Toute seule en Inde
Manif en Inde !
J’ai voulu connaître l’Asie et je suis partie une première fois pour quatre mois, avec un ami. Nous nous sommes disputés et je me suis retrouvée seule. C’était un 19 novembre, jour de mon anniversaire et il m’a dit : « je t’offre la liberté« . Comme cadeau, c’était vraiment chouette !
C’était à Patna, le premier jour où je découvrais l’Inde avec sa foule, sa misère, sa chaleur, sa poussière.
Les morts qui passent dans la rue en cortèges, portés à bras d’hommes ; les gens étendus à même le sol dans la gare et qu’il faut enjamber ; les mendiants qui vous harcèlent autant que les mouches ; les moignons qui se tendent ; les infirmes qui se traînent sur les mains et les genoux ; les chauffeurs de rickshaw qui veulent vous installer de force dans leur véhicule et surtout les enfants aux grands yeux noirs suppliants qui s’accrochent à vous . En plus de tout cela, des milliers de paysans qui manifestaient leur mécontentement en défilant par rangées de six, hurlant, vociférant et brandissant des bâtons.
Un seul d’entre eux aurait suffi à me faire peur. Et j’étais « seule » au milieu de tous dans une chaleur torride avec mon gros sac à dos, lourd à porter.
Essayant de fuir l’agitation de la rue, j’entrais dans le restaurant qui me semblait le plus acceptable. Il n’y avait que des hommes qui me regardaient avec curiosité alors que je tentais de décortiquer la maigre viande sur un os de poulet et d’avaler quelques grains de riz dont la sauce au curry me mettait la gorge en feu.
Je débarquais de nuit dans un petit village où un gamin me mena à un hôtel qui avait bien triste mine mais je n’avais pas le choix. Le cuisinier voulut, pour mon dîner, me faire goûter à différents plats de sa fabrication et je dus avaler sauces épicées, légumes douceâtres, chapatis par ci, chapatis par là, tout en ayant l’air réjoui de celui qui se régale. C’était offert de bon cœur et j’aurais été gênée de lui faire de la peine.
Ma chambre ressemblait à une cellule de prisonnier . Je bloquais ma porte qui ne fermait pas avec mon lit en fer et m’endormis exténuée et pas très rassurée. Je prenais un bus tôt le matin et je dus secouer l’hôtelier dans son lit (c’est très courant dans ce pays) pour qu’il m’ouvre la porte afin que je puisse partir, ce dernier pourtant pas très réveillé, quémandant un baiser pour adieu!…
Coucou Danae.
Hihihi, tu es du 19 et moi du 18 du même mois.
Sympa ton « ami », te lâcher ainsi dans un pays inconnu, seule… Certaines personnes n’ont pas beaucoup d’états d’âme qui les encombre. En tous cas, après-coup, j’imagine que cela a dû te forger.
Je t’embrasse et te souhaite une belle fin de journée
—> On va pouvoir fêter nos anniversaires ensemble !!!
C’était un « ami » que j’avais très mal choisi ! Cela n’a pas duré longtemps comme tu peux le voir.
Je t’embrasse aussi.
Bonsoir Amie-Voyageuse, dans ma voiture, en rentrant de mon établissement scolaire, je me suis dit qu’il fallait que j’aille humer l’Inde en venant toquer à ta porte de voyageuse. J’aime ton art du récit et le présent de l’indicatif le rend bien vivant. Je sais que je serai éprouvé par mon voyage en Inde. Ce que je ferai, je regarderai attentivement les photos que tu as prises et j’en prendrai des mêmes lieux. Ça pourrait être sympa. Et tu pourrais un peu voyager avec moi, non ? Je voyage souvent seul, comme toi ! J’ai failli me disputer plusieurs fois en voyage… Je pense à Pékin avec une amie très chouette. Au bout d’un moment, à l’étranger, loin de chez nous, on n’en peut plus… « Carnet d’Asies » relate quand j’ai mis les premiers pas en AsieS… Et là, j’y suis allé avec une amie chinoise dont je n’ai plus de nouvelles mais les chinois sont comme ça : on les intéresse, ils nous aident; ils n’ont plus besoin de nous, ils nous laissent tomber ! Il faut se faire à cette mentalité-là. C’est souvent des relations intéressées… J’ai essayé de croquer, un peu, l’âme chinoise, dans « Carnet d’Asies ». J’espère que tu liras : « Marrakech… » : tu verras, j’y parle de Cuba, aussi que j’avais parcouru l’été qui a suivi la Chine. Cette année, il y a pas mal d’élections politiques en Inde. La crise se fait sentir en ce pays émergeant. Il y a un article intéressant dans « Le Courrier International ». J’adore lire cela. Ça me donne une idée de la géopolitique des pays où je suis allé, où je vais aller. En février, des amis m’attendent à Hanoï. « Les fous d’Inde », je t’en conseille vraiment la lecture. On doit le trouver sur AMAZAON, je pense. Tu peux aussi le trouver sur le site de la FNAC.COM.
