Japon (4/17) la vie de ci de là
Dans le métro, sur le quai, un trait marque l’arrêt de la porte. Il y a un monde fou qui s’entasse dans les wagons ou les trains aux heures de pointe, mais il n’y a pas de voleurs pour fouiller dans vos poches. En France, on est tassé, au Japon on est écrabouillé. Un talon aiguille n’a pas manqué mon petit orteil qui a crié aïe malgré les courbettes d’excuses qui ont suivi.
Demandé où se trouve le jardin Rikugien et aussitôt on m’y amène en voiture. Puis je me rends à pied pour la fête de Togenuki Jizo dans un temple où l’on accroche ses voeux sous forme de petits papiers dans les arbres.
Les rues sont très animées. Un moine bouddhiste coiffé d’un chapeau chinois, bol à la main et clochette, quête sa nourriture. On y trouve mêlés des vendeurs d’encens, d’algues séchées, de poudre de serpent et de serpents morts enroulés, de nouilles, de poisson cru, de poissons grillés, de fleurs, de bonsaïs aux troncs torturés par des fils de fer et d’amulettes dont la fameuse statue du dieu Jizo qui apporte fortune et bonheur, qu’on consacre par le feu.
Ce soir les religieuses m’emmènent à un concert de musique avec instruments traditionnels, koto sorte de lyre posée sur le sol, shamisen, drums et flûtes. A l’entracte, les gens mangent du poisson cru et riz dans des boîtes en carton appelées bento. Assisté à un acte de Kabuzi Ka, danse d’une japonaise avec différents kimonos, éventails et ombrelles.
Les sœurs sont passionnées par les joueurs de sumo à la télé !
Ici le riz remplace le pain et les égouttoirs à vaisselle sont chauffants .
J’ai acheté un tee-shirt décoré d’un idéogramme sans en connaître la signification et j’apprends qu’il signifie number one, ce qui me donne le sourire triomphal. Triomphal, oui, car demain est un grand jour, celui de l’arrivée de deux copines connues au Népal. Je vais à Yokohama pour les chercher à l’arrivée du bateau, après leur long voyage de plusieurs jours dans le transsibérien. Arrivée des filles qui ont dû manger le saucisson qu’elles m’apportaient, car les douaniers voulaient le confisquer.
l’arbre à voeux : j’en ai vu ici le jour de la fête nationale…
On dirait que les douaniers sont aussi sympas qu’ici !!
—> J’ai fait connaissance avec Mimisan, très sympa.
Je l’ai regretté mon saucisson !
bisous
bonjour danae je viens aider à pousser pour que tout le monde puisse rentrer dans le métro
je vois poudre de serpent et serpent à ne pas prononcer devant moi, après mon cauchemar de ce matin
tu as faillis manger du serpent au lieu du saucisson
bonne journée
bisous
—> Bonjour Raymonde
Aurais-tu rêvé de serpents qui venaient dans ton lit ? Oui j’en ai mangé du serpent à Taiwan mais je préfère le saucisson !
bisous
—> Bonjour chère Danae,
Du métro aux joueurs de sumo, en passant par le jardin de Rikugien, il y a le koto dont le son est atypique au Japon. Un voyage où derrière chaque instant s’ouvre un visage différent et très éloquent de ce que l’on peut voir et admirer, et qui, aux exploratrices assidues comme toi, semble facile à se souvenir à la vue de ton récit dont tu nous donnes ici la primeur. Contenu vivant et méditatif également, car il semble être aussi un lieu où le silence doit se rechercher si l’on ne veut pas être envahi par le tumulte fécond des villes qui voltige sans cesse avec beaucoup de vie…
Très intéressant, bien tendrement, Jack qui t’envoie une fleur de printemps.
—> Merci de tes visites fidèles et de ta fleur printanière.