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Archive pour la catégorie 'ALGERIE DIVERS'

Conte touareg : le petit berger et la chevrette

Posté : 22 juillet, 2011 @ 7:32 dans ALGERIE DIVERS | 18 commentaires »

 

Le petit berger et la chevrette 
 Par Ahmed Benzelikha

Il y a longtemps, le ciel était vide …

Les étoiles n’existaient pas et les Touaregs, pour se déplacer, se fiaient à leur seul instinct, à leurs chameaux et au terrain. Ils ne connaissaient pas, aussi, ni musique, ni poésie. La vie, sans étoiles, sans poésie et sans musique, semblait alors bien fade, comme une taguella sans sel.Un jour qu’un petit berger touareg, aux grands yeux noirs, gardait comme à son habitude le troupeau de chèvres familial, une chevrette gambadant insouciante, s’éloigna et par malheur tomba dans un interstice sombre et profond dont elle ne put ressortir malgré tous ses efforts.

La chevrette s’agrippait de ses petites pattes aux parois abruptes pour, à chaque fois hélas, retomber.

S’apercevant de la disparition de la chevrette, le petit berger partit vite à sa recherche. Vif et rapide, sautant de roche en roche, il explora tous les alentours jusqu’à la retrouver.

La crevasse s’avérant profonde et étroite, il déploya mille efforts d’ingéniosité, allant jusqu’à s’y dangereusement glisser en se tenant d’une main à un tachkat, malgré le risque que constituait pour la peau le lait corrosif de cet arbrisseau, tout en saisissant la chevrette de l’autre pour la faire remonter à l’air libre. Il parvint ainsi à sauver l’imprudente petite bête d’une mort certaine de faim et de soif.

Le jeune berger avait réussi, mais la nuit était tombée.

Le noir épais, des nuits sans étoiles d’alors le cerna et il ne put retrouver le chemin du campement. Le temps passa et, au campement, la maman du petit berger se mourait d’inquiétude pour son jeune enfant. Elle était tellement éplorée que son inquiétude monta jusqu’au ciel et si haut que Dieu entendit tant ses prières, que les bêlements d’allégresse de la jeune chèvre lors de son sauvetage.

Dieu alors, dans son infinie miséricorde, lança, pendant que se faisait entendre comme une musique d’Imzad, une poignée d’étoiles, qui constella immédiatement le ciel, indiquant au berger comment revenir au campement.

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Chemin faisant, en regardant le ciel illuminé, l’enfant sentit monter à ses lèvres le premier poème du monde, qu’il s’empressa de réciter à sa mère, sitôt que, contre sa douce poitrine, il se serra.

C’est depuis cette nuit magique que le ciel fut rempli d’étoiles,
que le peuple touareg apprit comment se diriger grâce à celles-ci et que la poésie emplit le monde de sa musique.
Et c’est ainsi que la bonté, un jour, d’un petit garçon vis-à-vis d’une chevrette, illumina, pour toujours, les nuits du monde.

Merci à Hans qui m’a permis de recopier ce conte ( contetouareg.blogspot.com )    

Renaissance de Taza

Posté : 8 mai, 2010 @ 7:05 dans ALGERIE DIVERS | 15 commentaires »

 

Après vingt années où la désertification a fait son oeuvre dans Taza, Hamid, un habitant voisin à l’âme bâtisseuse, a acheté un morceau de l’oasis abandonnée, une petite montagne sous le ksar.

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Il y creuse des grottes pour en faire un gite troglodyte. Puis il réhabilite l’ancienne foggara dont le bassin est encore plein d’eau. Il y construit un joli petit ponton en tronc de palmier pour l’enjamber, puis il installe des marches qui descendent du ksar vers les grottes, puis jusque plus bas vers le jardin et le bassin. Il plante quelques arbres, des palmiers, des oliviers et surtout deux figuiers en mémoire de Si Mohamed et de sa femme. L’ancienne maison étant en ruine, il en utilise les briques pour construire des sanitaires.

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Les touristes peuvent venir, ils seront bien accueillis. Je vous invite avec eux à boire le thé de l’hospitalité et à vous recueillir sous les deux figuiers qui permettent de ne pas oublier ceux qui ont tant oeuvré dans ce désert pour en faire leur lieu de vie.

