Les voyages de Danae au Sahara, en Asie et ailleurs

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Archive pour la catégorie 'CAMEROUN'

Aventures africaines – du Niger au Tchad (26/43)

Posté : 7 novembre, 2015 @ 8:42 dans CAMEROUN | 16 commentaires »

Au boucarou

 

Déjeuner au boucarou.Le singe est baptisé Siki, la gazelle Roumsi en souvenir du site de Rhumsiki. Le départ est fixé dans une heure.

  J’ai peut-être le temps d’aller jusqu’au sommet du mont de Rhumsiki. Je trouve un gentil petit guide d’une dizaine d’années. Je le presse, il transpire à grosses gouttes, le soleil est de plomb, je suis écarlate. Il n’a jamais escaladé ce mont aussi rapidement,il s’étonne de voir une femme grimper (évidemment les femmes de son village ont d’autres occupations !) Aller retour en 55 minutes. Je le récompense largement n’ayant pas de petite monnaie. Il va pouvoir acheter du poisson séché pour sa famille, un pagne pour sa sœur et un chapeau pour son frère.

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J’ai presque attrapé une insolation. L’eau se met à manquer au milieu de ma douche. C’est une vraie douche froide, je n’ai pas terminé le rinçage du savon ! On vous loue un boucarou avec sa réserve d’eau, quand elle est vidée on ne la remplit pas. Je vais terminer ma toilette dans le boucarou d’à côté.

 

Nous quittons ce lieu avec une seule envie, celle d’y revenir un jour .Mokolo à nouveau où dans un marché nous avons dégoté un biberon pour la gazelle et direction du col de Méri. Nous dînons avec nos provisions dans une case très rustique et avons droit pour le dessert à une crème vanille parfum du jour « terre moisie » due au goût de l’eau ayant servi à la préparer ! Toujours présenté agréablement dans des bassines en plastique !

 

Quelques lits réservés aux délicats tandis que les autres vont coucher sur le terrain de football, entourés par les habitants curieux qui, lance au poing, les regardent s’endormir.

 

Aventures africaines – du Niger au Tchad (25/43)

Posté : 4 novembre, 2015 @ 8:44 dans CAMEROUN | 18 commentaires »

Le forgeron sorcier

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Gabriel nous mène à un village voisin. La vie s’y déroule calme et paisible. Un enfant joue de la musique pendant que les vieillards travaillent à filer le coton ou tisser des bandelettes sur un antique métier. Un lépreux à la face léonine et aux membres en moignons semble méditer. Une femme à genoux, son enfant dans le dos, broie le mil sur une meule de pierre comme aux temps de la préhistoire.

 

Le forgeron nous permet d’assister à la fabrication de petites pipes et bracelets en cuivre. C’est un rite solennel que les gens du village n’ont pas le droit de voir mais qui se passe en plein champ, en plein soleil à l’heure chaude de midi. En France on s’abriterait du soleil avec un tricorne en papier journal, en Afrique tout est plus original, on se met des bouquets de feuilles sur la tête ! Même les femmes de certaines tribus les utilisent comme pagne et peuvent ainsi renouveler chaque jour leur parure

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 Le sorcier entretient un bon feu de charbons ardents en activant ses soufflets rustiques pendant près d’une heure jusqu’à ce que l’eau lui coule du front et que le cuivre fondu monte dans un moule en terre. Il n’y a plus qu’à refroidir le moule dans l’eau d’une calebasse puis casser ce dernier pour que l’objet apparaisse dans tout son éclat et finement ciselé.

 

Aventures africaines – du Niger au Tchad (24/43)

Posté : 1 novembre, 2015 @ 9:11 dans CAMEROUN | 14 commentaires »

JOUR 16/ RHUMSIKI – MERI

 

Singe et gazelle

 

Debout à six heures pour voir le lever du soleil du haut d’un petit mont. Espoir déçu, rien que de la brume.

Pour les uns marche jusqu’au grand pic, escalade de la première plateforme peuplée de singes, pour les autres promenade dans un dédale de sentiers de chèvres bordés d’euphorbes entre les cases pittoresques .

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Notre expédition s’agrandit de deux membres de plus : un singe de trois mois et un bébé gazelle de huit jours.Le premier acheté 500 francs cfa par une dame dans l’idée de le ramener en France et l’autre 1000 francs par une autre dame qui l’imagine déjà dans le parc de son château.

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Malheureusement ces petites bêtes ont l’air bien fragile. Les enfants noirs les arrachent bien trop jeunes à leur mère pour les vendre aux touristes qui s’apitoient et bien peu survivent. On ne devrait pas les acheter afin de stopper ce marché, mais pitié nous avons. Soucis en perspective …

 

Aventures africaines – du Niger au Tchad (23/43)

Posté : 29 octobre, 2015 @ 8:59 dans CAMEROUN | 18 commentaires »

Poésie pour une maman 

Après dîner nous tentons une petite sortie vers le village voisin pour essayer d‘assister à une danse. Malheureusement le tourisme a gâché ce coin et les danses sont organisées sur commande. Cinq francs donnant droit à un tam-tam de trois minutes et à une sauterie minable de quatre petites filles !

