L’oasis de Bilma et Agadez 3/3
C’est enfin l’arrivée à Bilma qui est un véritable îlot de verdure dans cet océan de sable. C’est une des plus belle oasis de l’est du Niger où les champs de céréales et les jardins s’étendent sous les palmiers. Habitée par les toubous, elle est une étape du commerce transsaharien depuis des années grâce à ses salines. Les touareg venus de Tombouctou et d’Agadez avec leurs caravanes de chameaux, apportent des produits du sud, tissus et mil en échange du sel et des dattes . D’Agadez il faut 25 jours de marche pour traverser les dunes du Ténéré.
Nous visitons le village, l’école coranique, la maison du marabout et les salines ainsi que la piscine où nous piquons une tête. Sergent Toto est là pour nous offrir un couscous. Bilma est complètement isolée, que du sable à 600 km à la ronde. C’est pourquoi le gardien de la case de passage qui nous fait la cuisine, est un prisonnier, en liberté ici, puisqu’il lui est impossible de s’échapper !
Après Bilma, nous entamons la traversée du Ténéré avec un guide qu’on nous impose pour ne point nous perdre. Nous quittons la palmeraie pour nous enfoncer dans les sables à l’infini, royaume des mirages. Les dunes commencent au puits d’Acchegour. En mai 1968 quinze hommes sont morts de soif à 500 mètres de ce puits, les deux survivants retrouvés finissant par mourir aussi, ayant bu leur urine. Je dors au creux d’une dune et je sais que dans la nuit il ne faut pas s’éloigner du campement car le vent efface les traces et l’on peut se retrouver perdu très facilement.
A l’arbre du Ténéré, nous avons parcouru 1619 kilomètres depuis Sebha, vu deux gazelles, trois autruches et des carcasses de chameaux dont les os ont blanchi au soleil. La piste à l’approche d’Agadez est bordée de nombreux épineux.
A Agadez la ville nous accueille avec ses murs soudanais rouges et sa mosquée qui domine les maisons décorées. Cette mosquée date de 1515, célèbre par son minaret de 27 mètres de haut hérissé de pieux en bois consolidant cette construction en banco. Ici nous retrouvons la vie et un marché très animé.
Nous sommes invités par le préfet, un homme noir, élégant et racé, avec les notabilités du village, dans un jardin décoré de lampions éclairés. On vient nous chercher avec deux Mercedes blanches immaculées.C’est un dîner à l’anglaise. Les serviteurs nous apportent des pigeonneaux aux petits pois dans des assiettes en porcelaine avant le méchoui. Il fait un vent frais, la soirée est délicieuse, l’ambiance se détend. Coup de téléphone. « Encore une invention des blancs » dit avec humour Monsieur le Préfet. Puis nous nous risquons à poser la question : « combien avez-vous d’enfants, Monsieur le Préfet ? « je ne les compte plus ! » nous répond il en souriant, heureux semble t-il d’avoir plusieurs épouses mais qui resteront à l’écart pendant notre visite comme le veut la coutume.
Nous arriverons bien jusqu’à Cotonou où nous camperons sur la plage après avoir sacrifié un pauvre poulet à un crocodile sacré, grâce à un marabout du Bénin, pour remercier les esprits de nous avoir protégés dans cette traversée périlleuse.
Dur, dur…
Il faut être vraiment sportif et intrépide pour voyager dans ces conditions… Tu es une vraie aventurière…
—> J’avais un ami très cher qui a disparu aujourd’hui mais qui connaissait tout du désert. On pouvait lui faire confiance.
Coucou Dana
terrible ces 15 hommes morts de soif… A 500 m du puits…
Bises du lundi
Béa kimcat
—> Oui je crois qu’il ne peut y avoir mort plus horrible ! Merci de ta visite dans le désert. Bises Béa