Au Tibesti (7) hospitalité toubou
Nous allons jusqu’aux villages éloignés, prenant contact avec la population aimable et pourtant combien miséreuse, qui ignore qu’elle a le plus bas pouvoir d’achat du monde.
A la recherche de l’eau dans l’enneri, nous faisons le geste de boire devant une femme qui, aussitôt, nous invite à entrer dans son enclos et nous offre de l’eau de sa guerba dans un pot d’aluminium qu’elle nettoie devant nous avec ses mains.
Face à une seconde femme, nous nous plaignons de la chaleur. Elle nous fait pénétrer par une succession de cours à l’intérieur de sa case séparée en deux par un rideau tendu et nous propose une natte pour nous reposer. Nous restons stupéfaits de la propreté des lieux, jusqu’au sable du sol qui est balayé.
Deux pauvres voyageuses, pieds nus, venant de Zoui à dix kilomètres de Bardaï, s’arrêtent en nous voyant, posent par terre les lourdes charges qu’elles ont sur la tête et dénouant un foulard, offrent des dattes à l’étranger, une partie de ces dattes qu’elles apportent pour vendre au marché.
Une femme, qui se dit Madame la Présidente, nous invite à venir prendre le thé chez elle. Fiers d’être reçus par une sommité, nous prenons renseignements, il ne s’agit que de la Présidente du … Parti Progressiste ! Munis de quelques cadeaux, nous nous rendons à son invitation. On nous a recommandé de boire en faisant beaucoup de bruit, signe de politesse auquel nous n’osons croire mais qui nous donne le fou rire. Notre richissime hôtesse nous reçoit sur des coussins dans une pièce obscure aux murs tendus de tapis, apporte un brasero, met la théière à chauffer, nous offre quelques dattes puis les trois verres de thé traditionnels.
A notre étonnement de voir ses dents si blanches, elle nous montre comment elle se sert de la tige des feuilles de palmiers en tant que brosse à dents. Elle veut que nous revenions et me propose de me coiffer comme elle avec une multitude de petites nattes ! La coiffure des femmes mariées comporte deux nattes principales qui partent en cimier sur le dessus de la tête, attachées entre elles par des bijoux d’argent ou des épingles à nourrice, coiffure renouvelée chaque mois et empoissée de beurre. La peau des Toubous, pour éviter les crevasses par la sécheresse, a besoin d’être graissée, aussi le Toubou, dès qu’il vient de manger, s’essuie-t-il les doigts d’abord sur les talons, puis entre les orteils et en dernier lieu sur le crâne !
Nous traversons l’oasis et les gosses s’enhardissent jusqu’à tâter nos poches pour y trouver des bonbons. De gros corbeaux picorant le dos des chameaux au repos font office de « pique bœufs ». La lumière du soleil couchant baigne les rues du village, faisant ressortir les pailles dorées des cases et des jardins.
merci beaucoup pour ton commentaire sur mon blog. Le tien est vraiment très bien réussi, ça me laisse rêveuse, pouvoir voyager ainsi et ressentir la culture d’un peuple au-delà que par des voyages touristiques organisés. Je t’envie beaucoup, je dois attendre que mon petit dernier grandisse avant d’entreprendre de tels voyages, mais je voyagerai a travers tes articles! ^^ bonne soiree
je reprends avec bonheur la suite du voyage!!!!j’ai bien rien t’imaginant coiffée a l’afro avec…du beurre sur les cheveux…hi hi hi
…J’arrive dans un nouveau village en suivant ligne par ligne le passionnant récit de notre narratrice.
J’aime bien ces petits moments de vie dans le quotidien de ce peuple si recevant et qui a une grande richesse…le partage.
Bises
~Bonsai~ poursuivant son petit bonhomme de chemin…
je suis d’accord avec lusina, tu racontes si bien qu’on s’y croirait!
quand à l’hospitalité toubou, elle est remarquable et nous avons encore bien des leçons à apprendre de ces peuples!
marie.
Passionnant, ce que tu racontes, et les photos de ces femmes sont magnifiques. Merci à toi !