Les voyages de Danae au Sahara, en Asie et ailleurs

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Archive pour la catégorie 'ALGERIE TANEZROUFT'

Bidon V une étape dans le souvenir

Posté : 2 avril, 2010 @ 7:47 dans ALGERIE TANEZROUFT | 7 commentaires »

 

Dans le but de faire plaisir aux sahariens qui fréquentent mon blog, j’ai reçu quelques photos de Bidon V dont je veux vous faire profiter.

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Bidon V est situé sur la terrible piste du Tanezrouft dont je vous ai déjà parlé dans un autre article, à mi-chemin entre Reggan et Tessalit.

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En février 1926, les frères Estienne balisent la piste du Tanezrouft en enfouissant, tous les 50 km, une réserve d’eau signalée par un fût vide. Le cinquième bidon, bien utile à cet endroit sans point d’eau, est le relais le plus important de la piste Reggan-Gao, à 520 km de Reggan. Il est surnommé Bidon V et devient célèbre avec son hôtel improvisé dans deux carrosseries de voitures-couchettes.

 

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Une citerne à carburant est enterrée à proximité. Le terrain d’aviation, sur sable dur, est proche. La pompe à essence, émergeant du paysage, fournit un repère visible de loin.
Après 1936, un phare baptisé phare « Vuillemin », haut de 32 mètres, facilite les vols nocturnes.

Voici donc les photos prises en 1957/58 par Jacques Annic, qui était météo à Ouallen, que je remercie.

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photos Jacques Annic (les pompes)
ci-dessous les bâtiments de l’époque

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Cette photo a été prise par moi en 1967.

 

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Le phare ne fonctionne plus mais il apparaît toujours sur l’horizon à dix kilomètres de distance. Les cinq refuges préfabriqués en tôle ondulée sont hors d’usage, pillés, abandonnés. La surface extérieure en était autrefois recouverte d’une épaisse couche de briques de terre, l’isolant des chocs thermiques du désert, mais les tempêtes de sable ont eu raison de cette vêture. Deux pylones en acier rouillé et tordu restent et servaient de support d’antennes de télécommunications.
Bidon V n’est plus qu’une étape dans le souvenir.
Désormais sur les cartes on peut lire : Bidon V = ruines à 393 m d’altitude.

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photo Roland Dionet

Source : http://groupedetransport3.forums-actifs.com/forum.htm

Depuis ces temps là, une route est en cours de construction ! voir ce lien : http://www.3emegroupedetransport.com/LePK250.htm

Un raid saharien sur les traces du Capitaine Lancaster

Posté : 17 octobre, 2009 @ 4:59 dans ALGERIE TANEZROUFT | 3 commentaires »

 

dunes

Je vous avais parlé du Capitaine Lancaster qui s’était écrasé avec son avion dans le désert du Tanezrouft en 1933 et dont on avait retrouvé le corps momifié 29 ans plus tard.

Voir mon article dans la catégorie Algérie et aussi le récit complet de mon ami Alain Brochard sous le titre : « Un papillon dans le désert » (publié sur le site internet http://www.3emegroupedetransport.com/

L’ histoire de William Newton LANCASTER, alias Bill LANCASTER, passionne !
Extraordinaire, cette aventure devenue légendaire a fait l’objet de reconstitutions romanesques en France comme à l’étranger.

Produit par la société Gaumont, le film  » Le dernier vol « , réalisé par Karim DRIDI,  sortira notamment en salles en France le 16 décembre 2009. Adaptée du roman de Sylvain Estibal  » Le Dernier Vol de Lancaster  « , cette fresque romanesque réunit pour interprètes principaux Guillaume CANET et Marion COTILLARD.

Tagoulmoust Aventure se lancera le 06 février 2010  » Sur les traces de Lancaster  » dans le cadre d’un raid exploration dont le premier objectif sera de rendre hommage sur site à William Newton LANCASTER, 48 ans après la découverte de son corps.

Ce raid propose de vous entraîner dans une grande exploration d’une région totalement isolée, regorgeant de sites grandioses tels qu’adrar volcaniques, canyons et oueds fossiles, avec en point d’orgue l’Adrar n’ Ahnet et le centre du Hoggar. En prime vous pourrez profiter de la découverte de deux des plus beaux ergs sahariens : Afarag et Mehedjebeth.