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www.dromad-air.info.

Taza (11/11)

Posté : 5 mai, 2010 @ 7:51 dans ALGERIE DIVERS | 10 commentaires »

 

Taza fut à nouveau abandonnée. La famille revint vivre là d’où sept ans plus tôt elle était partie, à Asfaou. Le Père de Si Mohamed étant lui-même décédé, les enfants avec leur mère et leur grand-mère allèrent habiter chez leurs oncles.

Quand Moulay raconta cette histoire en visitant Taza pour la énième fois, vingt ans avaient passé depuis cette fin tragique. Les troncs de palmiers qui faisaient un toit à la maison avaient disparu. La petite palmeraie s’étiolait inexorablement car seul un mince filet d’eau atteignait encore le jardin. Faute d’entretien, le sable avait commencé sa reconquête de la fouggara et Taza retournait lentement vers un oubli qui laissait une douleur lancinante dans le cœur de Moulay Seddik Slimane.

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Le vieux ksar, sur son piton rocheux, ressemblait toujours à la ruine qu’il était depuis quelques siècles. Seul le tamaris poussé sur la pente avait continué de croître. Certainement ses racines descendaient elles profondément dans le sol pour y chercher de l’eau. Le tronc s’était divisé à la base et étrangement, une branche massive avait démarré presqu’à l’horizontale de la souche en longeant le sol sans jamais le toucher. Avec son tronc profondément cannelé dont la couleur oscillait entre le gris, le beige et le vert, avec son feuillage de brindilles, le tamaris apportait l’unique note de douceur dans cet austère paysage minéral.


Source : Joël Colin Strasbourg janvier 2008

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à suivre ….

Taza (10/11)

Posté : 2 mai, 2010 @ 8:02 dans ALGERIE DIVERS | 14 commentaires »

 

Ce récit a beau tenter de présenter Taza sous un jour agréable, tous ceux qui connaissent le site et Moulay mieux que personne, savent bien qu’y faire vivre sa famille est chose difficile. Huit bouches à nourrir, huit corps à habiller avec pour toute subsistance les ressources d’une petite palmeraie n’étaient pas une gageure en laquelle Si Mohamed avait cru. Il avait toujours su, qu’une fois Taza ressuscitée, il lui faudrait chercher ailleurs d’autres ressources. A Taza, rien ne pouvait être produit en quantité suffisante, qui puisse se négocier et apporter à la famille les quelques liquidités dont elle avait besoin.

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A L’instar de beaucoup d’hommes de la région, Si Mohamed savait qu’il lui faudrait de temps à autre aller gagner sa vie dans une ville du nord. C’est ainsi qu’il lui arrivait de se rendre dans la lointaine Oran où il était à même de trouver du travail. En autocar, guidé par la nécessité, il faisait souvent des allers retours. Le travail à Oran était ce qui lui permettait d’entretenir Taza et aux siens d’y vivre. Sa véritable place était à Taza près de la famille et de la palmeraie qu’il avait fait renaître.

Mais si à Taza était sa vie, c’était à Oran que la mort l’attendait.

Etait-ce un soir ou un matin qu’une mobylette percuta Si Mohamed ? Etait-ce un vendredi, était-ce un dimanche ? Moulay ne le sait plus. Ce que sait Moulay, c’est que Si Mohamed chuta, que sa tête heurta lourdement le sol et qu’il en mourut. Lui qui, au péril de sa vie, était cent fois descendu curer la fouggara de Taza, était mort à Oran dans un banal accident comme il s’en produit tous les jours dans cette ville et les autres villes du pays. C’est à Oran que le corps de Si Mohamed fut enterré.