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Un musicien nous propose d’enregistrer son chant sauvage accompagné à la guitare qui ressemble étrangement aux chansons yéyé de nos pays.

Les écoliers nous récitent une touchante poésie

« A ma mère »

Oh toi ma mère

Je pense à toi

Oh maman

Oh ma mère

Toi qui m’allaitas

Toi qui me portas sur le dos

Toi qui guidas mes premiers pas

Toi qui la première m’ouvris les yeux aux prodiges de la terre

Je pense à toi

 

Nos nous endormons dans une chambre de luxe avec douche dans un demi boucarou.

Nuit des plus agréables sur un vrai lit moelleux comme nous avions oublié qu’il en existait.

 

Aventures africaines – du Niger au Tchad (22/43)

Posté : 26 octobre, 2015 @ 8:20 dans CAMEROUN | 14 commentaires »

 

Une lettre attendrissante

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photo du net 

Amadou T , élève à l’école principale de Mokolo – nord Camerounais  

« J’ai l’honneur de vous faire part de mes nouvelles les meilleurs de Mokolo.

Après c’est pour que vous me mettiez au courant de la France. J’aime beaucoup me correspondre avec vous peut-être vous aussi vous aller accepter de vous correspondre avec moi.

Je suis un écolier africain. Mon père est un cultivateur ma mère est une ménagère j’ai une grande sœur il est au Lycée de Garoua mais moi je suis à l’école primaire de Mokolo centre. Je suis un matakam. Pendant les vacances je garde les troupeaux de vache. Je suis âgé de 13 ans. Si des fois je n’ai rien à faire je part aider mon père aux champs. Mon père cultive le mil et ma mère cultive des arachides. J’ai un petit champ de riz. Ma mère élève les poules et les coqs.

Maintenant c’est la saison des pluies au Nord. C’est la moment de cultiver, seul les paresseux restent au village. Tous les bons cultivateurs s’envons aux champs. Notre rentrée c’est le 1er juillet. Cet année si je passe au cours moyen deux j’aimerai bien que je part rester en France avec vous pour être élève un jour.

Je vous prierai de me répondre de plus en plus sans sesse. Nous sommes quatre dans notre famille. Moi je m’appelle Amadou,ma grande sœur qui s’appelle Fatimatou, elle est plus belle que la lune et très brune. L’autre Boubakari et une autre fille qui vient d’être né Maïrama. Mon père a quatre femmes. Je vous prie de m’envoyez l’argent de timbre. Tien à vous dire de plus ni de moins. Réponse urgente. »

 

Aventures africaines – du Niger au Tchad (21/43)

Posté : 23 octobre, 2015 @ 9:03 dans CAMEROUN | 17 commentaires »

Les boucarous

 

Plantés au milieu du décor les coquets boucarous fleuris de bougainvillées nous accueillent juste avant le coucher du soleil.

Je signale toutefois que cet endroit idyllique a servi de décor il n’y a pas si longtemps à la prise en otage de toute une famille par les islamistes, heureusement relâchée quelques temps plus tard !

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Dès que nous nous éloignons du campement pour explorer les environs, plusieurs enfants se précipitent pour nous servir de guide. Ils sont emplis de prévenances qui nous étonnent mais le but n’est pas tout à fait désintéressé. Nous leur promettons des chaussures et des crayons à bille. L’un d’eux m’offre un lourd bracelet de cuivre. Et le plus incroyable est que les colis envoyés dès mon retour en France m’ont été retournés. Ils ne sont jamais allés les chercher à la poste.

 

Par contre aux cartes postales envoyées, nous avons reçu beaucoup de réponses. En voici quelques extraits :

« Depuis mon entrée à l’école, j’aimais me correspondre avec un français ou une française. Pourquoi ? Parce que tous mes grands parents me parlent des français comment ils aimaient les peaux rouges plus que les peaux noires. »

 

« J’aime aller en France chez vous pour rester comme vos enfants pour apprendre des choses intéressantes, alors il faudra m’envoyer les billets d’avion. Si je ne pars pas en France je risque de me tuer. Je suis à 52 kms de la poste mais je viendrais à la poste chercher la réponse de cette lettre. »

Aventures africaines – du Niger au Tchad (20/43)

Posté : 20 octobre, 2015 @ 7:52 dans CAMEROUN | 17 commentaires »

Les Kapsikis

 

En route pour les Kapsikis, ces monts dont nous rêvons depuis de nombreux mois. « L’un des plus nobles paysages du monde » a écrit André Gide. Un petit Hoggar avec de la verdure nous dit Gabriel. Qui le premier va découvrir le « bonheur des dames » ?!