Il s’agit là non seulement d’un raid axé sur l’émotion procurée par ce rendez-vous avec l’histoire, mais également sur l’immense plaisir de naviguer dans une des plus belles régions du Sahara, en grande partie très loin de toute route touristique.

Ils vous attendent pour vivre avec vous un Grand Raid Exploration qui ne verra qu’une édition unique… c’est en février 2010 et vous pouvez en être !

Créateur et Directeur de l’agence Tagoulmoust Aventure, Pascal ROUX tiendra le rôle de Chef de groupe pour cette expédition. pascalroux@netcourrier.com

Seuls si loin du monde – Lancaster et Tavae

Posté : 12 avril, 2009 @ 10:05 dans ALGERIE TANEZROUFT, POLYNESIE | 4 commentaires »

Je vous ai déjà parlé du triste sort du Capitaine Lancaster qui s’était abîmé avec son avion en 1933 dans le terrible désert du Tanezrouf et qu’on n’avait retrouvé que 29 ans plus tard auprès de son avion, le corps momifié dans son linceul de sable. Mon ami Alain Brochard en a fait un récit détaillé passionnant, très complet avec photos et documents qu’il a retrouvés dans le monde entier .

En parallèle avec ce destin tragique, je vous parlerai de cette histoire authentique de Tavae, un humble pêcheur tahitien qui a dérivé dans le Pacifique, qui a survécu à sa solitude durant 118 jours avant d’accoster à 1200 kilomètres de son point de départ.

Le capitaine Lancaster raconte le calvaire de la soif qu’il a vécu pendant ses 8 jours à attendre les secours avant de mourir.
Tavae raconte sa vie, au jour le jour, seul dans son canot, quand il a failli, lui aussi, mourir de soif sans une pluie providentielle qui lui a permis de survivre.
Ce sont deux hommes courageux qui ne se sont pas laissés aller à la désespérance, mais qui ont réagi, espéré, tout fait pour sauver leur vie, essayant de forcer le destin malgré des conditions extrêmes.

TANEZROUFT
24° 13 Latitude Nord
0° 06 Longitude Est

« UN PAPILLON DANS LE DESERT »
OU LA TRAGIQUE HISTOIRE DE WILLIAM NEWTON LANCASTER

Lorsque l’horizon se confond avec le ciel
le capitaine LANCASTER n’est plus,
il a rejoint la lumière de son éternité.

L’AVENTURE HUMAINE

L’homme depuis la nuit des temps a toujours cherché à progresser. Curiosité, nécessité, sa vie s’est modelée au fur et à mesure de son parcours. Du premier Radeau de roseaux à la Navette spatiale, nombre de PIONNIERS se sont relayés pour toujours pousser plus loin !

L’aventure, nous dit Jéromine PASTEUR :
« C’est un frisson passionné,
une détermination exaltante
qui nous apporte la communion avec notre univers,
permettant une évolution permanente et un bonheur instantané ».
L’AVENTURE EST UN CHEMIN QUI A DU COEUR

Bill faisait partie de ces aventuriers et il aurait sûrement aimé cette citation !

Cet « essai » a pour but de rappeler tout d’abord la mémoire de Bill LANCASTER.  Ce texte rédigé dans l’esprit d’une enquête, s’appuie sur de nombreuses publications faites depuis février 1962. Cette histoire n’est pas un roman, l’objectif étant de ne rappeler que des faits réels.

« Je dédie ce texte à tous les curieux de l’aventure humaine, rappelant à ceux dont la vie est devenue désespérance, qu’il ne faut jamais baisser les bras, ne rien céder, croire en soi-même, comme Bill a su nous le dire pendant ses huit jours d’agonie. » Alain Brochard

Je vous ai remis au goût du jour dans mon billet précédent l’histoire de ce pilote crashé dans le désert et retrouvé 29 ans après. Si vous voulez connaître l’histoire plus en détail avec toutes les photos vous n’avez qu’à aller sur le site :
http://www.3emegroupedetransport.com/ 

à suivre pour l’histoire de Tavae…

Une momie découverte en plein Tanezrouft

Posté : 10 avril, 2009 @ 8:10 dans ALGERIE TANEZROUFT | 21 commentaires »

 

débris de l'avion de Lancaster

photo tirée du site http://saharayro.free.fr

 

Le mercredi 12 avril 1933, l’aviateur britannique William Lancaster, âgé à l’époque de 35 ans, tentant le raid Londres – Gao à bord d’un appareil de tourisme « Avro » monoplace, disparaissait corps et biens au cours de la traversée du sahara. 

