Le Cap Sizun autrefois raconté par Blandine Meil (5/14)
Le navire échoué
Printemps 1937. Toute la nuit le vent a hurlé. La corne de brume de la Pointe du Raz aussi.
Petit matin habituel. Maman prend le seau et s’en va à l’étable, traire la vache. Moi, j’ai la tâche de faire le café. Je mets du bois sec dans le foyer de la cuisinière, je craque l’allumette et la glisse sous le bois. Le vent fait un retour dans la cheminée et ramène la fumée vers mon visage. Je me frotte les yeux, puis je souffle sur le foyer. Enfin la flamme jaillit. Bientôt quand l’eau bouillira, je la puiserai avec une louche pour arroser le marc de café. Quand maman reviendra de la crêche avec le lait, elle pourra boire un bon bol de café noir.
Au moment où je verse la première louchée d’eau sur le marc, j’entends un bruit de sabots d’homme qui approche. Du seuil de la porte une voix appelle:
Jeanne es-tu là ? Elle trait la vache lui dis-je!
C’est notre voisin Yvon Moallic. La sirène cette nuit dit-il était celle d’un navire échoué à Pors tarz. Je m’en vais faire un tour là-bas et je vous rapporte les nouvelles.
J’écoute, j’observe, je suis émue. Un bateau à la côte ! un bateau naufragé avec des hommes à bord ? Et je pense à mon père, lui aussi quelque part en mer sur son chalutier.
Une fois mon petit déjeuner avalé, je pars pour l’école. Prends ton capuchon me dit maman- nous ne disions pas encore imperméable- Le temps n’est pas sûr, les nuages viennent de l’ouest. Chemin faisant, je rencontre mes compagnes du village. Ensemble nous nous dirigeons vers le bourg où se trouve l’école.
D’autres écoliers venant des villages voisins nous entrainent en arrière de l’église. Venez nous disent-ils, on le voit de là-bas. En effet, lorsque nous arrivons sur un monticule en arrière des maisons, une vue insolite s’offre à nous. Là-bas à la côte, deux grosses cheminées noires de bateau sont visibles, on les dirait même sur la terre ferme parmi les arbres.
Je suis toujours angoissée ! Quel est ce bateau demandai-je? C’est «La Nièvre» Il transporte du pétrole parait-il.
Nous retournons à l’école. Première leçon: notre institutrice nous raconte ce qu’elle sait du naufrage . La brume, la mer démontée et les écueils dans ces parages dangereux ont dérouté le navire. Nous sommes encore au temps de la navigation à vue: cartes, boussoles, sextants, feux des phares côtiers. En dépassant la pointe de Penmarch où se trouve le phare d’Eckmühl. La Nièvre se croyait déjà dans la chaussée de Sein, alors qu’il venait juste de passer la Pointe de Lervily.
C’est ainsi que ce navire s’est jeté sur les rochers de Pors Tarz.
tu vas me trouver bizarre mais j’aurais bien voulu traire une vache,juste essayer,bon c’est aussi le fait que j’aimais étant gosse le faire cuire jusqu’à ce qu’il y est la crème qui ressorte!!!miam
dur dur pour les bateaux qui échouent
surtout quand ils transportent des produits dangereux
parfois ils ne peuvent pas faire autrement pour les transports
une pensée pour ceux qui sont souvent en mer
ce n’est pas toujours facile pour eux
Je ne l’avais pas lue cette histoire. Elle nous montre la vie rude de l’époque. Merci beaucoup.
Coucou, je fais un passage rapide ne pouvant pas encore rester beaucoup sur l’ordi…..ça me manque, tous ces échange!
J’espère que semaine prochaine ça ira mieux et que je pourrais visiter plus longuement. Je ne t’oublie pas, bises amicales
P.S. je fais un copier coller du même message à tous, afin de mieux gérer le temps ou je peux voir sur l’écran…..
Bisous en passant Danae, on fait des crêpes ?
Les éléments se déchaînent davantage chez toi que chez moi….enfin, ce ne sont pas les mêmes…
Valeureux marins !
Bonne journée amie de là où la terre se finit…sourire !
Bisous bisous et amitiés de nous deux.
Hello Danae
Je te souhaite une bonne journée de la chandeleur
bizz
Pat
cet article est actuel avec le bateau dans les landes
espèrons qu’ils pourront le remorquer sans dégat
bisous
Une aventure humaine, d’un autre temps… Pas de cochons, pas de bonnets rouges… Très beau récit ! Merci du partage, bises Danae
Toi qui connais mon petit coin de paradis en hiver, tu vois la différence avec ton passage il y a quelques années….
C’est bien triste !
Mais bon, il faut espoir garder n’est-ce-pas ?
Gros gros bisous et amitiés des deux savoyards.
Vraiment pas un métier pour moi
Gros bisous p’tite Fleur
Et oui, l’entraide et le milieu de la mer , sait faire !!
bisous Michèle, bonne soirée
Coucou « Mon Aventurière »
J’aime beaucoup ce récit. On croirait y être. De plus cela me rappelle des choses de ma toute petite enfance à Plogoff. La seule et unique discussion était la mer, les bateaux et ceux qui étaient dessus. Lorsqu’un gros bateau passait au loin devant la petite maison je me souviens que vite « mon Pépère » allait chercher un grand miroir pour faire des appels et l’immense plaisir était d’être vus et de recevoir à notre tour un appel avec un miroir. On en parlait durant des jours !!!!
Aujourd’hui cela semble si irréel …..
Bisous et bon dimanche
Et les phares normalement ont tous un signal différent, ils n’ont pas reconnu celui du phare d’Eckmühl ?
Extraordinaire aventure… Vraiment passionnante à lire et à découvrir.
merci Michèle pour le partage et merci à Tes amies pour les commentaires. Il faut venir d’un pays aussi rude pour comprendre . Même enfant nous étions angoissés par les éléments déchainés.
C’est très bien raconté….
on a l’impression d’y être.
Le risque chez moi aujourd’hui, ce sont les avalanches, avec cette pluie incessante depuis hier…
Les sites de Chamonix sont fermés pour la plupart, risque 4 pour les avalanches, vent violent..
un mort hier encore à la Clusaz…
Les gens ne sont pas sérieux.
Nous, on va rester au chaud cool.
Bonne journée amie de Bretagne,
Tout plein de bisous et d’amitiés.
J’aime cette histoire de ton pays et de sa côte si dangereuse, les jours, et les nuits de tempête, la vie était rude mais l’entraide existait, à notre époque aussi, il y a toujours quelques personnes de bonne volonté, heureusement…