http://livre.fnac.com/a1302299/Regis-Airault-Fous-de-l-Inde?Mn=-1&Ra=-1&To=0&Nu=1&Fr=0 C’est pas rien l’Inde. D’une façon ou d’une autre, je reviendrai fou. Là, j’attends que Myriam de « La Maison des Indes » me recontacte pour les hôtels. Je ne peux plus me permettre de voyager avec sac à dos et pas de réservations. La thrombose de l’an passé m’a sacrément fatigué. Le soir, il faut que je puisse me reposer. Jeune, jeune, oui, j’ai trente-sept ans ! Tout est relatif. Il y a des jeunes très vieux ! Et des moins jeunes, très jeunes, comme toi ! Je suis heureux de t’avoir rencontrée. Je crois que tu « es » le blog où je me sens le mieux. Pourquoi ? Parce que je pense que nous avons beaucoup de centres d’intérêt communs et en plus tu fus libraire… Tu vois, comme disent les Chinois : pas de hasards, que des RDV… Verrai-je des manifs. cet été,en Inde, comme toi, il y a quelques années ? Apparemment, dans ce que je lisais, les nouveaux « middle-classe » ont perdu de l’argent en Inde et ça grogne… La pauvreté, je sais qu’elle sera plus difficile que dans les autres pays du continent que j’ai pu visiter. Je t’embrasse? @ très bientôt, bien sûr ! Shé, shé ! Merci, en chinois. Chris-Tian. A Toulouse, et toi, tu habites où ? Soit j’ai mal lu ( auquel cas, désolé…) ou tu ne me l’as pas dit…
—> Bonsoir Chris Tian
Tian, ça fait un peu chinois c’est ce qui doit te plaire ! Merci d’être intéressé par mes récits qui sont souvent écrits au présent parce que sinon je m’embrouille dans les temps des verbes malgré le Bescherelle à mes côtés ! ça va te faire sourire, toi le prof de français !
Je n’ai pas encore raconté tout sur mon voyage en Inde et je n’ai pas beaucoup de photos car à ce moment là il n’y avait pas d’appareil numérique. Aussi je te remercie de ta proposition qui me touche beaucoup, c’était très gentil à toi. Je partagerai cependant volontiers ton circuit par la pensée ! Les photos ne manquent pas sur internet.
L’inde est un continent très grand et l’on ne peut aller partout.Pourtant je connais bien le nord ouest comme je l’ai déjà dit avec le Cachemire, le Ladakh, l’extrême sud le cap comorin, les canaux d’Allepee, Delhi, Bhubaneswar avec le temple du soleil à Konarak (admirable), le sud est avec Madras, Maduraï la réserve de Périyar, le centre Benares, Amritsar le temple des sikhs et Khajuraho avec ses sculptures érotiques !
Je vais sûrement acheter le livre les fous d’inde. Il me manque surtout le Rajasthan .J’y ai voyagé dans les trains dans des conditions comme le peuple, aussi sur le toit des bus …
On peut voyager « en routard » comme je l’ai fait lorsque l’on a tout le temps devant soi, mais toi, si tu y vas pour peu de temps il est préférable d’avoir plus de confort surtout si tu es encore fatigué.
La pauvreté est impressionnante dans ce pays.
Contente aussi, je suis de t’avoir rencontrée. A bientôt grand voyageur ! et surtout quelle que soit la personne que tu auras dans l’avion à tes côtés, poursuis ton rêve afin que le temps de l’avion passe comme l’éclair !!!
Bises. *danae*
Passionnant que de lire ton récit ,mon voyage en Inde refait surface et c’est merveilleux !!!Merci Danaé
Voyages tu encore beaucoup ?
Belle journée
Merci pour ton blog Danaé, j’ai commencé à le visiter, d’abord : l’Inde puisque j’ai fait une partie de l’Inde du Sud voilà déjà plus de 10 ans…… J’ai adoré, quel accueil ! ! ! Merci à toi, dès que j’aurai un petit moment j’irai voyager dans les autres pays grace à toi.
Sinon le mien blog….. je dois avouer que ce ne sont que MES photos… sinon mon amie ZIK l’a ENTIEREMENT structuré…. et oui …. j’avoue…. En espérant que mes photos plaisent….. A bientôt Danaé… Sylviane
Pour répondre à No Stop, je dirai que je n’avais pas choisi de partir seule mais qu’une fois le premier jour passé, il fallait choisir rentrer au pays ou rester. Je n’ai pas hésité un seul instant, je suis restée. J’ai risqué ma vie quelquefois, en Afghanistan j’ai reçu une pierre sur la tête, et je me dis que j’ai de bons anges gardiens !!!
Pour répondre à Rosalie, je lui dirai que tous ces grands voyageurs me fascinent et que je leur réserverai une place sur ce blog.
Pour répondre à Nade, oui c’est vrai j’avais le virus de l’aventure parce que j’étais jeune et peut-être inconsciente …
Joyeux Noël à tous )
partager ses souvenir c’est les faire revivre mais des situations pareilles toute seule c’est à vous dégouter à tout jamais ou alors vous donner le virus incurable de l’aventure.c’est ce qui t’est arrivé!
Bravo! Continues c’est passionnant
Nade
Danaé intrépide et courageuse, comme No Stop je suis admirative devant ta prise en charge, cela t’a permis aussi de voir seule ce qu’un peuple entier subit et accepte.
J’aime ton récit, tu es un peu de la plume et même beaucoup d’Henry de Monfreid, (que j’ai découvert par les secrets de la mer rouge)aussi pour son goût de l’aventure….
continue tu es passionnante
bisous
Rosalie
Pour être aller dans ce fabuleux pays, pour avoir vu la misère et les yeux des enfants, pour avoir souffert de l’étouffante chaleur, pour avoir vu les policiers armés de barres de fer taper sur les mendiants, je te dis « bravo ». Je ne pense pas que j’aurai pu rester seule….
Y aura-t-il une suite de ce voyage Danaé ?
@micalement
No Stop
J’ai cité la date de mon anniversaire, le 19 novembre, on ne sait jamais, vous pourriez vous en rappeler (lol)