9) Tazrouk rituel du thé

Posté : 11 janvier, 2010 @ 10:58 dans ALGERIE HOGGAR | 11 commentaires »

Théodore Monod explique que dans le désert, il faut savoir garder le cap, le moindre obstacle provoque une petite flèche de sable et à partir du moment où on sait sous quel angle il faut recouper ces flêches, on peut conserver le cap dix jours durant. La nuit, la connaissance du ciel permet au nomade de se diriger.

Promenade dans le village de Tazrouk entouré de verdure. Achat d’un chèche. Distribué de l’aspirine à une malade. Les femmes sont belles, il y a beaucoup d’enfants . Tazrouk est un village verdoyant à la population accueillante et de loin la plus belle oasis du Hoggar où l’on cultive pêches, abricots et figues.

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La nuit menace d’être difficile tant l’endroit est éventé. La température descendra jusqu’à moins 5° ! Au petit matin nous sommes recouverts de givre. Il a gelé à pierre fendre. Vivement que les brindilles s’enflamment afin de vite se réchauffer en buvant le thé, la bouilloire est déjà sur le feu. Une natte est étalée en guise de nappe. Nous chantons pour nous réchauffer djenné la, djenné la, ça va bien, ça va bien !

 

Chez les touaregs, le thé est un véritable rituel d’accueil, de détente et de négociation. On lui prête de nombreuses vertus, dont celles de pouvoir couper la faim, la soif et de réduire la fatigue.

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C’est un thé vert de chine et on en boit non pas un, mais trois verres . Le premier thé est fort, juste les feuilles infusées : un verre est rempli puis versé et reversé dans les autres verres. Tout l’art réside à verser le thé de très haut, créant une cascade de liquide s’étirant parfois jusqu’à un mètre pour en couper l’amertume et en favoriser la mousse. Puis on remet l’eau de la théière à chauffer en ajoutant du sucre pris sur un pain de sucre en forme de cône qu’on aura cassé avec un maillet ; le troisième suit le même processus, ainsi la teneur en théines est de plus en plus faible.

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Les touaregs disent que  le premier thé est âpre comme la vie
                                      le second est fort comme l’amour 
                                          et le troisième suave comme la mort
  !

Aman, l’eau, c’est la vie ici. Un proverbe touareg dit : « demande le lait à ta chamelle, un fils à ta femme, mais demande l’eau à Dieu seul ».

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Voyage dans le Hoggar (2/9) sur la piste vers le col d’Azrou

Posté : 8 janvier, 2010 @ 8:50 dans ALGERIE HOGGAR | 13 commentaires »

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Nous embarquons dans des Toyotas land cruiser et nous dirigeons vers la cascade de Tamescrest pour notre premier bivouac. Les voitures s’enfoncent dans de la boue et nous devons partir à pied pour des trempettes jusqu’aux genoux assez inattendues. La cascade est une chute de 50 m de haut avec des trous d’eau importants et comporte sur l’autre versant des gours recouverts de calcaire blanchâtre.

Premier bivouac dans un endroit de toute pureté parsemé de petits rochers alors que le soleil se couche. Bientôt un bon feu crépite autour duquel nous nous rassemblons frileusement. Nos guides préparent le thé pendant que dans la cocotte minute cuisent boeuf et carottes. Avec une soupe à la tomate et des dattes pour le dessert, ce sera notre dîner. Puis la soirée se continue par des jeux de devinettes dessinées dans le sable et des chants arabes ou français que nous entonnons avec joie en battant des mains.

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Le jour suivant, nous montons à pied le col d’Azrou (1848 m) et retrouvons les voitures de l’autre côté du mont. Nous sommes heureux de nous laver de la poussière de la piste dans des flaques d’eau de bras d’oueds, sous de petites cascatelles habituellement inexistantes. Dans le sable je découvre des … pépites d’or si fines qu’elles s’émiettent aussitôt, non non ce n’est pas du mica qui brille sous le soleil !

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Une caravane passe au loin et attire mon regard . Les hommes sont à pied et mènent leur chameaux par un cordage. Ils ont une démarche souple et rapide. Ils font partie de ces nomades accrochés à leurs coutumes ancestrales, qui marchent la tête dans les étoiles, de campement en campement, à la recherche de coins de pâture pour les bêtes ainsi que des puits pour leur survie. Ils n’ont pu s’habituer à la vie sédentaire qu’on leur propose en ville. Nous croisons des troupeaux de chèvres et leur bergère.

