Haïti « mon pays » de Marie-Thérèse Colimon
Oeuvre de Michelet Edouard
peintre naïf haïtien
C’est sur le blog de Lily Ici que j’ai découvert ce magnifique poème .
Marie-Thérèse Colimon est haïtienne, sa poésie nous vient d’un des pays les plus pauvres, des plus déshérités du monde et qui sort à peine du drame qu’il a connu avec cet énorme tremblement de terre. Ce fut une femme exceptionnelle qui servit la jeunesse de son pays avec les plus belles qualités qu’une éducatrice puisse espérer avoir : dévouement, probité intellectuelle et surtout amour.
« Mon pays » fut publié en 1953 dans La voix des femmes.
Mon pays
S’il fallait, au monde, présenter mon pays,
Je dirais la beauté, la douceur et la grâce
De ses matins chantants, de ses soirs glorieux ;
Je dirais son ciel pur, je dirais son air doux.
L’étagement harmonieux des mornes bleuissants ;
Les molles ondulations de ses collines proches
La changeante émeraude des cannes au soleil
Les cascatelles glissant entre les grosses pierres :
Diaphanes chevelures entre les doigts noueux
Et les soleils plongeant dans des mers de turquoise…
Je dirais, torches rouges tendues au firmament,
La beauté fulgurante des flamboyants ardents
Et ce bleu, et ce vert, si doré, si limpide
Qu’on voudrait dans ses bras serrer le paysage.
Je dirais le madras de la femme en bleu
Qui descend le sentier son panier sur la tête,
L’onduleux balancement de ses hanches robustes
Et la mélopée grave des hommes dans le champ,
Et le moulin grinçant sous la lune la nuit,
Les feux sur la montagne à mi-chemin du ciel ;
Le café qu’on recueille sur les sommets altiers
L’entêtante senteur des goyaves trop mûres …
Je dirais dans les villes, les torses nus et bronzés
De ceux qui, dans la rue sous la dure chaleur,
Ne se laissent pas effrayer par la plus lourde peine ;
Et les rameurs menant, à l’abri de nos ports,
Lorsque revient le soir, les corallins dansants
Cependant que les îles au large, paresseuses,
Laissent monter en fumée, au fond du crépuscule
La lente imploration de leurs boucans lointains …
Mais j’affermis ma voix d’une ardeur plus guerrière
Pour dire la vaillance de ceux qui l’ont forgé ;
Je dirais la leçon qu’au monde plus qu’étonné,
Donnèrent ceux qu’on croyait des esclaves soumis.
Je dirais la fierté, je dirais l‘âpre orgueil,
Présents qu’à nos berceaux nous trouvons déposés,
Et le farouche amour que nous portons en nous
Pour une liberté au prix trois fois sanglant …
Et le bouillonnement vif montant dans nos artères
Lorsqu’au fond de nos bois nous entendons, la nuit,
Le conique tambour que nos lointains ancêtres
Ont porté jusqu’à nous des rives de l’Afrique,
Mère vers qui sans cesse sont tournés nos regards …
S’il fallait au monde présenter mon pays,
Je dirais plus encor, je dirais moins encor.
Je dirais ton cœur bon, ô peuple de chez nous.
Marie-Thérèse Colimon
je viens juste de prendre connaissance de ce poême, comme tous ceux qui l’ont déjà écrit je le trouve magnifique: il y a tant d’amour pour son pays et pour ses compatriotes! Pauvre île et pauvres gens si dignes malgré tous leurs malheurs.
on peut se réjouir que les pays riches s’intéressent enfin à leur sort mais pourvu que ce soit de façon désintéressée, ce qui n’est pas sûr….
merci de nous avoir partagé le poême
bisous nade
—> Je suis heureuse que tu aies pris connaissance de ce beau poème. Bonne soirée, merci et bisous
Je viens de lire ce beau poème qui a encore plus d’importance maintenant, et le petit poème de Mounette le complète parfaitement : l’avant et l’après !
Bonne journée – bisous
Monelle
—> Bonne journée Monelle, tu as une véritable amie intéressante en Mounette. bisous
C’était au temps passé
La nature chatoyante
Les arbres flamboyants
Les hommes et les femmes
Sur le champs se courbaient
Heureux êtes vous ceux
Dont les yeux ont contemplés
Un présent
Qui n’est plus que passé
Quel avenir dans le futur
Pour les jeunes générations!!!
