Les voyages de Danae au Sahara, en Asie et ailleurs

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Archive pour la catégorie 'GUINEE AVEC ONG'

Mission humanitaire en Guinée Conakry (4/4) l’Acauped

Posté : 16 novembre, 2008 @ 9:30 dans GUINEE AVEC ONG | 7 commentaires »

malade à l'hôpital

90% de la population ici est frappée du paludisme et souffre de nombreuses maladies parasitaires. L’introduction de la contraception est très mal acceptée. Ce n’était, à cette époque, qu’à Conakry qu’on commençait timidement à parler de la prévention du sida. Nous avons pu sauver de la méningite un pauvre bougre arrivé à moitié mourant après un long parcours de brousse. Nous avons aussi dépisté deux cas de tuberculose mais les familles qui auraient pu être contaminées, n’ont pu être examinées. Pourtant certains parents accompagnent leur malade  jusqu’à l’hôpital , pour s’occuper d’eux et leur préparer à manger tout comme au Gabon du temps du Docteur Schweitzer.

Je suis partie avec l’ACAUPED, qui est une Association pour la Coordination d’Aides Urgentes en faveur des Populations En Détresse. C’est une O.N.G. fondée en 1984 par une vingtaine de personnes sensibilisées au drame du sahel. En 1988, à la suite d’un voyage d’étude en Guinée, il fut mis sur pied des missions médicales avec l’accord du Ministère de la Santé de ce pays. Toutes ces missions sont autofinancées, chacun assumant le coût de son déplacement.

Le moteur de l’ACAUPED, c’est l’humanisme. L’humanisme permet d’être sensible aux joies et aux peines des hommes, à leur travail et à leurs aspirations. L’humanisme empêche d’ignorer la faim, la soif, le froid, la souffrance et la maladie. L’humanisme interdit d’ignorer les méfaits des guerres et des catastrophes naturelles. L’humanisme enfin détermine ces missionnaires à offrir temps et savoir-faire.

Le Docteur Jean Luc Desmaretz, qui est le successeur d’Armand Marzynski, créateur de l’Acauped m’écrit :

« Nous allons en Guinée depuis les années 90, pour développer des actions de santé publique auprès des accoucheuses traditionnelles, de 3 hôpitaux, de 41 centres de santé de cette magnifique région de la moyenne Guinée. De surcroît, nous construisons des classes, des latrines, forages et faisons appel à toutes les bonnes volontés. »

Si vous êtes intéressé pour participer à une mission ou apporter une soutien financier à cette association, voici les coordonnées :
le site : http://home.nordnet.fr/~amarzynski
,  l’adresse du siège : ACAUPED Dr Marzynski  110 rue Sadi Carnot 59280 Armentières

beau bébé noir

 

Je me suis octroyée trois jours supplémentaires dans l’archipel paradisiaque de Room, qui fait face à Conakry. C’est là que les équipages des compagnies aériennes viennent se reposer lors des escales en dégustant mangues et ananas dégoulinants de jus, pendant qu’un varan de deux mètres de long vient se frotter à vos jambes !

Mission humanitaire en Guinée Conakry (3/4) visite dans les centres de santé

Posté : 14 novembre, 2008 @ 11:05 dans GUINEE AVEC ONG | 10 commentaires »

 on examine les enfants

Je me suis rendue dans trois centres de santé éloignés où les jeunes enfants apeurés n’avaient jamais vu de blanc ! 

Notre rôle était d’éduquer et de former les infirmiers qui ont, seuls souvent, la charge de toute une population ainsi que d’aller dans les écoles pour parler aux enfants du danger des eaux polluées et leur enseigner l’hygiène élémentaire.

Centre de santé de Siraya (à 50 km de Télimélé)

Sur ce centre nous resterons deux jours, très bien reçus et logés dans la maison de l’Heladje (Heladje signifiant l’homme riche qui a pu se payer le pélerinage à la Mecque et qui de ce fait est très respecté). C’est lui qui nous avait envoyé son beau 4×4 pour aller nous chercher à Conakry, mais au retour nous avons eu droit à un vieux taxi qui avait un million de kilomètres au compteur. Il était troué de tous côtés et j’avais peur que le fond ne s’effondre !

Ici ils sont très religieux si bien que lorsque l’on a donné des conseils à l’infirmier principal,  il nous a  bien écoutés et a répondu : « oui, s’il plaît à Dieu ! ». Nous leur avons apporté des bouteilles en plastique pour enfermer les seringues usagées avant de les jeter au fond d’un trou. Ici la « matrone » travaillait depuis cinq mois sans être payée ! Imaginez cela en France …

Centre de santé de Fanta Sodio (à 15 km de Télimélé)

entourées d'enfants

L’infirmier, Mustapha Baldé, est venu à pied presque chaque jour pour nous supplier de venir dans son village. Nous ne l’avons pas regretté, c’est un souvenir magnifique. Une jeune doctoresse et moi- même y avons passé une journée entière. Nous avons découvert de superbes cases et avons été très bien accueillies particulièrement par les enfants. Les femmes ont couru après un poulet qui poussait des cris afin de le mettre à la casserole pour notre repas de midi qu’ils nous ont offert avant de nous inviter à déguster des oranges cueillies à même l’arbre.

Centre de santé de Brouwal (à 53 km par la piste, à 23 km par un raccourci de piste)

Comme on savait que j’avais « la bougeotte » on m’a envoyée à Brouwal pour faire la liaison avec l’équipe isolée là-bas qui fut bien contente d’avoir de fraîches nouvelles. Ils ne perdaient pas leur temps, voyant 60 patients par jour.