 

Le 11 février 1962, soit 29 ans après,  un peloton de gendarmerie découvrait en plein Tanezrouft les débris d’un avion et à côté d’eux le corps momifié du pilote parfaitement conservé, recouvert d’une pellicule de sable : l’infortuné Lancaster venait d’être retrouvé. 

 

Sur le livre de bord parfaitement conservé, le pilote en détresse, du jeudi 13 avril au jeudi 20 avril 1933, date de sa mort, avait noté ses pensées, décrit son état d’âme et les étapes de sa lente agonie tout au long des jours de cette interminable semaine : espoir d’être secouru, soif, désespérance, sérénité … 

 

Après la chute de son avion dont le nom était « petite croix du sud », Lancaster est presque indemne et totalement lucide. Toute sa volonté va se tendre à respecter deux résolutions, la première étant de ne pas quitter l’avion, la seconde de maîtriser la soif. Il dispose de neuf litres d’eau dont il puisera chaque jour le contenu d’un thermos. 

 

Le premier jour, à la vue d’un vautour, il forme le désir de l’enfourcher et de voler jusqu’à un bassin d’eau et il écrit :  » les gens qui n’ont pas été dans le désert n’ont pas une véritable idée de ce qu’est la soif. C’est l’enfer. » 

 

 Les deux premiers jours, c’est l’affolement : »je ne veux pas mourir. » 

 

Le troisième jour, il est fataliste. 

 

Le quatrième et cinquième jour, c’est la résignation « je me rends compte que je ne serai pas sauvé à moins d’un miracle. » Il a arraché la toile de l’avion pour en faire des torches et il décrit les restes de son avion ainsi : « il a l’air d’un pauvre canard au dos brisé avec beaucoup de plumes manquantes ». 

 

Le sixième jour, c’est l’accablement qui ne lui permet d’écrire qu’une petite page : « je vais m’attaquer aux six heures d’enfer. » 

 

. Le septième jour est marqué par son désespoir lucide, il boit la dernière gorgée et  il est fier d’écrire pour sa fiancée qu’il a tenu bon pendant toute une semaine. 

 

 A l’aube du huitième jour, il écrit  » je n’ai pas d’eau … pas de vent … j’attends patiemment. » « Au revoir et que Dieu soit avec vous. Je vous attendrai là-haut. » 

 

Il est probable qu’il n’a pas vu le soleil se coucher à l’horizon de l’infini Tanezrouft le soir du 20 avril 1933.. 

Remerciements à Kamel  (http://www.dromad-air.info)
 qui m’a informée de cette émouvante tragédie.
Source : http://www.3emegroupedetransport.com/

 

A lire « le dernier vol de Lancaster » par Sylvain Estibal chez acte sud.

 

 

 

Les derniers jours du capitaine Lancaster

Posté : 23 février, 2009 @ 8:24 dans ALGERIE TANEZROUFT | 2 commentaires »

J’avais déjà écrit un article sur ce sujet qui s’intitulait : « une momie découverte en plein Tanezrouft » que vous trouverez ci-dessous ». En voici une suite dont la source est de mon ami Alain Brochard.

Le premier jour, il est 11 heures

« Je ne veux pas mourir,

je veux désespérément vivre … »

« L’aube du huitième jour est arrivée. Je n’ai pas d’eau. Pas de vent. J’attends patiemment, venez s’il-vous-plaît. La fièvre m’a éprouvé la nuit dernière. »

Le 8ème jour, Bill regarde le soleil
descendre vers l’ouest. Il a écrit ses
derniers mots. Il reste les yeux ouverts,
contemplant d’un ultime regard la beauté
de cet astre qui l’a tant fait soufrir.

Lorsque l’horizon se confond avec le ciel,
le capitaine LANCASTER n’est plus,

il a rejoint la lumière de son éternité.

coucher de soleil sur le Tanezroufr

Coucher de soleil sur le TANEZROUFT
photo prise de Reggan-Plateau
(novembre 1963)

Le 12 avril 1933, le capitaine William Newton LANCASTER se posait en catastrophe à 300 kms au sud de Reggan. Il ne réchappa pas de ce désert de la soif.

Bill écrivit ses 8 jours d’agonie sur son « Log-Book ».