Voyage dans le Hoggar (1/9) Tamanrasset

Posté : 6 janvier, 2010 @ 8:55 dans ALGERIE HOGGAR | 9 commentaires »

Mars 1988

En ce mois de mars 1988, nous atterrissons, venant d’Alger, à Tamanrasset. C’est un rêve qui me poursuit depuis de nombreuses années et que je réalise enfin. TAM, mot magique pour moi, est une ville du sud de l’Algérie, dans la chaîne montagneuse du Hoggar. C’est une étape importante pour les voyageurs qui s’aventurent dans le grand sud algérien.

A ce nom j’associe celui du père Charles de Foucauld qui y a construit un fortin avec l’accord de l’Aménokal des Kel-Ahaggar en 1905, fort dans lequel il sera assassiné par les rebelles senoussistes en 1916, à l’âge de 58 ans.

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Dans l’avion, quelques berbères enturbannés. A l’arrivée des touaregs en costume local, grandes djellaba bleues et chèches leur cachant le visage, nous accueillent. L’air est sec, pur et léger, non pollué et le ciel d’un bleu très doux, le soleil est là bien présent, température 12° seulement, nous sommes à 1.400 mètres d’altitude..

Première balade en ville, longeant les murs ocres et nous abritant du soleil dans l’ombre des tamaris dont les troncs blanchis à la base ont une histoire. A partir de 1936 la ville va prendre racine autour d’un arbre, un tamari qui s’épanouit sur la rive droite de l’oued. Florimond, un ex-chef de garnison lorsque la ville s’appelait encore Fort Laperrine à l’époque de la coopération française, eut l’idée de prélever des branches de ce vénérable arbre afin d’embellir les artères de sa base.

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Sous les arcades du souk les hommes discutent en attendant l’ouverture des boutiques : boucherie, cordonnerie, tailleur, commerces d’artisanat pour les touristes et primeurs.

Nous arrivons après des pluies diluviennes qui ont gonflé l’oued qui traverse la ville. Habituellement cet endroit sert de place de stationnement et de rencontres. Dans la violence du courant, deux malheureux ont été happés, quelques véhicules endommagés et des dizaines de maisons éboulées. Dans ce coin du désert, pendant trente heures de pluies, 120 mm d’eau sont tombés représentant plus que le total des pluies d’une année entière. Celles-ci sont l’assurance d’un printemps radieux, pâturages reverdis pour les troupeaux des nomades.

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Dassine poétesse de l’Ahaggar

Posté : 16 février, 2008 @ 8:50 dans ALGERIE HOGGAR | 20 commentaires »

écriture tamacheqDassine        

    

     DASSINE OULT YEMMA

 était une musicienne et  poétesse targuie considérée comme  « Grande  Sultane du désert » et « Grande Sultane d’Amour » car elle était messagère de paix entre les touareg dissidents .Elle était contemporaine de Charles de Foucauld qui parle d’elle comme d’une très belle femme.

 Dans le poème qui suit, elle décrit notre écriture, celle des arabes et particulièrement  l’écriture tamacheq des touareg, les tifinaghs. Ce poème  fait rêver et touche profondément par sa simplicité et sa profonde humanité

« Tu écris ce que tu vois et ce que tu écoutes avec de toutes petites lettres serrées, serrées, serrées comme des fourmis, et qui vont de ton cœur à ta droite d’honneur.

 Les arabes, eux ont des lettres qui se couchent, se mettent à genoux et se dressent toutes droites, pareilles à des lances : c’est une écriture qui s’enroule et se déplie comme le mirage, qui est savante comme le temps et fière comme le combat. Et leur écriture part de leur droite d’honneur pour arriver à leur gauche, parce que tout finit là : au cœur.

 Notre écriture à nous, au Hoggar, est une écriture de nomades parce qu’elle est toute en bâtons qui sont les jambes de tous les troupeaux : jambes d’hommes, jambes de méhara, de zébus, de gazelles : tout ce qui parcourt le désert. Et puis les croix disent que tu vas à droite ou à gauche, et les points – tu vois, il y a beaucoup de points – ce sont les étoiles pour nous conduire la nuit, parce que nous les Sahariens, on ne connaît que la route qui a pour guides, tour à tour, le soleil et puis les étoiles. Et nous partons de notre cœur et nous tournons autour de lui en cercles de plus en plus grands, pour enlacer les autres cœurs dans un cercle de vie, comme l’horizon autour de ton troupeau et de toi-même. »

                     Ce poème de Dassine est tiré de “La Femme Bleue” de Maguy Vautier.

 

A LIRE ABSOLUMENT DANS LES COMMENTAIRES DE CET ARTICLE :

 le complément d’information d’Arnold qui cite d’autres textes poétiques de Dassine ainsi que le récit de sa vie par Charles de Foucauld

le récit complet de la vie de Dassine par Tellit avec tous les mots empruntés aux textes authentiques, une extraordinaire histoire d’amour entre Dassine et Moussa !

 

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