Les voyages de Danae au Sahara, en Asie et ailleurs

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Au Tibesti (8) sur les traces des anciens

Classé dans : TCHAD TIBESTI — 11 mai, 2008 @ 7:59

Char des garamantes

 

Aux alentours de Bardaï, les outils préhistoriques abondent : pointes de flèches, haches à gorge, massues tronconiques comme celles représentées sur les gravures, coquilles d’œuf d’autruche, broyeurs, polissoirs. Les Toubous utilisent encore de nos jours les mêmes mortiers et pilons mais ont connaissance du fer depuis déjà longtemps. 

Dans ces étendues désertiques, on est frappé de trouver partout des traces de vie humaine : sur un plateau, des tombes, sur une paroi verticale, des gravures, sur un sommet, une murette, sur le reg, des pointes de flèches ou débris de poteries. 

A moins de quinze cents mètres de l’oasis, sur la base de trois gros rochers circulaires, nous remarquons successivement, avec un étonnement toujours renouvelé, de nombreux bovidés, un guépard, une frise de diablotins, de minuscules personnages armés d’une sorte de boomerang et le plus stupéfiant, une chasse à l’arc à l’autruche signée d’un humoriste néolithique ! 

Le Toubou avait la réputation d’être un pillard de classe. Le qualificatif de rebelle était flatteur et celui qui avait tué était considéré avec crainte et respect. Cette réputation est ancienne car Hérodote parlait des expéditions dirigées contre eux en ces termes : 

« Les Garamantes font la chasse aux Ethiopiens troglodytes sur des chars à quatre chevaux, car ces Ethiopiens sont les plus rapides à la course à pied de tous les hommes dont nous avons entendu parler . Ils se nourrissent de serpents, de lézards et d’autres reptiles. Ils parlent une langue qui ne ressemble à aucune autre, mais au cri des chauve-souris ». 

Un groupe rocheux proche de Bardaï a servi d’habitat préhistorique et a joué le rôle d’un château fortifié par la suite. Les Toubous, sachant tirer parti du caractère montagneux de leur habitat,avaient aménagé de nombreux pitons et rebords de falaises en châteaux forts. A la moindre alerte tout le monde s’y réfugiait. Nous y découvrons une grotte, des éclats taillés d’obsidienne, une grande terrasse aux rochers curieusement découpés, des pierres levées pour d’anciens sacrifices et au sommet une digne réserve de projectiles sous forme de pierres amenées là par la main de l’homme, le tout dominant les sables d’où émergent des rocs dressés comme des proues de navires. 

 

4 commentaires

  1. zik63 dit :

    Et puis c’est bien raconté, l’est bien la plume à Danaé

  2. nade dit :

    une chance que l’on retrouve encore toutes ces traces emouvantes du passé.celà prouve aussi que le désert n’en a pas été toujours un, et que l’attachement aux tradition(quand il n’est pas un frein)permet parfois la survie dans un environnement hostile et une forme de bonheur qui se dégage de ton récit .
    merci de nous faire découvrirtoute cette VIE!

  3. ~Bonsai~ dit :

    …Je retrouve enfin ma narratrice aux alentours de Bardaï.
    Je découvre dans ses écrits l’histoire des Toubous qui ont laissé des traces de leur présence…Voyage dans le passé avec des histoires gravées dans la pierre…que le souffle du vent chaud efface peu à peu de la mémoire du temps…

    bises et au prochain voyage
    ~Bonsai~

  4. en somme, bardaï fut/est un désert bien habité et vivant (et certainement émouvant!), pour qui comme toi, y regarde de plus près.
    je pense que partout au sein de notre terre se trouve des traces de vie, empreintes laissées par nos ancêtres.
    marie.

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