Alain a refait l’enquête de cette tragédie. Il a retracé le parcours de « Bill » jusqu’à ses derniers moments. S’appuyant sur la traduction du colonel Charles Mélin, il a redonné la parole au pilote, qui attendant des secours qui n’arrivèrent que 29 ans plus tard, a su dire pendant ces 8 jours de souffrances qu’il ne fallait rien céder et toujours y croire.

L’auteur a pu retrouver plusieurs témoins de l’époque (1962) ainsi que de nombreux documents et photos, qui tout au long du texte permettent de vivre en direct cette tragique histoire dans un document inédit :

« Un Papillon dans le Désert »

Ce document sera publié à partir du 11 avril 2009 sur le site :

http://www.3emegroupedetransport.com/

Puis l’histoire ne s’arrêtant pas à 1962, vous pourrez découvrir la suite donnée à cette triste histoire :

  • la récupération de l’avion de Bill grâce à la participation du QUEENSLAND MUSEUM de BRISBANE (AUSTRALIE)

  • l’étude détaillée du vol de Bill par le lieutenant-colonel Maurice Patissier

  • la préparation d’un « Raid Mémoire » pour février 2010.


Ma traversée du Tanezrouft (4/4) Bidon v – Bordj Mokhtar

Posté : 18 janvier, 2009 @ 9:00 dans ALGERIE TANEZROUFT | 8 commentaires »

 

matin dans le sahel

Nous avons bien du mal à repartir, fech fech, ce qui veut dire sable mou, ensablement, gonflage ou dégonflage des pneus. Il faut pousser la voiture. Encore cent cinquante kilomètres avant d’atteindre la frontière du Mali. Des tourbillons de fumée sur la piste, ce sont les voitures qui roulent de front où bon leur semble, ou qui se rapprochent jusqu’à presque se toucher au grand effroi des passagères !

Insensiblement nous nous écartons de la piste et quand nous en prenons conscience, nous sommes seuls à deux voitures au beau milieu d’un immense plateau vierge. Il serait sage de reprendre nos traces mais nous connaissons la direction de la piste et allons. Seulement quand nous la recoupons, il s’agit de savoir s’il faut la reprendre vers la droite ou vers la gauche ? Les hommes opinent pour la gauche et n’écoutent pas mes dénégations obstinées. Au bout d’une dizaine de kilomètres les indications portées sur un bidon me donnent raison et je n’en suis pas peu fière ! Nous retrouvons les autres voitures stoppées, inquiètes d’avoir perdu leur guide.

Tout à coup, face à nous, mais est-ce un mirage, un pneu qui roule tout seul ! Il est tombé de la voiture nous précédant sans que personne s’en aperçoive. Nous approchons des horizons montagneux de l’Adrar des Iforas. Une végétation de maigres touffes vert tendre adoucit le paysage. Aux confins du désert, une femme et deux enfants à moitié nus nous remercient du pain que nous leur donnons par un grand sourire. D’où viennent-ils, il n’y a rien à trente kilomètres à la ronde ?

 

au milieu de nulle part

Nous arrivons à 16 h 30 au bordj Pérez (aujourd’hui Mokhtar) à la frontière algérienne avant le Mali. Présentation des papiers. Malheureusement il nous manque les cartes grises de deux voitures et malgré l’attestation de vol de la police d’Adrar, les soldats ont reçu l’ordre de nous retenir. Ils doivent correspondre en morse avec Adrar et recevoir une réponse ce soir vers vingt heures. Nous sommes vaguement inquiets à cause de l’histoire avec le policier.

Nous installons les voitures en carré pour nous couper du vent et décidons de dîner mais l’appétit n’y est pas. L’attente commence. Comment peuvent-ils correspondre avec Adrar puisqu’ils nous ont dit avoir leur groupe électrogène en panne ? Des tentes de nomades nous parviennent des tam tams et bruits de flûtes. Ils nous feront attendre jusqu’à 22 h 30 et si nous ne leur avions donné un litre de vin, nous y serions peut-être encore !

Nous les quittons, trop heureux. Dans la nuit noire à la lueur des phares, je prends les touffes d’herbe pour de dangereux pavés. Le sahel commence. Installation ultra rapide des tentes pour une nuit terrible tant il fait froid.

Nous venons de traverser le Tanezrouft.