Heureux sont qui ont vu …
Bisous Danae
Mounette
—> Notre Mounette continue sa lancée dans les poèmes et ce qu’elle dit là est bien vrai. Merci et bisous
Quel poème superbe! Merci chère Danaé, de nous le faire découvrir…Quelle grâce de pouvoir partager de tels instants… instants au delà de nos petits horizons… instants qui traversent les nuées et nous permettent de nous ouvrir à l’inconnu… instants de rencontres au Coeur de la Vie.
Et cette peinture aux couleurs de Joie! Couleurs posées sur la toile pour nous montrer toute la beauté de ces hommes et femmes se mélangeant au sacré leur Terre… Magnifique!
Bonne journée chère Danaé!
Bonjour chère Marie Aline,
Je suis heureuse de vous avoir fait découvrir ce magnifique poème qui fait un tel contraste avec ce que cette terre est devenue aujourd’hui. J’adore aussi les couleurs fraiches du tableau qui représente le peuple au travail dans les champs. Merci d’apprécier. Bises et bonne journée
Haïti panse ses blessures
Leur donner les moyens
Ne pas anéantir leur culture
Faire, mais pour leur bien
Mounette
—> Espoir de pouvoir les aider sans faire trop d’ingérence, c’est là tout l’art difficile.
petit coucou du mardi danae
bizzz
béa kimcat
—> Tu étais aussi dans les spams, je ne sais pourquoi !!! bisous du mercredi
je regardais encore ce tableau il a uen belle perspective et les couleurs sont gaies
bisous
—> Oui les couleurs sont très gaies. Voila que tu étais restée dans les spams !? bisous en retard
Dans ce poème on sent bien l’amour du pays, c’est un très beau texte, merci danaé.
Très bonne journée dans ta Bretagne douce, bisous.
—> Je suis heureuse de faire connaître ce très beau texte où l’on ressent tant l’amour pour ce pays, comme tu le dis. Bisous
Tout comme toi , Danae , je trouve magnifiques tous ces poèmes Haîtiens que nous découvrons sur le blog de Lily . Celui que tu as choisi est particulièrement beau et la peinture est superbe .
Merci de nous en faire aujourd’hui à nouveau le partage .
Bonne soirée , chere Danae .
—> Merci de ton passage Percantoch. Lily a vraiment fait une trouvaille que je suis heureuse de partager. Bonne journée
Coucou du lundi danae
merci pour ce beau poème
bizzz de Béa kimcat
—> Merci Béa . Bisous
Merci Danae pour ce partage que j’avais déjà lu chez Lily.
Les poètes les écrivains les diseurs mettent en mots toutes les souffrances que les bouches meurtries ne peuvent exprimer.
Bisous
Mounette
—> Lily a découvert ce poème et je l’ai recopié pour que mes lecteurs en profitent, ceux qui ne sont pas allés chez Lily ! Bises Mounette
Un superbe poème sur ce beau pays si cruellement touché par la pauvreté et qui vient d’être si sévèrement touché par ce violent séïsme, merci de le partager avec nous Danae.
Bises et bon début de semaine.
—> Il est bon de se souvenir que ce pays était très beau. Ce poème le dit si bien. Bisous Edith
Coucou !
Tout dabord excuse moi de ne pas t’avoir répondu, mais depuis samedi je n’ai plus de connexion internet, j’attends l’intervention d’un technicien…
Tu as bien fait de publier ce magnifique poème, mais tu pouvais le mettre dans son intégralité…
Ce n’était pas la peine de me demander l’autorisation, d’une part ce poème ne m’appartient pas (même si je suis un peu fière parfois, de mes « trouvailles » poétiques, mais la poésie est une de mes passions , donc pas trop de mérite ), et puis c’est extraordinaire que les uns et les autres puissions ainsi partager à travers nos blogs respectifs…
Je te souhaite une agréable journée,
bizous chère Danae,
(*-*)
—> Merci Lily, je n’en attendais pas moins de toi et j’étais inquiète de n’avoir pas de réponse, je ne savais pas que tu avais des ennuis d’ordi ! Si bien que je mets le poème en entier et je te remercie pour ce partage qui met du baume au coeur des amis ! Bisous chère Lily