Taza (9/11)

Posté : 29 avril, 2010 @ 7:48 dans ALGERIE DIVERS | 9 commentaires »

 

Les hommes de Beni Slem et Si Mohamed se mirent d’accord pour travailler ensemble tous les jeudis jusqu’à ce que la maison soit terminée. Des briques furent fabriquées sur place. Elles servirent pour la construction des murs. Si Mohamed leur associant aussi des cailloux qu’il ramassait dans les parages, ce qui lui permettait d’économiser son eau. De Beni Slem furent apportés les troncs de palmiers pour construire la toiture. Rien ne fut prélevé  sur le vieux ksar que Si Mohamed côtoyait sans le voir. Et bientôt, avec une certaine fierté, Si Mohamed se rendit compte qu’était réalisé le rêve qu’il avait fait aux heures noires qui suivirent le conflit avec son père.

Ainsi qu’il l’avait prévu, Si Mohamed installa sa mère, son épouse et ses enfant à Taza. Taza renaissait. Des enfants naissaient aussi à Si Mohamed et à son épouse qui eurent bientôt trois garçons et deux filles. Vingt palmiers avaient poussé qui commençaient de donner leurs fruits. Qu’était ce vingt palmiers de plus dans la région du Gourara qui est réputée en compter cinq cent mille ! Un peu de nourriture et le plaisir de voir des arbres porter leurs fruits ? Surtout la réalisation d’un rêve.

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maison de Si Mohamed

Six mois, il lui avait fallu six mois, la compréhension de son épouse puis la touiza accordée par les hommes du ksar voisin pour aboutir là où il avait voulu aller.

Cette histoire aurait pu continuer mais malheureusement elle s’achève déjà. Dieu sait d’ailleurs si Moulay aurait eu à cœur de raconter cette querelle entre un père et un fils et ce qui s’en suivit si l’histoire ne s’était pas terminée tragiquement.

Taza (8/11)

Posté : 26 avril, 2010 @ 7:43 dans ALGERIE DIVERS | 10 commentaires »

 

Le ksar ruiné de Taza continuait de dominer le paysage. En quelques enjambées, Si Mohamed aurait pu s’y rendre et pourtant il n’y allait jamais. Il savait qu’il ne pouvait l’habiter car il appartenait à la famille de son père et, celui-ci encore vivant, il ne se sentait pas le droit de s’ y installer. Des questions d’amour propre orientaient aussi son attitude. Il ne voulait rien devoir à ce père qui l’avait chassé et que par respect cependant, il continuait d’aller revoir et saluer à Asfaou. S’en sortir sans rien demander à son père était une idée fixe qui le conduisit un soir dans un ksar voisin.

L’eau étant de retour à Taza, Si Mohamed se rendit en effet au Ksar de Beni Slem à moins d’une heure de marche. A Béni Slem vivaient cinq ou six familles que ne dérouta pas la venue de Si Mohamed. Si Mohamed avait une demande à adresser à ses voisins.

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Comme le mot « fougarra » résonne de l’ingéniosité technique des femmes et des hommes qui vivent dans ces régions désertiques, le mot « touiza »résonne du génie de leur organisation sociale.

Qu’était donc venu faire Si Mohamed au Ksar de Beni Slem ? Simplement demander de l’aide pour construire sa maison. C’est là une très ancienne pratique dont l’origine se perd dans la nuit des temps et que la situation de Si Mohamed donnait l’occasion de faire vivre. Dès lors qu’ils avaient été sollicités par Si Mohamed pour lui venir en aide dans la construction de sa maison, les hommes de Beni Slem n’avaient d’autre choix que d’accepter. Lorsqu’une personne se trouve engagée dans une entreprise à la fois difficile et vitale, l’obligation pèse aussitôt sur ceux qui entendent la demande mais le bon cœur et la bonne intelligence ne sont pas pour autant absents de cette entraide dont chacun un jour ou l’autre est susceptible d’avoir besoin.

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Taza (7/11)

Posté : 23 avril, 2010 @ 7:23 dans ALGERIE DIVERS | 12 commentaires »

Pour atteindre son but, Si Mohamed entrait dans les canaux les plus inaccessibles de la vieille fouggara. Son épouse au moyen d’une corde faisait descendre un panier qu’il remplissait des pierres et du sable qui s’étaient accumulés au fil des années. Faute d’entretien, la fouggara était devenue inutilisable et Si Mohamed s’adonna des journées entières à la déblayer. A midi, Si Mohamed et sa femme ne s’accordaient qu’une courte pause pour boire un peu d’eau et manger quelques dattes en guise de repas. Ils ne tardaient jamais à se remettre à la tâche puis rentraient à Asfaou, éreintés par leur rude journée, mais satisfaits de voir que le travail avançait. Car le travail avançait.