Depuis ces temps là, une route est en cours de construction !

 voir ce lien : http://www.3emegroupedetransport.com/LePK250.htm


Ma traversée du Tanezrouft (3/4) poste Weigand – Bidon v

Posté : 15 janvier, 2009 @ 5:26 dans ALGERIE TANEZROUFT | 3 commentaires »

 

 

Deux heures de préparatifs pour le lever du camp. Les tentes sont trempées, mes tennis aussi oubliés devant l’entrée. Je fais ma toilette avec la rosée. Brume matinale. Petit-déjeuner confortable, au choix thé, café ou chocolat, pain, marmelade de fraises. Vaisselle dans une demie bassine d’eau. Démontage des tentes. Photographie du panneau indicateur des distances .

Reprise de la route avec le grand beau. Gabriel lâche le volant, ici on peut se permettre cette fantaisie. Une petite fleur violette de bougainvillée se dessèche dans le cendrier de la 404, Notre chèche sert à tout, pour le moment de tour de cou, bientôt de serviette de table ou de torchon pour laver les carreaux de la voiture, ! Voici le Tropique du Cancer signalisé par un écriteau et un vieux pneu abandonné. Nous croisons deux camions qui transportent des chèvres. L’un des arabes est vêtu d’une couverture à rayures vives. Ils ont ramassé au poste frontière une gentille gazelle. Il paraît que pour les empêcher de s’enfuir, on leur brise les pattes, cruelle coutume.

La conductrice d’une des voiture fonce dans un gros trou qu’elle ne voit qu’au dernier moment quand il est trop tard. Il faut réparer le tuyau d’échappement avec du fil de fer. Avec tous ces mirages, on se croirait sur une plage immense, avec au loin la mer et une dune qui ressemble au Mont St Michel. Nous aussi avons un archange qui veille sur nous ! Mon plus grand étonnement, voir surgir du désert, venu d’on on ne sait où, un homme aux gestes nobles et sa précieuse monture. Un targui court vers nous sa guerba vide à la main pour que nous la remplissions d’eau. Des troupeaux de chameaux effarouchés s’enfuient et des chèvres traversent à pattes le désert. Pas étonnant qu’on en voit des crevées partout !

On montre toujours le bidon placé en 1926 par René et Georges Estienne qui balisaient la piste encore toute récente Adrar Tessalit. L’emplacement de la cinquième touque est au milieu de l’itinéraire. Le hasard avait créé Bidon V, qui porte aussi le nom de poste Maurice Cortier, le Capitaine Cortier ayant le premier traversé le Tanezrouft en mars 1913 avec trois hommes et huit chameaux. Le phare de 32 mètres installé en 1935 ne fonctionne plus mais il apparaît toujours sur l’horizon à dix kilomètres de distance. Les cinq refuges préfabriqués en tôle ondulée sont hors d’usage, pillés, abandonnés. Bidon V n’est plus qu’une étape dans le souvenir. Nous y déjeunons avec nos provisions apportées : jambon cru du Tarn, asperges à la vinaigrette. Nous allumons une cigarette à l’aide d’une loupe et du soleil.

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Ma traversée du Tanezrouft (2/4) Reggan – Poste Weigand

Posté : 14 janvier, 2009 @ 9:00 dans ALGERIE TANEZROUFT | 5 commentaires »

la platitude du tanezrouft

Nous avons l’impression d’être le centre d’un morceau de planète rond comme une galette, une île de sable dans un océan de ciel. Nous sommes en plein Tanezrouft, ce lieu dont Pierre Benoît a écrit :  » C’est le plateau par excellence, le pays abandonné, la contrée de la soif et de la faim. Rien n’est plus affreux que ce désert. » C’est bien ainsi qu’apparaît cette région qui sépare sur près de huit cents kilomètres les oasis algériennes des plaines verdoyantes du Soudan. Partout des mirages aux reflets métalliques. Mais ce qui n’est pas un mirage, c’est que nous traversons le Sahara, cette région dénommée désertique, sous la « flotte ». C’est plutôt inattendu d’y photographier de vraies flaques d’eau ! Gabriel, notre chef d’expédition, conduit sportivement à plus de cent à l’heure sur la piste mouillée balisée de bidons.

