Au Tibesti (6) à la découverte de l’oasis
Nous partons visiter l’oasis qui s’étire en longueur sur plusieurs kilomètres, vaste étendue sablonneuse piquée de palmiers, encastrée entre des falaises ruiniformes. Si on la compare à Djanet au Tassili, on n’y trouve pas une végétation aussi luxuriante, mais c’est surtout le spectacle de l’eau qui manque, l’enneri est à sec.
Bardaï a l’allure d’un grand village africain. Les Toubous habitent pour la plupart des zéribas, mais les bâtiments administratifs et la mosquée sont des constructions de couleur ocre rouge faites de briques de terre séchées au soleil. Les rochers tabulaires se découpent au travers de pittoresques abris à palabres. Des greniers hauts d’un mètre servent à mettre à l’abri les dattes.
Sur l’aire du marché, le boucher découpe à la hache des quartiers de chameau. Douce perspective de manger un bifteck à midi.
Nous assistons au travail du forgeron qui fabrique des bijoux (croix du sud, bracelets, bagues) sur commande à condition de lui fournir des pièces d’argent, et aussi des couteaux, sabres, sagaies, des outils, houes, haches et des caveçons pour les chameaux. Le cordonnier confectionne, à l’ombre de son jardin, sacs de cuir, nu-pieds et fourreaux pour les armes. Le tailleur, assis sur une caisse, attablé à sa vieille Singer, s’est tout simplement installé dans la rue.
Les femmes, elles, assemblent patiemment des roseaux pour la construction des zéribas, ornent les calebasses ou décorent paniers en vannerie de précieux cauris ou coquillages cousus un à un. A l’aide de pierres, elles broient les dattes avec les noyaux, ce qui constituera l’essentiel de leur nourriture. Aux périodes de disette, elles ramassent les noix des palmiers doums qui, écrasées, sont comestibles quoique peu nutritives.
Qu’il fait bon se reposer dans la fraîcheur de la palmeraie et jouer à cache cache avec le soleil dans les allées d’arbres majestueux ! A Bardaï il y a environ cinquante six mille palmiers productifs. Février est l’époque idéale pour la fécondation des palmiers. L’homme dépose des fleurs blanches mâles au milieu des fleurs jaunes femelles. De cette opération dépendra la richesse de la récolte des dattes.
..je remonte un peu la piste de ce récit pour faire une halte salutaire dans cette oasis où l’on prend le temps de vivre. Le travail manuel, si dur soit-il, apporte la satisfaction du travail bien fait.
merci pour cette halte reposante…
bises
~Bonsai~ …qui reprend sa route vers d’autres aventures sur la piste du Tibesti
des instants de vie tournés vers l’essentiel… et où l’homme prend le temps de déposer des fleurs blanches au milieu des fleurs jaunes pour que cette vie, cette richesse de la nature continue à fructifier!
marie.
quel contraste avec la description de cette oasis pleine de vie où chacun trouve une quelconque activité avec les moyensrudimentaires dont ils diposent,avec une sorte de sérénité qui ressort de ton récit,et la description de cette « économie de rien »qui laisse une impression angoissante.c’est sans doute celà aussi les contrastes du désert….