A l’aller le camion a mis 8 heures pour faire les 23 km en passant par un col que nous avons gravi à pied. Au retour, il est tombé en panne et les gens se sont assis tranquillement par terre en attendant la réparation pendant que les jeunes allaient dénicher des oeufs dans les arbres.

Mission humanitaire en Guinée Conakry (2/4) l’hôpital de Télimélé

Posté : 12 novembre, 2008 @ 9:42 dans GUINEE AVEC ONG | 9 commentaires »

 salle d'attente hôpital de Télimélé

Je devais travailler en tant que gestionnaire à l’hôpital de Télimélé. A 8 heures de piste de Conakry, Télimélé est à la fois une préfecture et un grand village dont la rue principale sablonneuse est occupée par un marché coloré où l’on trouve encore du bon pain français sous forme de baguettes. 

Je faisais partie du groupe qui restait sur place, seulement 5 blancs au milieu de 8.000 noirs ! Nous habitions une ancienne villa coloniale avec une belle terrasse sur les hauteurs de Télimélé. Mariama Bah, une africaine dévouée, nous servait nos repas dans une grande salle à manger éclairée le soir par une lampe à pétrole. La nourriture, faite par un cuisinier à l’extérieur, était abondante mais peu variée. C’était souvent excellentes tomates et avocats (lavés en principe dans un désinfectant) puis du poulet, un peu ferme car élevé en plein air, à la sauce cacahuètes.

Nos chambres carrelées avaient des fenêtres munies, comme dans tout le pays, de lamelles de bois qui laissaient passer l’air pour avoir moins chaud. Nous dormions sous une moustiquaire. Dans la salle d’eau, quelques cancrelats se promenaient si bien que je prenais garde à ne pas marcher pieds nus. J’économisais l’eau sachant qu’elle était amenée dans des bidons par notre gentille mama depuis le puits éloigné.

Mon travail consistait à gérer la pharmacie, en faire l’inventaire, classer les nombreux cartons de médicaments que nous apportions et les distribuer aux patients, selon l’ordonnance du médecin français qui donnait ses consultations dans la pièce voisine. Je devais leur expliquer en langage poular comment les prendre : « diarama tanalato » voulant dire » bonjour, ça va la famille », « goto bimbi « : « un le matin », » didi kikidé » : « deux le soir » ! La pharmacie doit en principe s’autogérer, c’est-à-dire que les médicaments sont vendus très peu cher aux populations (pour éviter le gâchis), cet argent permettant d’acheter à nouveau des médicaments essentiels par exemple ou bien un groupe électrogène nécessaire à l’utilisation de l’échographe apporté.

Les malades se bousculaient pour les consultations, arrivant même très tôt le matin. Nos médecins devaient réclamer eau, cuvette et savon ainsi que traducteurs et infirmiers. Sur un mur de la salle d’attente on pouvait apercevoir une peinture montrant comment construire des latrines avec cette inscription  » il faut donc déposer les selles en des endroits où ni les gens, ni les enfants, ni les animaux, ni les mouches ne peuvent les toucher ».

la pharmacie

Mission humanitaire en Guinée Conakry (1/4)

Posté : 9 novembre, 2008 @ 9:30 dans GUINEE AVEC ONG | 12 commentaires »

 sourires des guinéennes

Janvier 1993

Je reviens enchantée d’une mission médicale en Guinée Conakry. Le travail en commun avec les médecins africains, les infirmières, les habitants est un enrichissement mutuel où celui qui gagne le plus n’est pas toujours celui qu’on pense.

L’ancien territoire des « rivières du sud », qui porte le nom de Guinée depuis 1891, est l’un des plus beaux pays d’Afrique : îles au bord de l’Atlantique, rivières tombant en cascades des hauteurs du Fouta Djalon, véritable « château d’eau » de l’Afrique, beaux villages traditionnels dans les savanes ou dans la grande forêt tropicale de la Guinée forestière.

Malheureusement la dictature imposée par Sekou Touré pendant près de trente ans a abouti à ruiner le pays et à le fermer au tourisme. Depuis sa mort en 1984, on peut à nouveau se rendre en Guinée et l’on a vraiment l’impression d’aborder une Afrique vierge, aux traditions toujours vivantes.

C’était la première fois que je partais dans un but humanitaire et j’ai été bien récompensée de voir l’accueil des villageois à notre venue. Le tam-tam se répercutait dans la brousse pour annoncer la bonne nouvelle.

Dans le Fouta Djalon, lieu de notre séjour, la population est composée essentiellement de Peuls musulmans. Ils sont pasteurs et agriculteurs. Les collines, noyées dans la brume à la saison sèche, sont très verdoyantes et contrastent avec les pistes de latérite qui les traversent et dont la poussière rouge nous recouvre des pieds à la tête.

 Les arbres fruitiers y abondent et pourtant impossible d’acheter un pot de confiture ! Les manguiers étaient en fleurs, les bananiers arboraient leurs régimes et les orangers sauvages étaient remplis d’oranges que nous dégustions à la mode du pays, c’est-à-dire pelées du zeste et gobées comme des oeufs.

Les femmes étaient très belles dans leurs robes colorées. Elles portaient des seaux ou des paniers en équilibre sur la tête, ce qui leur donnait une démarche de reine. Elles étaient très joyeuses entourées de tous leurs bambins malgré la mortalité d’enfants en bas âge énorme ici.

case au petit matin

 

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