Au Tibesti (17) des souvenirs piquants
Pour le dernier jour à Bardaï, le cinéaste de la troupe, afin de terminer son film, convoque deux chameaux pour la parade, qu’il fera passer plusieurs fois devant sa caméra pour représenter toute une caravane ! Les Toubous ont recherché leurs plus beaux animaux et les ont parés de magnifiques couvertures colorées. Sur un fond de ciel bleu et de roches rouges, l’effet est saisissant !
Un bruit de moteur dans le ciel. Le petit avion bleu est fidèle au rendez-vous.
Sentant notre départ proche, groupées à l’entrée du camp, les femmes essayent de nous vendre des couteaux, des calebasses, des croix du sud en argent. C’est une véritable sagaie d’autrefois que j’acquiers, barbelée et encore pleine de sable car elle a été enterrée avec le grand-père à qui elle a appartenu. Je vais enfin pouvoir réaliser un vieux rêve, celui de débarquer à Orly sagaie au poing sans me douter que si elle avait été empoisonnée, j’aurais mis en danger la vie de ma petite fille qui s’empalera la main dessus ultérieurement !
Dernier tam-tam, dernières danses. Pour le dîner d’adieu, nous invitons le sous-préfet et Edeye est allé acheter la chèvre la plus grasse. Puis-je dire sans malice qu’un tendre méchoui se prépare.
L’un des nôtres a la mauvaise fortune de marcher pieds nus sur un scorpion. Comme l’accident concorde avec l’arrivée du sous-préfet, ce dernier lui offre complaisamment sa voiture pour l’emmener à l’infirmerie où il subit avec stoïcisme un vaccin inoculé à l’aide d’une seringue à l’aiguille en tire-bouchon alors qu’au camp nous avons tout ce qu’il faut, seulement nous ne voulons pas vexer monsieur le sous-préfet.
Cet important personnage a une bonne figure réjouie, intelligente et sympathique. Il fait beaucoup pour le pays obligeant les habitants à cultiver les jardins, à entretenir la palmeraie, à nettoyer leurs cases, envisageant même d’installer des éoliennes pour puiser l’eau, cette eau qui existe en nappe importante à une faible profondeur et qui est la richesse de l’oasis
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Bonsoir Danae,
Merci pour ton message.
Tes périples sont toujours aussi passionnants à lire.
Tu vis dangereusement !
Au plaisir de te lire
Evelynej
un billet au goût de nostalgie…
après tant d’aventures, tant de riches découvertes et rencontres, ce doit être difficile de tout quitter, de laisser cette étonnante partie de notre terre…
Réponse : pour moi chaque fin de voyage est un déchirement !