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Bientôt l’eau se mit à couler, guidée par une rigole qui la conduisait jusqu’au petit terrain qui allait devenir un jardin. Dans les grandes oasis, il n’est pas rare de voir des systèmes d’irrigation assez complexes où une large rigole guide l’eau jusqu’à un peigne qui la répartit vers d’autres rigoles plus étroites qui iront chacune vers un jardin ou vers un autre peigne qui la répartira à nouveau vers des rigoles encore plus petites puis vers d’autres jardins.

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A Taza, Si Mohamed et sa femme étaient seuls une fois la canalisation aménagée, il n’y avait pas de savantes répartitions d’eau qui tiennent, mais simplement la réalisation d’un bassin, ultime élément de la fouggara, où, lentement, s’accumulerait une eau claire et fraîche.

Ainsi qu’il l’avait vu faire partout dans la région, Si Mohamed plante des palmiers, une vingtaine et sous les palmiers qui lui fourniraient des dattes, il entreprit de semer du blé et des oignons. Dès lors, chaque matin et chaque soir, tantôt Si Mohamed, tantôt son épouse se penchait sur le bassin pour ôter le bouchon fait d’un morceau de bois entouré d’un chiffon, libérant ainsi, quelques temps, l’eau qui se dispersait dans le jardin.

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Un soir, alors qu’ils discutaient tous les deux en regardant leur ouvrage, Si Mohamed pensa que plus tard il leur faudrait élever quelques poules et deux ou trois chèvres qu’ils installeraient à proximité de la maison. Mais cela, c’était effectivement pour plus tard car de maison, Si Mohamed n’en avait pas encore.

Taza (6/11)

Posté : 20 avril, 2010 @ 7:51 dans ALGERIE DIVERS | 10 commentaires »

 

Parfois, ils passaient de longues heures sans parler, attentifs à chercher une chose : le témoignage au sol de la présence d’une eau souterraine. Dans la rocaille, des recoins verdoyaient. Des arbustes étaient encore debout. Un tamaris avait poussé dans la pente. En suivant les traces de verdure, ils commencèrent à localiser les zones humides où l’eau claire et fraîche attendait d’être recherchée pour irriguer un nouvel éden. A l’instar des habitants du Gourara, ils utilisaient en effet le terme de « janna », qui n’est autre que le mot désignant le paradis promis aux croyants pour parler de ce jardin qu’ils rêvaient de faire apparaître.

Si Mohamed et son épouse retrouvèrent ainsi des cavités humides qui leur donnèrent espoir. Ils découvrirent des conduites encombrées de cailloux et de sable qu’il leur fallait déblayer. Certaines de ces conduites naturelles avaient visiblement été réaménagées par la main de l’homme. Elles étaient anciennes, toujours obstruées par les effondrements du terrain. Leurs parois semblaient avoir été grossièrement travaillées pour former des canalisations souterraines suffisamment grandes pour qu’un homme puisse y entrer.

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 Le type de travail dans lequel Si Mohamed et son épouse s’activaient était le même que celui accompli il y a plusieurs siècles par des hommes dont tout le Gourara se souvient encore en disant d’eux qu’ils étaient des esclaves. Jamais à cette époque ancienne, les grands seigneurs, maîtres des ksars, ne seraient descendus dans ces cavités obscures pour y effectuer les travaux de soutènement nécessaires à l’arrivée de l’eau. A quoi cela leur aurait-il servi d’être les maîtres s’il leur avait fallu descendre travailler sous terre alors que leur devoir les attendait au soleil pour s’honorer dans des exploits guerriers !

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Ni maîtres, ni esclaves, Si Mohamed et sa femme s’étaient attelés à un travail qui ne ressemblait plus à ce que de nos jours les hommes entreprennent. Dans l’infortune, d’autres que Si Mohamed auraient choisi de se rapprocher d’une bourgade ou d’une ville et de tenter d’y survivre. Mais peut-être par défi, Si Mohamed avait décidé d’occuper un lieu que les hommes avaient déserté depuis des lustres.