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 photo du net

Un paysage irréel qu’on imaginerait lunaire s’étend à perte de vue. Le site de Rhumsiki est saisissant. De grands monolithes de plus de cent mètres de haut s’élancent tout d’une pièce vers le ciel. Ce sont les cheminées d’anciens volcans dont les cratères ont été érodés.

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Tout au long de la piste, les gamins font le poirier, coutume locale amusante et inédite pour obtenir quelques sous.

 

Aventures africaines – du Niger au Tchad (19/43)

Posté : 15 octobre, 2015 @ 8:44 dans CAMEROUN | 17 commentaires »

Ils sont beaux tout nus

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Les populations Matakam accourent sur notre passage dans l’espoir d’un cadeau. Femmes souriantes aux seins nus, à la tête rasée, le front et le haut des bras ornés de bandeaux de perles multicolores. Fillettes nues, un simple rang de perles au bas ventre, jouant d’une sorte de harpe à cinq cordes.

Il faut pourtant s’arracher à ces créatures aimables et poursuivre la route.

Dans ce pays où le rocher domine, chaque parcelle de terrain est cultivée et sur toutes les collines qui en offrent la possibilité des petits murs de pierres sèches retiennent la terre. 

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Au détour du chemin, une apparition qui nous coupe le souffle : une femme de chef entièrement nue, le corps huilé, coloré à l’argile rouge, parée de bijoux, fumant tranquillement la pipe, un bébé accroché dans le dos par une peau de cabri, accompagnée d’une servante sans aucun ornement et au ventre rebondi, et d’un vieux du village aux genoux cagneux, non moins fier de ses attributs de virilité. « Regardez ma mère, elle est jolie, faut payer pour la photographier « nous dit un gosse intéressé..

 

Rien n’est plus amusant que ces attroupements autour des voitures. De plantureuses femmes ont une petite lanière qui leur balaye les cuisses. Les jeunes filles Mofou ont la lèvre traversée d’un piquant de porc-épic, et de charmants tabliers de perles qui leur servent de cache-sexe. A Mokolo c’est la récréation devant le jardin d’enfants. Au marché, réclame pour les cigarettes Bastos et symphonie de couleurs des fils de nylon. De quoi faire des milliers de scoubidous. Près d’une mission, les femmes s’habillent et ont perdu tout de leur charme.

Aventures africaines – du Niger au Tchad (18/43)

Posté : 13 octobre, 2015 @ 8:21 dans CAMEROUN | 17 commentaires »

Le marché

 

Un court arrêt à un marché camerounais nous transporte d’enthousiasme.

Spectacle insolite, d’un côté les vieilles femmes assises par terre devant des petits tas bizarres qui doivent être les délices de la région, et de l’autre côté les vautours faisant office de balayeurs.

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Beaucoup d’admiration de la part des mâles de notre groupe pour de jolies filles au torse nu qu’ils poursuivent caméra au poing.

Nous traversons Mora, sa place du marché et ses constructions sous forme d’arcades. Les montagnes s’esquissent au bout de l’allée. Faisons halte aux jolis boucarous de Mora

. Nous rencontrons un célèbre guide de chasse et son charmant petit chat sauvage que j’ai plaisir à prendre dans les bras !

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Les Kirdis

 

La route un peu sportive dite « centre massif » nous met en contact avec les Kirdis. Enfin nous allons toucher au but de notre voyage et voir ces peuples qui ont conservé l’un des derniers aspects de l’Afrique noire antique et secrète : absence de vêtements, scarifications, danses et musiques originales.

Kirdi est un mot arabe qui veut dire païen, appellation impropre donnée aux animistes par les islamisés. Les Kirdis étaient les premiers habitants du Cameroun que les Foulbés auraient refoulés dans les montagnes. Ces collines parsemées de blocs gréseux ressemblent étrangement aux Trois Pignons près de Fontainebleau avec en plus des cases rondes aux toits dorés et pointus.

 

Aventures africaines – du Niger au Tchad (17/43)

Posté : 10 octobre, 2015 @ 7:04 dans CAMEROUN | 17 commentaires »

JOUR 15/ FRONTIERE CAMEROUN – RHUMSIKI 

Le vent de sable 

Vers les quatre heures du matin une tempête nous éveille. Le vent de sable souffle envahissant tout, manquant emporter nos tentes et suffoquant ceux qui bivouaquaient. Certains se réfugient dans les voitures tandis que nous enfouissons nos visages dans des linges et nous nous cramponnons au duvet qui veut s’envoler. Nous mâchons du sable et nous avons les narines desséchées.

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 photo du net

Trois heures plus tard, le vent s’est calmé et nous pouvons sortir de nos abris, tout en découvrant avec horreur deux scorpions sous une tente.

Les africains ramassent dans l’herbe les restes du couscous qu’on n’a pas osé leur offrir ayant cuit avec de la viande de porc défendue dans la religion musulmane.

 

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