Les voyages de Danae au Sahara, en Asie et ailleurs

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Au Zanskar (3/5) en route pour Rangdum

Classé dans : INDE ZANSKAR — 19 octobre, 2008 @ 8:24

arrêt pour la nuit

Un camion, ou plutôt un couple de camions part pour Rangdum et nous voilà perchées, calées sur des sacs de riz toutes joyeuses … pas pour longtemps ! Une heure après notre départ, notre camion, trop chargé enlise ses quatre roues de droite sur la moitié de leur hauteur dans des ornières de boue. Tout d’abord nous observons du haut du camion les efforts conjugués du moteur et d’un câble qui nous relie à l’autre camion, mais à chaque fois le câble casse et nous ne bougeons. Alors nous descendons. Puis nouvelles tentatives infructueuses. Alors les pauvres hommes se décident à vider le camion de toute sa cargaison, plusieurs tonnes de riz sous un soleil torride. D’autres font des transports de cailloux à mettre sous les roues. Pendant tout ce temps, nous avons faim et partageons une boîte de sardines tout en rêvant de mieux et plus !

Puis le camion sorti de là, il faut remettre la marchandise en place. Trois heures nous attendrons le nouveau départ. Stop à l’hôtel restaurant de Panikar où il n’y a aucune nourriture à acheter. Le village n’a pas de maison, seulement deux mosquées ! Une demi-heure plus tard, crevaison. Nouvel arrêt à l’ombre cette fois avec un vent glacé. Il faut dire que nous sommes à plus de 4000 mètres d’altitude. Dans la journée de 8 h du matin à 9 h du soir, nous n’aurons couvert que 35 kms avec les camions, mais 35 kms dont nous nous souviendrons avec une route qui longe le torrent, avec un précipice de 300 m à quelques centimètres des roues, une route qui s’effrite sur un bord, qui reçoit des grosses roches dévalées de la montagne de l’autre, une route ouverte seulement quelques mois par an. Je suis, pour cette année, la 148ème touriste à l’emprunter ! 

Le soir, à 9 h, arrêt des camions au début de la nuit. Nous nous demandons si nous allons avoir quelque chose à manger, mais vers 11 h 30 on nous invite, d’abord les tibétains autour de leur feu pour un thé, puis les autres à l’intérieur d’un des camions qu’ils ont bâché, pour une bonne plâtrée de riz et patates. Coucher en plein vent sur le haut des camions. Nuit très froide en altitude mais pas aussi froide qu’en plein hiver quand les villageois remontent à pied le fleuve Zanskar gelé sur 90 kilomètres et qu’ils se terrent dans des semi grottes.

23 juillet 

Lever à 5 h 30. Nuit courte et inconfortable. Moi, j’avais une bosse dure sous le dos et Geneviève, elle, c’était un trou car nous étions couchées sur des sacs de riz. Dommage de ne pas avoir eu le sac qui a crevé, plus moelleux, le riz s’en écoulait et je n’ai eu qu’à mettre mon sac à dos au-dessous pour le recueillir sous les éclats de rire des voyageurs. Il y en a même un qui a vidé sa chaussure remplie de riz. On a aussi récupéré deux oignons. Deux vieux tibétains à lunettes nous faisaient penser à Tintin au Tibet. Tous ces gens très gentils nous offrent tsampa, petits pains étouffants, chantant et riant. Dans la journée la luminosité est intense et gare à l’insolation. Je ressens un peu de fièvre à nouveau.

5 commentaires

  1. Aloysia dit :

    C’est vraiment fabuleux… Oui ! Oui ! Tintin au Tibet !!

  2. nicole coste dit :

    J’aime lire tes récits mais n’ai aucune envie de t’y rejoindre! Je n’aime pas le froid! Nicole

    —> à Nicole

    Bientôt tu pourras peut-être me rejoindre dans un pays plus chaud, ça te dit l’Afghanistan avec 5O degrés dans la journée ?

  3. Down under dit :

    Les journées passent et les aventures se succèdent toujours aussi nombreuses. Heureusement la chaleur humaine est toute aussi présente!
    Amitiés

    —> à Béa
    Venir de si loin pour me faire un petit coucou, comme c’est gentil !
    bises
    danae

  4. Lily dit :

    L’automne met dans les lilas
    D’étranges fleurs que nul ne voit,

    Des fleurs aux tons si transparents
    Qu’il faut avoir gardé longtemps

    Son âme de petit enfant
    Pour les voir le long des sentiers

    Et pour pouvoir les assembler
    En un seul bouquet de clarté

    Comme font, à l’aube, les anges
    Les mains pleines d’étoiles blanches…

    Maurice Carème

    Agréable dimanche,
    bizous,
    Lily(*-*)

    —> à Lily
    Merci pour ce joli poème. Souhaitons-nous d’avoir gardé une âme d’enfant pour apprécier ce bouquet de clarté que tu nous proposes et s’approcher ainsi des anges qui veillent sur nous.

    Bises à toi
    danae

  5. Jack Maudelaire dit :

    —> Chère Danae,

    Me voilà perché à vos côtés, calé pour de nouvelles aventures. Dommage, le camion s’est embourbé, je profite du moment pour observer les environs, seulement il s’est enlisé, alors nous devons descendre, nous profitons pour nous dégourdir les jambes en attendant qu’il reparte. De même, nous grignotons quelques petits poissons venus d’une boîte, à défaut d’un bon repas. Et nous repartons après plusieurs heures d’effort jusqu’à l’hôtel, mais aucune nourriture ne nous attend, car il n’y a pas de magasin, juste des lieux de prières, aussi, nous repartons, le ventre vide, nous avons faim, manque de chance, nouvel arrêt, le camion vient de crever. Maintenant, nous avons froid, en fait, manquent plus que 800 mètres et nous sommes comme si nous étions à hauteur du Mont-Blanc. Nous grelottons sur la route qui doit nous amener vers des lieux plus accueillants. Finalement, nous repartons, et après un long périple, nous arrivons enfin chez les Tibétains autour d’un bon feu où l’on se restaure, nous sommes heureux, mais la nuit arrive, et nous n’avons pas de lieu pour dormir autre qu’en haut du camion. La nuit va être glaciale, j’en ai froid dans le dos.
    Voilà une aventure que nous ne sommes pas prêts d’oublier, mais que nous ne regretterons pas, car ici les gens sont très gentils, ce qui nous porte à continuer, du moins, je laisse Danae poursuivre son aventure, car moi, je dois rejoindre les mots qui feront de cet instant, un intense moment passé à imaginer ce qu’elle a pu vivre pendant ce périple plein de rebondissements.

    Merci à toi chère Danae de m’avoir permis d’être à tes côtés durant ces instants, bien tendrement, Jack.

    —> à Jack

    Je suis vraiment touchée que tu aies partagé avec moi cet instant du temps passé qui t’a éloigné de l’instant présent auquel tu tiens particulièrement, je le sais. On sent que tu as vibré en même temps que moi au long de cette aventure et je t’en remercie d’autant plus que tu as aussi affronté le froid de cette nuit glaciale !

    Je t’embrasse
    danae

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