Taza (5/11)

Posté : 17 avril, 2010 @ 7:29 dans ALGERIE DIVERS | 11 commentaires »

 

Vivre à Taza nécessitait en effet un important préalable : capter l’eau qui coule sous la roche, l’acheminer au bon endroit pour espérer faire naître une palmeraie. Tout un programme,  le programme des hommes qui veulent vivre au désert.

Ceux qui avaient vécu avant Si Mohamed à Taza, qui avaient habité le ksar et qui étaient ses ancêtres avaient été capables de s’affranchir du soleil brûlant et de la sécheresse du climat. Pour cela, il leur avait fallu résoudre le problème de l’eau. Au fil des siècles, à Taza comme partout dans la région, des techniques s’étaient développées pour maîtriser le précieux liquide. Grâce à l’eau, dans le désert, la vie avait été possible pour ceux qui possédaient un savoir-faire.

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puits de foggara dans le désert

Moulay se souvient que Si Mohamed le quitta un jeudi pour retourner à Asfaou faire la grande prière du vendredi, le lendemain, donc un samedi, il partit à Taza avec sa femme pour commencer le chantier de la fouggara.

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Durant six mois, la vie de Si Mohamed et de son épouse fut rythmée par les va-et-vient quotidiens entre Asfaou et Taza.
Chaque matin, au lever du soleil, ils partaient à pied et marchaient en silence, pensant à la journée de labeur qui les attendait. A Taza, ils redécouvraient des lieux qu’ils avaient maintes fois traversés depuis leur enfance. Mais maintenant, tout en déambulant, ils posaient sur le sable et sur les pierres un regard nouveau . Ils se mirent à imaginer la Taza de leur avenir, celle où ils s’établiraient avec leurs enfants quand leur tâche aurait été accomplie. Ils ne pouvaient faire un pas sans avoir à l’esprit les aménagements nécessaires à leur installation.

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système pour la répartition de l’irrigation

Taza n’était alors que ruine et il ne s’agissait pas pour eux de tout reconstruire mais simplement de rendre le lieu habitable.

Taza (4/11)

Posté : 14 avril, 2010 @ 7:28 dans ALGERIE DIVERS | 9 commentaires »

 

Si Mohamed resta d’abord à Asfaou où un voisin l’hébergea. Ce voisin possédait une maison vide qu’il mit à sa disposition, le temps de trouver une solution. Celle qui vint à l’esprit de Si Mohamed fut de quitter Asfaou et de s’établir à Taza. Quand sa décision fut prise, il alla trouver Moulay à Timimoun. Il lui raconta la dispute avec son père et ce qui s’en était suivi, puis en vint au véritable motif de sa visite : il demanda à Moulay de s’associer avec lui pour rendre Taza viable et s’ y installer. Moulay voyait en Si Mohamed un ami, mais il n’avait à l’époque aucun moyen financier qui lui aurait permis de se lancer dans une telle aventure. Il devait lui-même subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Il se sentit contraint de refuser la proposition de son ami.

S’établir à Taza était effectivement une grande aventure. Nul ne peut débarquer ainsi avec femme et enfants au pied d’une citadelle depuis longtemps ruinée et revenue au désert. 

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Comprenant le refus de Moulay de s’associer avec lui, Si Mohamed lui déclara : « Dans ces conditions, je vais travailler à la fougarra avec ma femme, tout doucement, pour essayer de faire venir l’eau. Quand l’eau sera là, je construirai ma maison afin de faire venir mes enfants, je cultiverai un jardin et je passerai le reste de ma vie à Taza. » (Une foggara est une conduite d’irrigation souterraine).

Si Mohamed avait prononcé ce mot de « fouggara » qui revient si souvent dans la bouche des habitants du Gourara. A lui seul, le mot « fouggara » résume le génie du pays. En lui se trouve toute l’ingéniosité technique des femmes et des hommes qui des siècles durant vécurent ici dans des conditions extrêmes.

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