Chaque rencontre est un évènement qui nécessite un arrêt. Nous profitons de ces conversations amicales avec les berbères qui transportent des moutons dans leur camion, pour dégourdir nos jambes, malgré le vent qui emporte nos chèches et siffle à nos oreilles. L’arrivée d’un policier algérien chargé de surveiller le désert, est de beaucoup moins agréable. En plein milieu du Tanezrouft, à trois cents kilomètres de Reggan, il veut nous faire retourner au point de départ pour mettre un tampon soi-disant manquant sur nos passeports et pour nous y obliger met le passeport de notre chef dans sa poche ! Nous savons être en règle et Gabriel lui dit : « T’as pas le droit de prendre mon passeport, je n’irai pas à Reggan, je n’ai pas d’essence, rends-moi mon passeport » et là il fait le geste de le lui reprendre. Le policier, affolé, seul contre quatorze personnes, sort vivement son pistolet, enlève le cran d’arrêt et nous menace. Certains d’entre nous lèvent les mains en l’air. On s’oblige à quelques excuses et après un long tête à tête où l’on se demande quelle en sera l’issue, le policier se ravise, rend le passeport et … nous serre la main !

Nous repartons, les jambes un peu flageolantes et les langues déliées. Maintenant d’une voiture à l’autre, on joue au policier dans le désert : pan pan ! On roule jusqu’à la nuit tombée sur une piste uniformément plate. Dans le noir on a l’impression de longer un parapet avec face à nous une descente infinie vers laquelle nous plongerions. C’est vrai, le Sahara a déjà rendu des gens fous !

Premier campement dans les courants d’air du Poste Weigand entre trois murs couverts de graffitis. Mon rôle consiste à éclairer ceux qui travaillent. Préparation de la chorba, soupe très épicée à la sauce tomates avec des pâtes et du mouton. Montage des tentes igloos. Transvasement de l’essence depuis les grands fûts de deux cents litres dans les jerricanes. ( du muscatel est prévu pour celui qui amorce le tuyau !) Froid polaire. Le ciel est merveilleusement étoilé.

coucher de soleil sur le désert

Algérie ma traversée du Tanezrouft (1/4) Adrar – Reggan

Posté : 12 janvier, 2009 @ 9:50 dans ALGERIE TANEZROUFT | 4 commentaires »

Adrar

en 1967

L’hôtel Djemila s’ouvre sur la grande place d’Adrar la rouge, de style soudanais, de la même dimension que la place de la Concorde à Paris. Les puits des foggaras débouchent sur cette place encadrée de barbelés et où poussent par endroits de petits jardins potagers. Nous nous promenons dans la ville à la recherche de tapis et d’un problématique policier disponible le dimanche, longeant les maisons à arcades et passant sous de grandes portes monumentales. Nous suscitons la curiosité des habitants qui n’ont pas beaucoup de distractions et lorsque nous tournons le coin d’une rue, nous voyons une foule de visages curieux qui se penchent et dépassent l’angle de la dernière maison. Nous découvrons un marché pittoresque à l’intérieur d’une cour. On y vend fruits et légumes appétissants et de la viande couverte de mouches que les gens emmènent au bout d’un crochet en fer. Vus de dos, les hommes, juchés sur de minuscules ânes dont l’arrière train disparaît sous la grande djellaba , semblent marcher sur deux maigres pattes fourchues.

Matinée occupée aux formalités et au chargement très important des quatre voitures, des 404 commerciales, Adrar étant la dernière étape avant le grand désert. Au Mali, on ne trouve plus d’essence. Nous devons donc parcourir deux mille kilomètres par nos propres moyens, aussi en emmenons nous mille deux cents litres plus les provisions d’eau, de nourriture, les pneus, pièces de rechange et l’huile pour les moteurs, les échelles de désensablement, les effets personnels, six tentes igloo (nous sommes 14 participants) et une barrique d’un bon petit vin d’Espagne avec l’intention bien arrêtée de ne boire que du vin pour éviter les amibes !

Reggan : 140 kms, Bidon V : 654 kms, Tessalit : 930 kms Gao : 1.508 kms

La piste en tôle ondulée nous oblige à rouler à quatre-vingts kilomètres à l’ heure pour éviter trop de secousses aux véhicules chargés. Puis c’est Reggan et ses immeubles de cinq étages complètement abandonnés. Dans les voitures se répandent les vapeurs de l’essence que nous transportons. Pas question de fumer ! Nous pique-niquons debout, fatigués d’être assis, au menu carottes et navets crus, pâté, tome, le tout arrosé d’un verre de vin. Bien sûr, pas un arbre ou un caillou derrière lequel s’isoler ! L’horizon est plat à l’infini. Une photo à faire nous dit une humoriste. Nous écarquillons les yeux pour voir ce qu’elle peut bien photographier. Justement, rien, le néant nous répond-elle !

 

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